Jesse est interrogé par la police à propos de ses étranges prédictions sur la maladie de Brock. L'occasion pour lui de transmettre quelques informations à Saul qui lui même transmettra à Walt. Walt qui tente désormais le tout pour le tout pour se débarasser de Gus et reprendre en main son destin. Il va s'allier avec Tio Salamanca, son ancien ennemi, et reprendre le dessus sur tout le monde. Walt a gagné.

Depuis que je me passionne pour l'univers des séries, je ne cesse de penser que cet art est supérieur au cinéma sur bien des points. Breaking Bad le prouve depuis cinq ans et enfonce le clou cette semaine. Pendant 50 minutes, on ressent une palette d'émotions incroyables, dictées par des scénaristes de génie avec en tête l'immense Vince Gilligan. Quand on regarde Breaking Bad, on tombe amoureux des séries. C'est inéluctable. Il faut aussi que je dise qu'en lançant ce blog, je voulais transmettre ma passion, la partager avec des personnes ayant aussi le virus, mais je ne me doutais pas une seconde que j'allais prendre autant de plaisir, lire des théories et des débats aussi géniaux et que le succès serait autant au rendez-vous. Ces trois mois de suivi de Breaking Bad furent un bonheur intense, je vous en remercie au travers de cet article et je vous félicite parce que certains avaient carrément visé juste sur le final de cette semaine. Vous êtes des génies les mecs !

Après l'épisode de la semaine dernière, différentes voies s'offraient à nous. Certains pensaient qu'en effet Gus était responsable de l'empoisonnement de Brock et que définitivement Walt était hors course, d'autres, j'en faisais partie, pensaient qu'il était possible que la machiavélisme de Walt l'ait poussé à commettre un acte terrible pour reprendre le dessus. Au final, l'épisode nous donne la réponse rapidement en nous disant que Brock n'a pas subi les effets de la ricine mais du Lys de la Vallée, plante qui peuple le jardin de Walter. Finalement, l'interrogatoire de Jesse n'aura servi qu'à nous transmettre cette information pour ensuite nous mettre dans la train du génie de Walt qui explose cette semaine. Pinkman n'est pas vraiment en danger, pour l'instant ce qui est peut être un peu dommage.

Car ce final est la peinture exhaustive du génie de cette saison. Walt que l'on pensait distancé sur tous les points, peut être même déjà mort et plus que certainement entré dans un délire paranoïaque est encore une fois le maître du jeu et le patron de la série. La maitrise avec laquelle les scénaristes ont réussi à construire le Walter de cette saison est bluffante tant elle nous aura donné une image de faiblesse pour ensuite nous balancer en pleine face que Walt est TOUJOURS le meilleur quand il est en danger et que son côté obscur n'a plus de limite. La catch line de la promo qui disait "Walt is not in danger, he is the danger" est finalement débordante de vérité et au lieu de mettre son personnage principal en retrait, cette saison arrive, avec sa construction parfaite, a le rendre encore plus imposant et plus charismatique. 

Fondamentalement, ce final est parfait. Parfait jusque dans sa réalisation qui nous donne des frissons en nous remontrant le duo des débuts à nouveau ensemble, plus puissant que jamais. Chacun reprend alors sa place, Jesse l'élève et Walt le chef d'orchestre, et cette quatrième année est donc une parenthèse glauquissime dans leur vie qui se termine en "happy end". Car étonnamment, cette fin de saison ne nous donne pas particulièrement de voie sur la façon dont la cinquième et dernière se déroulera. Hank pâtine toujours, Gus est mort, le Cartel est hors-jeu, Walt n'a plus besoin que d'un Death Note pour dominer le monde. On ne peut pas encore voir pleinement ce que seront les enjeux des adieux et quels dangers arriveront. On peut se douter que Mike refera surface, que Hank va reprendre du poil de la bête et que Jesse va comprendre le stratagème de Walt, mais à ma grande et bonne surprise ce dernier épisode n'est pas un trait d'union de luxe entre cette saison et la prochaine. La maitrise est donc totale de bout en bout et on ne peut que s'incliner devant tant de talent.

Walt est donc définitivement un pourri, un criminel et même un Gus en puissance mais un génie machiavélique. Gus est mort (ce plan façon double-face de Batman est d'un choquant ! Magnifique !) et plus rien ne se met au travers de son chemin. La seule interrogation reste de savoir si Walt va continuer sur cette voie et comment Jesse va se rendre compte que son partenaire l'a manipulé. Car il le découvrira, j'en suis sûr ! Comme il le dit, il a gagné...Pour l'instant.

Breaking Bad est plus qu'une grande série. C'est une des plus grandes séries de tous les temps. Cette fin de saison magistrale nous la rappel encore avec fracas. Le tour de force principal réside dans la gestion du personnage de Walt qui en un épisode change du tout au tout pour presque nous laisser sur un "happy end". Ce final n'est pas un avant-goût de l'année prochaine, c'est un point final aux évènements de cette saison qui ne donne aucun indice sur la suite. On peut avoir des pistes mais il n'y a pas de sentiment de teasing. Du génie à l'état brut, un choc émotionnel, une leçon. Un final brillant pour une saison quasi parfaite. Treize semaines de bonheur.

PS : Le Bilan de la Saison 4 arrive bien évidemment cette semaine. Je suis triste que ce soit déjà terminé. Vivement l'an prochain !