Seul titre du projet Capcom Five véritablement exclusif à la Game Cube, Product Number 03 fût un sacré échec en terme de vente et n'a pas su séduire suffisamment la Presse à sa sortie. Pourtant, le jeu de Capcom Production Studio 4 est considéré comme quasi-culte par une toute petite communauté (voir même secte) d'initiés qui lui ont facilement pardonné ses défauts au profit de son ambiance froide, électrique et kitch (plus ou moins assumé). Explications....

 

Dans un futur apparemment éloigné, l'Armée décide de confier l'intégralité de la gestion de leur armement à un sorte de Skynet en puissance intitulé le CAMS (Computerized Armament Management System ), particulièrement au sujet des planètes colonisées. Pas vraiment une bande de flèches les copains ! Car oui, c'est un fait, les robots ont toujours eu les boules contre les humains : c'est leur truc. Vous vous en doutez donc, un jour le pire arrive et une des colonies humaines se voit entièrement massacrée par ce fameux CAMS, ce qui oblige l'Armée à réparer leur erreur en envoyant UNE personne : Vanessa Z Schneider, mercenaire de profession qui cultive une haine sans limite envers les Machines, responsables de la mort de ses parents !!!! (Oh !)

 

Un concept original

Alors, certes, la base scénaristique de P.N.03 pue la mort, le réchauffé et le cliché à fond les ballons. Mais honnêtement  : on s'en fout. Car Product Number c'est avant tout shoot em' up comme on ose de moins en moins en faire, au gameplay novateur et à l'ambiance survoltée.

Vous l'aurez compris, vous dirigez donc la belle (?) Vanessa dans un dédale de couloirs, gérés et chargés aléatoirement, tout au long de 11 missions au rythme effréné. Le gameplay se distingue de la plupart des shoots traditionnels en se basant sur un système de tirs et d'esquives. En effet, au delà de son aversion pour la race robotique, notre héroïne à la combinaison moulante cultive une certaine passion pour la danse. C'est donc en claquant continuellement des doigts au rythme d'une musique électro-nerveuse et en nous montrant ses pas de danses favoris que miss Schneider s'amuse des boîtes de ferailles qui parsèment son chemin. Les gachettes L et R servent d'esquives sous forme de pas chassés Made In Michael Jackson tandis que le boutton A nous permet d'envoyer des rayons laser et la touche B de faire de grand sauts salvateurs. S'en suit donc une série de gunfights où vos réflexes sont mis à rude épreuve, au fur et à mesure que le challenge se corse. Sans oublier des super-attaques destructrices, attribuées à une combinaisons de deux bouttons à presser simultanément, qui consomme de l'énergie mais qui a au moins le mérite de mettre un sacré bordel sur le champ de bataille en plus d'être un prompt renfort lors de situations inextricables.

Le gros du challenge se résumant à latter le plus de robots le plus rapidement possible, tout en esquivant les attaques de ces derniers, afin d'augmenter constamment sa jauge de combos; ce qui rapporte un max de sous-sous et influence grandement votre ranking de fin de mission. A part une caméra qui peut, à certains moments s'avérer rageante, le principe fonctionne plutôt bien, apporte un rythme nerveux au gameplay et même une certaine dose de stress. Force est de constater que le tout ajoute un aspect vraiment très classe où l'on peut même sentir, quelques fois, une sentiment de super-puissance.

 

Lèche-vitrine

Vanessa est certes très impressionnante sur un champ de bataille, mais elle n'en reste pas moins une femme (haha) ! L'argent accumulé au fil de vos combats a pour but d'être dépenser dans une sorte de H&M pour psychopathe, disponible entre chaque mission où il vous est possible d'acheter différentes combinaisons, aux couleurs variés et "tendances". La grande particularité de ces combis, c'est qu'elles proposent toutes des caractéristiquent différentes qui influeront grandement sur votre façon de jouer. Certaines d'entre elles augmenteront considérablement la défense, d'autres l'énergie qui sert à claquer les super-attaques, d'autres votre santé voir même la puissance ou la vitesse de vos rayons lasers de base. Chaque augmentation d'une caractéristique se fera toujours au détriment d'une ou plusieurs autres. Sans compter que chaques combinaisons proposent 2 super-attaques différentes, la 1ère disponible à l'achat et la deuxième à débloquer moyennant finances. A noter également la possibilité de recharger sa barre de santé, sa jauge d'energie ou d'obtenir des continus toujours en échanges de votre pouvoir d'achat qui est le fruit de vos combats.

Ce système très onéreux vous force constamment à refaire encore et encore les mêmes niveaux, afin de gagner le max de fric pour vous acheter les vêtements de vos rêves. Très addictif au final, d'autant plus que ce système, en plus d'augmenter la durée de vie, justifie principalement la rejouabilité du soft.

 

"Je ne suis pas déjà passée par là ??"

P.N.03 c'est aussi une ambiance très futuriste dans un style cyber-techno-spatiale (!) A part une brève phase en mileu ouvert à l'extérieur de la base, au début du jeu, le reste de l'aventure se déroule dans une série couloirs plus ou moins étroits, avec par ci par là des salles plus spacieuses, aux couleurs froides et sans vies qui procurent le sentiment d'évoluer dans un complexe vide d'âme. Ce qui est le cas d'ailleurs.

Certes, mêmes si les décors sont chargés aléatoirement entre chaque zone nettoyée, il est vrai qu'on fait vite le tour du level-design qui tend méchamment à se répéter et ne se diversifie que trop peu. Dommage en effet, le soft aurait gagné à un univers plus étoffé mais il faut avouer que cet aspect négatif fait parti de ces défauts dont a tendance à oublier, tant l'intêret du jeu réside dans son gameplay. N'en reste pas moins une faiblesse qui se doit d'être signalée. Des graphismes ni trop beaux, ni trop moches sont à noter également, sans Aliasing ni chute de Frame-Rate ou quoi que ce soit d'autre. Les décors quasi-identiques ne permettent juste pas au jeu de montrer l'étendu de ses capacités sur le plan graphique.

 

"Ma combi', mes lunettes et on y va.... Ah zut, mon I-pod !"

L'esthetique du titre se traduisant par les divers déhanchements et pas de danses de Frau Schneider, il fallait pour ce faire apporter une touche sonore et musicale en adéquation avec le gameplay. C'est chose faite dans ce Product Number, qui ne détient sûrement pas la B.O de la décénnie mais qui remplit parfaitement son rôle via un sonorité futuriste, limite spatiale, toute en nervosité mais qui sait également se faire plutôt discrète, sans agacer le joueur au bout d'un certain temps (tout dépend de vos goût musicaux, bien évidemment !). Une musique qui se complète bien à l'univers froid et déshumanisé du soft, ni plus ni moins.

 

P.N.03, qui n'est pas exempt de défauts, s'est pris une petite féssée par la Presse et n'a également pas reçu les faveurs du publics. Et c'est finalement bien dommage, car même aujourd'hui en 2012, ce shoot sous acide saura vous faire passer de bons moments via un système de jeu relativement innovant et trop peu exploité, surtout à ce jour. Une sorte de Dirty Dancing versus Terminator à la sauce jap'.