La vie, la vraie.

ertes, j'entends les hurlements des gamers n'ayant ni vie sociale, ni compte en banque de PDG. Tout le monde n'a pas quelque chose à faire de son dimanche, ni l'occasion d'acheter un jeu toutes les semaines. Moi si, et en faisant un petit tour des mes proches (des bourgeois, cela s'entend), je me rends compte que je suis loin d'être le seul. Or, des jeux longs, cela signifie inévitablement un engagement particulier de la part du joueur, qui va de pair avec un sens du sacrifice qui commence sérieusement à me les briser, et je ne compte plus le nombre de jeux auxquels j'aurais pourtant aimé jouer que je n'ai jamais pu prendre le temps d'essayer. Pire encore, n'ayant généralement pas la patience de m'immerger tant d'heures dans un univers, la liste de jeux commencés mais jamais terminés a depuis longtemps dépassé celle plus flatteuse des aventures bouclées en long, en large et en travers. N'y voyez pas de la mauvaise volonté, il s'agit juste d'une simple réalité ; jouer plus de 5 heures à un jeu signifie forcément pour moi de jouer par à coups, et les périodes de non jeu peuvent aisément tirer sur plus de 10 ou 15 jours. Et, contrairement à des impératifs biologiques humains bien plus bandants, le chemin de l'abstinence vidéoludique n'incite pas à reprendre le pad.

Cachez ce stage que je ne saurais voir

t je ne vous parle que de ma vie extra conjugale avec mes consoles. Les raisons pour jouer à des jeux plus courts ne s'arrêtent pas à l'indisponibilité grandissante des gamers vieillissants et sarkozystes que nous devenons. Par exemple, ça nous éviterait peut être des aller-retours gonflants et injustifiés dans Halo 3, des niveaux inutiles et chiants comme on peut en voir dans 95% des jeux vidéo actuels (soyons honnêtes, on a tous des moments où l'on décroche), ou encore des niveaux utilisant sans cesse les mêmes mécaniques jusqu'à plus soif, à la Assassin's Creed pour ne citer que lui. Je sais, c'est certainement du également à un mauvais travail des équipes de développement, puisqu'on peut trouver de grands jeux, pas lassants pour un écu et prenants du début à la fin (merci Mario Galaxy), néanmoins je ne pense pas qu'il y ait aucune raison pour qu'on ait besoin d'y passer plus de 6 heures dans tous les cas.

Parce que nous le valons bien

ous, joueurs, et puis aussi toute cette bande de journalistes geeks élevés au mode de vie no life, avons pris l'habitude de considérer qu'un bon jeu est long. Et on se retrouve ainsi avec des blaireaux qui viennent nous chier une pendule parce qu'un Call of Duty 4 ne dure "que" 6 heures (et pourtant quelles 6 heures !), ou que Portal ne requiert que 180 minutes de votre vie (et pourtant, quelles putains de 3 heures !). Eh bien moi voyez-vous, je déclare la guerre aux scénarios cassants et aux aventures sèches. Pendez-moi donc ces inutiles heures perdues à justifier un investissement de quelques dizaines d'euros, coupez les roubignoles de ces testeurs sodomites qui nous complaisent dans notre amour du long. Comme moi camarades, rejoignez le club des éjaculateurs vidéoludiques précoces, et militez pour des aventures plus courtes, mais intenses. Car deux tiens valent mieux que un tombe à plat.