Blazkowicz est l'archétype même de l'agent secret de roman. Beau gosse, imperméable aux balles, humour qui fait mouche même entre deux grenades, il ferait passer Indiana Jones pour un nerd introverti. Bon, j'exagère un poil, mais vous avez saisi l'idée. Et qui dit héros avec un peu d'épaisseur dit histoire normalement bien ficelée. S'il est beaucoup trop tôt pour juger du scénario, Wolfenstein surprend le joueur de FPS avec des personnages secondaires qui parlent. Beaucoup. Une abondance d'information audio qui surprend dans un type de jeu qui nous a habitué, au mieux, à des cinématiques. Pour une fois que nous n'avons pas un héros muet, profitons-en ! Blazkowicz devra en effet discuter régulièrement avec des personnages rencontrés, dans un style très RPG. Ces séquences se déroulent lors des phases plus calmes, lorsqu'on se promène dans des coins libres de toute présence nazie. On peut tout à fait ne pas engager la conversation, ce qui sauvera vos nerfs lors de futures parties, mais ce système permet de rentrer dans l'ambiance du jeu rapidement, même si ça n'apporte pas forcément quelque chose à l'histoire.

Mysticisme nazi

Cela dit, tout ça reste de l'emballage. N'espérez pas des choix de dialogues par exemple. Mais c'est bien fichu et permet de "presque" éviter l'hérésie vue 1000 fois du vendeur d'armes perdu en zone ennemie et étonnamment bien fourni en matos à dessouder les importuns. Mais revenons au coeur du sujet ! Sans déflorer toute l'histoire, sachez que tout va tourner autour de la Société de Thulé et des objets magiques imaginaires qui vont avec. Quand je vous dis que ça sent la trame Indiana Jonesque ! Vous entrez en possession d'un médaillon doté de pouvoirs plus qu'intéressants dès l'intro du jeu et ce dernier est en fait au coeur du gameplay. Il permet dès le début de passer dans une dimension parallèle, dans laquelle certaines portes apparaissent, ainsi que des créatures plus ou moins amicales. Ce pouvoir nommé Veil offre des possibilités de puzzle, mais aussi des moyens amusants de flinguer du nazi avec une aisance jouissive. On trouve dans le Veil des créatures étranges qui flottent dans l'air par exemple. Elles ont une propriété rigolote : elles explosent. Imaginez un beau tas de gardes dans le monde réel. Hop, passage dans le Veil, on attend qu'un petit fantôme passe dans le groupe, on tire, boom, problème réglé.

L'amulette suisse

En plus de ce pouvoir, 3 autres sont au programme. Je n'ai pu voir que le 2ème mais là encore son apport au gameplay est évident. Nommé Mire, il permet de ralentir le temps. D'un coup, il est possible de passer dans des couloirs dont les murs se rapprochent, de slalomer entre des projectiles, etc. Du déjà vu, certes, mais toujours efficace. Associez à ça des phases de shoot classique, avec mitrailleuses, grenades (que l'on peut renvoyer) et soldats "normaux", et vous avez les bases d'un FPS solide sans être lassant. Pour le reste, on retrouve les grands classiques du genre : pas de barre de vie, on visualise l'état dans lequel on est en fonction de l'image, il suffit de se cacher pour soigner une rafale de mitrailleuse dans le buffet (en fait, c'est Wolverine ce héros !), on peut sprinter (sans tirer, arf), il est possible de se baisser, viser avec précision vous ralentit, etc.

Uniforme d'apparat

Techniquement, le moteur 3D donne tout ce qu'il peut. L'id Tech 4, utilisé dans de nombreux produits, dont Quake Wars, est ici sublimé par des textures très travaillées et une animation qui donne dans le détail. Casques qui volent, explosions avec poussière, morceaux de décors destructibles, c'est la fête. Évidemment, Wolfenstein n'oubliera pas d'enregistrer vos performances et votre avancement dans la campagne solo : une partie très complète de l'interface est dédiée aux statistiques diverses et variées. On nous promet aussi une partie multijoueur complète, mais c'est encore flou côté infos. Développée par une autre équipe, Endrant Studios, on sait déjà qu'il y aura 8 cartes, qu'il manquera les armes les plus puissantes pour équilibrer le jeu et que, fatalement, un système d'expérience sera là pour débloquer les plus intéressantes.

Headshot !

Même si j'attends le test pour me prononcer définitivement, je suis déjà surpris. Moi qui suis blasé (pour parler poliment) des shooters ambiance seconde guerre mondiale, je dois avouer que Raven Software a bien joué le coup en s'écartant de cet univers classique pour nous placer dans une histoire loufoque pleine d'aventure, d'espionnage et de paranormal. Ce trio classique fonctionne toujours, d'autant mieux quand il est au service du gameplay. Rendez-vous fin août pour le fin mot de l'histoire !