Super Star Soldier

Genre :

Shoot suicidaire
Editeur : Hudson Soft
Année de sortie : 1990
Support : PC Engine

Comme l'indique judicieusement son titre, Super Star Soldier aborde le parcours initiatique d'un homme présomptueux dans sa quête de reconnaissance et de popularité. Le pitch est simple mais efficace comme une liposuccion des familles : dans le fioutcheur, un ennemi mystérieux venant de l'espace décide d'envahir la Terre. Pour récolter toute la gloire et satisfaire son égotrip, un pilote atteint psychologiquement d'un complexe de supériorité aigu, décide de son propre chef de partir les affronter, seul contre tous, à bord de son petit vaisseau spatial. Il espère ainsi, par cet exploit, se taper les plus belles filles de notre planète et récolter des lauriers en adamantium, sans se douter que sa pathologie mentale le mènera finalement à sa perte et sublimera toute son impuissance. Hudson Soft revisite une fois de plus à travers ce conte de science-fiction les méandres du comportement humain, surtout s'ils sont motivés par la recherche de la gloire et de la luxure. D'où l'énonciation de la problématique suivante : La prétention et l'état de rut sont ils autodestructeurs pour l'homme ? (gratte-gratte le menton.)

Le surpuissant Larry (il fallait bien lui trouver un nom !) s'embarque dans sa navette pour un voyage sans retour. Pour se motiver dans sa bataille spatiale contre tous, il écoutera en boucle dans ses enceintes audio fioutcheuristes le truculent petit-petit-petit-petit-fils de Jean Michel Jarre jouer comme un damné du synthé Bontempi. Dès la première vague d'attaques ennemies, il comprend bien vite qui se dissimule derrière ces énigmatiques envahisseurs anxiogènes cosmiques : les Talibans de l'espace ! Quel revirement de situation ! En effet, la plupart des appareils belligérants ne feront que tenter de vous foncer dedans, dans la plus pure tradition Ackbarienne des légendaires terroristes-kamikazes du 11 Septembre. Bien évidement, le niveau de difficulté stratosphérique du soft sera là pour nous inculquer une sacrée leçon d'humilité : qu'il est absurde et vain de se lancer dans un défi impossible d'avance à relever, et que mieux vaut laisser les autres se battre à notre place pour mieux sauver sa peau. Bref, un jeu sciemment impossible à terminer par la détermination de ses terroristes from outer space, et qui souligne également la stupidité de vouloir se dresser seul contre tous par arrogance ou vanité et ce, même si vous vous appelez François-Xavier.

Avec tous ces Kamikazes-Talibans au taquet, vous allez vite passer de l'état de "Super Star Soldier" à l'état de "Super Dead Soldier".