Beaucoup des jeux proposés sous ce label sont des portages de titres développés à la base pour l'AppStore d'Apple, destinés à l'iPhone, donc, sauf que ces jeux n'ont pas besoin d'une classification pour être diffusés sur le servie de la Pomme. Ils le doivent, en revanche, pour accéder à une distribution via le PlayStation Network, et le coût supplémentaire n'a, semble-t-il, pas été prévu par bon nombre de développeurs. C'est en tout cas ce qui transparait dans les propos de Sergei Gourski, co-fondateur de Subatomic Studios (Fieldrunners), rapportés par Gamasutra :

Développer pour la PSP est indubitablement un business plus sérieux, qui n'est pas pour les développeurs amateurs occasionnels. Avoir de l'expérience en matière de développement de jeux est indispensable. On doit investir un peu d'argent dans des kits de développement et pour obtenir une classification de son jeu. Les coûts des classifications telles que celle de l'ESRB sont significativement supérieurs à ce que nous pensions.

Des écosystèmes radicalement différents

En revanche, le processus de soumission semble plus efficace chez Sony que chez Apple, souligne Kimmo Vihola, CEO du développeur de Minigore, Mountain Sheep. Ce qui est dû en partie, bien sûr, au nombre nettement plus important d'applications, jeux y compris, qui sont soumis chaque jour à Apple, comparativement à celles soumises à Sony... Zeno Colaco de SCEE déclarait d'ailleurs :

À la différence de l'App Store, nous cherchons à soutenir tous ceux qui développent pour nous, plutôt que de livrer les développeurs à eux-mêmes.

Si Sony a ajouté à plusieurs reprise que la PSP et ses Minis ne cherchaient pas à concurrencer directement l'iPhone et l'App Store, il se pourrait bien cependant que ces contextes différents forcent une concurrence entre les deux.

Le consommateur roi

Si à l'évidence, bon nombre de développeurs préfèrent l'approche de Sony et l'exposition plus forte que propose le PlayStation Network comparativement à un App Store surchargé, les consommateurs, eux, risquent en effet de tiquer sur des différences tarifaires importantes entre les plates-formes. Car si les kits de développement PSP sont abordables depuis leur baisse de prix de 80%, la prise en compte des coûts de classification par les développeurs aboutit à des prix qui parlent d'eux-mêmes : pour Fieldrunners par exemple, le jeu est disponible pour iPhone et iPod Touch à 4,99$, tandis que la version PSP est à 6,99$.

Pour le consommateur final, donc, des prix de jeux identiques 40% plus chers sur PSP par rapport à l'iPhone constituent peut-être le seul argument à prendre en compte. L'avenir nous dira bien entendu si cette dynamique transparaît dans le succès ou l'échec de la plate-forme et du label, mais une fois encore, si l'idée de base est excellente, elle se heurte déjà à des travers difficiles à contourner. Reste que l'iPhone et la PSP sont des plates-forme complètement différentes, appelant à des jeux différents... mais certains feraient sans doute mieux de ne pas tenter la transition de l'App Store au PlayStation Store.