Les opinions et vues exposées dans les éditos ne reflètent pas forcément
celles de l'ensemble de la rédaction de Gameblog.


Alex Amancio, le Creative Director d'Assassin's Creed Unity, de retour après avoir travaillé sur AC Revelations, considère le premier épisode Next-Gen d'Assassins comme étant une renaissance spirituelle de la franchise et le début d'un nouveau cycle. D'un point de vue marketing, Ubisoft va même jusqu'à parler de son nouveau jeu comme d'un mélange de ce qui se faisait de mieux dans les deux premiers épisodes de la série, agrémenté également de nombreuses nouveautés, le tout redéfini à la sauce nouvelle génération.

De la Renaissance Italienne, à la Renaissance tout court

Cette renaissance s'articule autour d'un retour aux sources et d'un nouveau départ visant à poser les bases du futur de la série sur Next-Gen, tout en s'inspirant des origines. Cela explique d'ailleurs pourquoi Assassin's Creed Unity ne s'appelle pas Assassin's Creed V. AC Unity peut donc être considéré comme le "AC1 de la Next-Gen", sans pour autant être un reboot.

Ces origines, quelles sont-elles ? Eh bien mettons-nous d'accord directement et considérons Assassin's Creed et Assassin's Creed II, les aventures d'Altaïr et d'Ezio, comme étant les origines de la saga. Dit d'une autre manière, cela pourrait s'appeler l'époque Patrice Désilets, que l'on salue au passage. AC Unity est en effet un épisode revenant à l'essence même de ce qui fait d'un Assassin's Creed... un Assassin's Creed, et non pas un "simple" jeu d'action-aventure, par opposition à Black Flag qui a pour moi perdu son âme sur les flots tel un navire fantôme...

Bougre de forban, mais que diable dit-il ce jeune moussaillon ? Oui, Assassin's Creed IV Black Flag est un très bon jeu d'action, d'aventure, et de pirates, mais pas d'Assassins. Soyons clair, je ne critique pas le jeu en tant que tel, mais bien en tant qu'épisode de la licence Assassin's Creed.

Malgré un très bon gameplay, une expérience navale très réussie, ainsi que de bons passages qui restant pourtant dans l'esprit de la série, AC4 est à mon sens un très mauvais Assassin's Creed dans l'âme !

Je peux parfaitement comprendre les joueurs considérant Black Flag comme le meilleur opus de la série, en terme de fraîcheur par rapport aux opus précédents, il est vrai qu'il n'y a rien à dire et qu'un travail colossal a été effectué, au détriment du scénario cependant. Toutefois, s'il ne tenait qu'à moi de décerner l'award du meilleur Assassin's Creed à ce jour, mon choix se tournerait vers les deux premiers épisodes de la série, sans hésiter une seule seconde... Une chose qu'AC Unity a parfaitement bien comprise !

N'oublie pas qui tu es

En son temps, Assassin's Creed était considéré comme une claque "New-Gen" et un très bon jeu, avec pour seul défaut majeur sa répétitivité. Ezio vint ensuite à la rescousse dans Assassin's Creed II, corrigeant le défaut de son aîné et intégrant de nombreuses nouveautés comme la gestion de sa villa, les Glyphes et bien sûr, un système économique très important. Tant de mécaniques qui ont été encore plus étoffées par la suite.

AC Brotherhood, puis Revelations, poussaient même l'importance de la Confrérie des Assassins en terme de gameplay avec le BAM. Le Brotherhood Assistance Move vous permettait en effet de recruter puis de faire appel à vos Assassins quand vous le souhaitiez, tout en restant cohérent avec l'histoire de la série.

Mais voilà, et nous sommes d'accord sur ce point, c'était toujours la même formule constamment réutilisée et cela méritait un bon gros dépoussiérage des familles, à commencer par un nouveau moteur apportant son lot d'améliorations et qui fut introduit par Assassin's Creed III.

Assassin ou pas Assassin, telle est la question...

Et pourtant, tant de choses ont disparu avec Assassin's Creed III, la faute à un développement plutôt chaotique. Le système de crafting et de commerce qui constituait la suite logique du système économique introduit précédemment, était très mal expliqué au joueur et sous-exploité à tel point que l'on pouvait boucler l'aventure sans y toucher. L'aspect gestion, malgré un domaine bien plus vaste que la villa d'Ezio, mais plus petit que Rome ou Constantinople, devenait un peu moins intéressant. De plus, le BAM était toujours de la partie, mais dans une moindre mesure, et celui-ci aurait gagné à être plus clair, car il essayait malgré tout d'offrir des nouveautés.

Oui, cet épisode qui nous plongeait au coeur de la Révolution Américaine proposait de très bonnes idées, comme les environnements ruraux de la Frontière, ou bien encore les batailles navales qui finiront par donner naissance à Black Flag.

D'autres nouveautés encore comme la chasse étaient très bonnes sur le papier, mais peu utiles en pratique. Il est d'ailleurs assez intéressant de voir à quel point le produit final est éloigné du Target Render de pré-production du jeu, notamment au niveau du feeling Assassin, et dont vous pouvez découvrir l'incroyable démo de gameplay dans son intégralité ci-dessous.

Et ainsi de suite, malgré l'excellente histoire de Connor et de son père Haytham Kenway, que l'on rencontrera d'ailleurs de nouveau dans AC Rogue, on retrouvait aussi dans Assassin's Creed III les décevantes missions de Desmond Miles qui doit pleurer dans sa tombe en voyant ce que la métahistoire est devenue dans Black Flag, tant il y avait matière à faire quelque chose d'exceptionnel.

Connor, dans la peau de l'Assassin malgré lui devait se sentir bien seul dans sa Confrérie, jadis décimé par l'Assassin devenu Templier, Shay Patrick Cormac. Shay qui n'est autre que le protagoniste d'Assassin's Creed Rogue.

Même si Rogue fera le lien scénaristique entre AC4 et AC3 en expliquant le pourquoi du comment de la chute des Assassins Coloniaux, cela n'excuse en rien le côté "Assassin's Creedesque" en retrait d'Assassin's Creed III. Au-delà de l'ambiance Confrérie des Assassins qui n'était pas vraiment au rendez-vous, le jeu se permettait même d'éclipser la Pomme d'Eden de George Washington tout au long de l'histoire, avant de la faire réapparaître comme par magie dans un DLC, aussi bon soit-il. Un blasphème quand on connaît l'importance des Fragments d'Eden, et notamment de la Pomme, dans la saga d'Ubisoft.

L'ambiance Assassin's Creed, mêlant philosophie, religion, politique, trahison, corruption, secrets, ou encore conspiration s'est, au fur et à mesure, perdue... Avant de couler définitivement dans Assassin's Creed IV. Je le répète, Black Flag a su trouver son public et a plu à beaucoup de joueurs, à juste titre pour ses qualités de jeu d'action-aventure et sa thématique de piraterie, mais il est aisé de se dire que cela aurait pu être une nouvelle IP nommée Black Flag et non pas un Assassin's Creed. Imaginez un instant un très bon jeu Batman Arkham... sans Batman. Est-il réellement un jeu digne de la série Arkham ? C'est un peu la même problématique dans notre cas.

En parlant d'un jeu Warner Bros, le tout récent Shadow of Mordor ne s'appelle pas "Le Seigneur des Anneaux", et ne se repose donc pas sur une licence bien établie et connue du public, et c'est tout à son honneur. Avec ce Assassin's Creed-like dans l'univers de Tolkien, WB Games a pris un petit risque. Le même genre de risque qu'aurait pu prendre Ubisoft avec Black Flag, s'offrant ainsi une nouvelle licence forte de pirates, au lieu de tirer encore sur la corde Assassin's Creed.

Préparez-vous à l'overdose

Attention c'est parti...

  • Assassin's Creed Liberation HD
  • Assassin's Creed Pirates
  • Assassin's Creed Rogue
  • Assassin's Creed Unity
  • Assassin's Creed Identity
  • Assassin's Creed Unity Dead Kings
  • Assassin's Creed Chronicles China
  • Assassin's Creed Saga Américaine

Pfiouuuuuu... j'ai même peur d'en oublier tellement trop c'est trop, et tout cela, ce n'est que pour cette année !

Comment donc identifier les épisodes vraiment dignes de la licence et ceux qui cherchent uniquement à surfer sur sa popularité ? Et puis d'ailleurs, qu'est-ce qu'un "vrai" jeu Assassin's Creed ? Bien évidemment on peut et on doit prendre des risques en proposant des nouveautés, mais il reste crucial de ne pas dénaturer l'héritage et le patrimoine de la licence.

Il ne suffit donc pas d'une lame secrète, d'une capuche et d'une robe, l'habit ne fait pas le moine, ni l'Assassin, ni même le Templier, n'en déplaise au jeune homme qu'était Edward Kenway.

Un jeu Assassin's Creed, c'est bien plus que ça, c'est une expérience qui met correctement en avant le "Assassin's Creed", le Credo des Assassins qui donne son nom à la série d'Ubisoft. Après toutes ces années et l'annualisation de la série, le nom "Assassin's Creed" sonne aujourd'hui comme une simple marque dénuée de sens, et c'est bien dommage. Ce n'est pourtant pas le cas, les jeux de la franchise Assassin's Creed sur consoles de salon et PC restent tous d'excellents titres qu'on se le dise, mais il y a bien un concept et des notions à ne pas oublier derrière ce nom !

Pour s'en rappeler, il vous suffira de revenir aux sources en rejouant le prologue d'Assassin's Creed sorti il y a maintenant 7 ans sur ce qu'on nommait à l'époque... La Next-Gen !

Une nouvelle génération est aujourd'hui arrivée, tel un phare ramenant enfin au bercail le navire sur lequel les Assassins s'étaient perdus. Revenir aux sources, à ce qui fait d'Assassin's Creed ce qu'il est et ce qui le rend unique, tout comme est en train d'essayer de le faire AC Unity !

Pour le meilleur ou pour le pire ?

Explications et révélations dans notre dossier complet,
ce lundi 27 octobre sur Gameblog...


Ces chroniques, interviews et dossiers vous intéressent ?
Devenez membre Premium pour nous aider à financer ce genre de contenus
et bénéficier de nombreux avantages.