Cette critique est issue du blog Parallaxe. Vous pouvez la retrouver dans son contexte original et en images ici.

Me voici venu à bout de Batman Arkham City et donc prêt à vous raconter un peu mes aventures en costume moulant. Présenté de cette façon, je suis sûr que vous êtes déjà plus intéressés.

Je n'ai pas joué au premier épisode qui avait déjà été encensé par la critique mais avait connu un succès commercial modeste. Je ne pourrais donc pas apprécier les changements positifs qui ont été apportés à Arkham City. Second avertissement nécessaire à l'éclairage de cette lecture ; je ne suis pas fan de l'homme chauve souris, ni détracteur d'ailleurs. C'est plutôt l'indifférence qui qualifie le mieux mon rapport à Bruce Wayne. Enfin, je suis content d'avoir joué à ce jeu hors de son contexte de sortie initiale (2011). Je réalise que cela permet une appréciation qui me semble plus neutre que dans « l'euphorie » créée par l'attente et le teasing commercial traditionnel. La chose est dépassionnée.

Un univers beau à mourir

L'action se déroule donc dans la ville prison d'Arkham City. Véritable ville dans la ville, bénédiction pour tout super héros qui se respecte, puisqu'il va falloir aller botter des fesses de grands méchants. Pour le coup, on retrouve un grand nombre d'adversaires historiques de Batman. Mais nous y reviendrons plus tard.

La ville donc, correspond à ce qui se fait de plus sombre et de plus mature dans l'univers du comic. Les lumières sont toutes d'origine artificielle et les principales sources de couleurs émanent des néons vacillants qui vantent les mérites de quelques lieux de perdition. Le tout est rehaussé par une humidité logique dans les bas fonds, mais permanente aussi à l'extérieur pour donner du lustre aux surfaces.

Batman possède des dons sensoriels hors du commun et représentés par un mode de visualisation qui souligne les arrêtes des bâtiments et les éléments importants et dynamiques du décor. La chose est aussi esthétique que pratique, puisque cet espèce de scanner montre carrément le squelette des adversaires combattus à mains nues (en plus d'une différence de couleur en fonction du statut d'armement des sujets).

Le protagoniste principal n'est pas en reste avec un costume qui se déchire au fur et à mesure des coups pris et de l'avancée de l'aventure.

On ne s'étonne pas de cette grande réussite esthétique lorsqu'on regarde tous les éléments débloqués en résolvant les énigmes de l'homme mystère. Les travaux préparatifs sont de véritables pièces d'art, toujours réalisées avec cette ambiance très spécifique à Batman.

De personnages hauts en couleurs

Autant la ville est exprimée en tons sombre, autant les personnages ressortent de façon éclatante. Le joker bien sûr, mais aussi le pingouin, Le Chapellier, Catwomman, Mr Freez ,Robin et tous les autres sont autant de points de lumière qui nous éclairent. L'écriture est excellente (humour décapant à tous les étages) et si le scénario principal ne brille pas par son originalité (pas de grosses surprises), la réalisation est de très haute volée avec toutes les histoires satellites qu'il est possible de vivre.

 Cela donne évidement un petit côté monde ouvert à la GTA qui en présente le même gros avantage : On ne s'ennuie pas en variant les plaisirs. Comme je l'ai déjà dit, je n suis pas fan de l'univers Batman et pourtant, j'ai évolué avec plaisir sur les toits d'Arkham en virevoltant avec le grappin ou en m'accrochant avec le fouet de Catwomman. Car l'édition proposée dans le cadre du PSN Plus, inclue la petite chatte (aucune remarque déplacée ne sera tolérée bande de jeunes) et ses aventures connexes.

Pour terminer ce petit chapitre sur les personnages, on ne doit pas oublier les doublages utilisant toutes les voix officielles que l'on a déjà entendues dans les films de la chauve souris. Non seulement les voix sont authentiques, mais le jeu d'acteur est juste parfait. Rien de plus énervant que les remarques des méchants lorsqu'on mord la poussière...

Ceux qui adulent Batman en auront pour leur argent, le jeu est une véritable encyclopédie. Moult images, biographies et modèles en 3D s'ajoutent aux éléments déblocables.

Batman, ce gros lourd

Mettons de suite les choses au point. Arkham City est un excellent jeu. Cependant, j'ai du mal à lui pardonner certains errements au niveau de sa prise en main. Certes, les combats à mains nues sont très bien foutus. Il faut être réactif, avoir le sens du rythme et tenter autant que possible d'enchaîner les coups. Certains types d'adversaires nécessitent en outre d'utiliser des séquences de touches bien précises pour être éliminés. Batman n'utilise jamais d'armes létales, il préfère étourdir et briser des os. Les décès sont donc systématiquement indirects.

De fait il s'expose donc aux balles des méchants armés. Ce sont ceux qu'il faudra neutraliser en priorité afin d'éviter des morts aussi rapides que frustrantes. Mais, car il y a un mais, le héros est lourd et lent à la comprenette. Il souffre du syndrome Assassin's Creed avec en plus des commandes lourdes à souhait.

 J'ai eu beaucoup de mal à appréhender le délai sensible entre l'appui sur une touche et la réaction ad hoc de Batman. J'ai renoncé à compter les fois ou, en raison de ce retard, je suis tombé à la flotte ou je me suis pris un coup qui cassait un combo. Lorsque j'ai parlé de cela en statut, j'ai eu des réponses étonnées car manifestement c'est un grief que peu de gens lui ont fait. Je m'explique donc.

En prenant l'exemple d'un combat contre plusieurs adversaires. J'essaie généralement de garder un bon rythme entre les coups. Cela permet d'enchaîner les « critiques » et d'être plus efficace. Cependant, il faut utiliser la touche de contre juste avant qu'un ou plusieurs adversaires n'attaque pour conserver son combo et, justement, le(s) contrer. Eh bien si j'appuie sur la touche d'attaque et qu'un méchant s'apprête à me donner une mandale, j'aurai beau passer rapidement à la touche de contre, le buffer aura pris en compte ma première commande. Je me fais ainsi contrer sur une attaque simple...

Dans le même esprit, la touche de course est utilisée également pour ouvrir des portes ou déclencher des actions. Il ne faut donc pas se mettre à courir juste après avoir déclenché une action contextuelle sous peine de se la retaper encore (une ouverture de porte par exemple). Pour enfoncer encore le clou la caméra adopte un angle trop bas pendant les sauts planés, de sorte qu'il n'est pas toujours possible de savoir où viser la prochaine corniche pour le grappin.

D'une manière générale ce délai est supportable et on s'en accommode. Mais je garde la sensation d'avoir un personnage qui traîne un boulet derrière lui. Remarque, le boulet c'est peut être moi avec mes gros doigts. Sait-on jamais...

A mon humble avis, ce sera le seul reproche majeur à faire au jeu qui reste une très belle référence et un exemple en matière de jeu d'action à monde ouvert (ou semi ouvert). Vous pouvez y aller les yeux fermés, d'autant qu'il est dispo à petit prix si vous n'avez pas déjà craqué pour le PS Plus.