Bien calés dans nos fauteuils de bourgeois gentilshommes, la Jul' et myself écoutons religieusement un développeur du jeu, au fort accent Québécois. Pas de panique : nous faisons mine de tout comprendre pour ne pas le vexer. Ok, je plaisantais, détendez-vous le bulbe. Ce cinquième épisode de la série Tom Clancyenne à succès, même si le nom du romancier américain n'apparaît pas en tête du titre dans cet épisode (ah ben si, au temps pour ouame, je n'avais point remarqué), va totalement ou presque à l'encontre des mécaniques de gameplay des précédents épisodes, dont le mot d'ordre, rappelez-vous, était "espionnage furtif et high-tech à gogo". Le mot est long, certes, je vous l'accorde. Ici, foin de tout cela : vous êtes totalement libre de vos mouvements, les interminables menus vous permettant d'accomplir des actions ou de rechercher l'objet de vos désirs ont ici disparu de la circulation... Idem pour l'obscurité, qui laisse place à la lumière du jour. Va falloir jouer serré.

Place à l'impro !

Oui, enfin "improvisation", jusqu'à un certain point évidemment. Nous ne sommes pas encore en présence d'un jeu où l'on pourrait tout faire, absolument tout ce qui nous passerait par la tête, mais il faut avouer qu'on s'en approche pas mal. En vérité je vous le dis, eh oui. Evidemment, dans cette ultime version, nous sommes toujours dans la peau dure à cuire de Sam Fisher, version SDF, qui a emprunté le look "charclo" à son grand pote Mc Gyver, à n'en pas douter. Poursuivi par toutes les polices de l'univers, pour un crime qu'il n'a évidemment pas commis, son but sera ici, en 50 séquences de 15 minutes environ (dixit le dév', qui a osé la comparaison avec Jack Bauer et la série 24 heures chrono) de prouver votre innocence avant de vous faire latter la gueule ou, au mieux, de tomber dans les griffes de la police. Ah non ce n'est pas mieux en fait, pardon. Echelon 3 est évidemment derrière tout cela... En tant que super fugitif, vous n'avez pas vraiment droit à l'erreur, et vous faire repérer est tout simplement inconcevable. T'entends ?

Agressif ou Furtif

Dans la rue, Sam Fisher se fond dans la foule (quelques saccades du reste, mais bon...) en mettant sa capuche de sweat sur le crâne, comme si cela pouvait suffire. Il rase les murs, évite de bousculer les gens qui le regardent d'un air méfiant, ou qui l'ignorent totalement. Cet aspect "plongée dans la foule" est très poussé dans Splinter Cell Conviction. Il faudra en effet ruser un maximum pour éviter autant que faire se peut la volaille qui patrouille alentour. L'une des méthodes pour y arriver consistera donc à faire diversion, en provoquant par exemple un passant lambda en lui volant son ordinateur portable (avec choix de le détruire ou non ensuite, pour lui mettre la haine), afin d'attirer l'attention des flics vers cet endroit où la foule s'amasse pour protester un bon coup ; ou encore détruire des terrasses de café (tables, chaises, verres, tasses, tout y passe) ; si cela ne s'avère pas suffisant, il restera toujours la bonne vieille méthode consistant à se laisser filer par un policier un peu trop zélé, histoire de l'attirer dans une ruelle (sombre ou non, à l'abri des regards indiscrets en tout cas) et de lui faire passer un sale quart d'heure. Ou bien encore de tirer à la mitrailleuse sur une bonbonne de gaz, pour instaurer une panique générale et faire ce que bon vous semble durant un certain laps de temps. Vous avez donc deux méthodes au choix : agressivité ou furtivité. Faites vos jeux, rien ne va plus.

Liberté de castagner

Sam peut donc faire pas mal de choses dans sa nouvelle vie, comme nous venons de le voir. Mais mieux encore, grâce à un moteur physique de premier choix (malgré quelques défauts de fluidité pour l'instant), et comme je l'ai déjà souligné, tous les objets alentour peuvent être bougés, manipulés, attrapés, utilisés et jetés. Le dév' nous explique d'ailleurs qu'ils ont planché dur pour pondre un système permettant de choper à peu près tout ce qui est possible de prendre, et ce, malgré votre position par rapport à l'objet en question. Une armoire peut servir à barricader une porte, des chaises à être balancées sur des ennemis-poulets, le temps par exemple de rechercher, dans la partie présentée du moins, des documents secrets dans une pièce qu'il valait mieux "sécuriser" avant. Le développeur nous a également parlé de "Black Market", concernant certains objets que l'on pourrait récupérer, sans entrer dans des détails pour autant. Splinter Cell Conviction s'annonce donc plutôt réussi à bien des aspects, et il promet surtout un renouvellement radical de la série. L'immersion semble être totale, et on me dit dans l'oreillette qu'un mode multijoueur pourrait bien venir couronner le tout. Le titre est prévu pour novembre prochain en Europe, sur Xbox 360, et plus tard sur PC. Rien sur la version PS3 pour le moment.

Note : si vous avez loupé le premier trailer du jeu, allez faire un tour ICI.