Stake Land c'est un film américain de 2010 jamais sorti en France, sans doute parce que c'est l'oeuvre d'un jeune réalisateur peu connu et avec peu de moyens (Jim Mickle). Le casting ne comprend donc quasiment que des inconnus, à part une certaine Danielle Harris, habituée des films d'horreur. L'affiche est, comme vous pouvez le voir, d'assez mauvais gout et pour couronner le tout, et le titre ne sonne pas très bien sur la langue. (Steak Land ?)

 

On m'a pourtant chaudement recommandé ce film, et malgré un univers qui me semblait peu inspiré j'ai tenté l'aventure et je ne regrette pas mes 1h40 de film ! C'est l'histoire d'un jeune garçon de 16 ans, Martin, qui nous raconte la tragique histoire sa vie. Peu après la propagation d'une mystérieuse et sanglante épidémie sur le sol américain, qui transforme les gens en vampires, il va est témoin du massacre de sa famille. Il va être sauvé de justesse par un autre survivant passant par là, qui va devenir ensuite son mentor et sa nouvelle famille de substitution.

 

Le film raconte le voyage à travers une Amérique post-apocalyptique de ce duo surprenant, à la recherche d'un endroit plus clément pour vivre, au Canada. Son saveur, "Mister" est un chasseur de vampire  expérimenté,  froid, peu bavard et d'une brutalité peu commune. Il va pourtant prendre sous son aile le jeune miraculé sans lui donner de raison, et lui enseigner comment survivre dans ce nouveau monde rempli de suceurs de sang, à mi-chemin entre les vampires et les zombies.

Le film n'est pas une débauche de violence ou d'action, bien que de nombreuses scènes soient violentes, parfois plus psychologiquement que par l'effusion de sang, il va plutôt s'intéresser à l'instant de survie de l'homme en milieu hostile. Et faire un tableau  façon Mad Max d'une Amérique qui a sombré dans l'anarchie et le chaos, avec différents groupes de survivants formants de petites communautés aux motivations pas toujours pacifistes.

C'est à travers ce paysage noir que notre duo va démarrer un long voyage vers le Nord, parsemé de rencontres pas toujours amicales, mais qui vont leurs permettre de rencontrer de nouveaux compagnons de routes. En ce sens, le film tiens plus du road-movie que du film d'horreur, avec les longs silences riche de sens de camarades épuisés à l'arrière de la voiture, de paysages changeant, toujours portant de nouvelles expériences initiatiques pour le jeune Martin.

Il n'y a jamais vraiment de tentatives de vous donner un "pourquoi" ou de "comment" on en est arrivé là, le film peint juste le monde à un moment donné, au plus sombre de son histoire, à un moment ou un homme doit tuer un enfant  de 10 ans parce que celui si est un vampire qui tente de le manger, à un moment ou des hommes peu scrupuleux essayent de profiter de la faiblesses des autres pour trouver le pouvoir. C'est à vous de vous faire votre propre opinion de tout ça car le film est assez avare en séquences moralisantes, si par exemple au détour d'une route la voiture passe devant un groupe d'hommes tentant de violer une pauvre femme, et qu'un des héros sort de la voiture sans un mot, tue les deux violeurs de sang froid, remonte dans la voiture et démarre sans que personne ne fassent de commentaires, c'est normal, parce que c'est ce à quoi ressembler le monde à présent pour eux.

Le film propose donc un background assez classique, mais sa façon de l'aborder est assez fraiche et particulière, lui donnant une aura bien personnelle qui a su me conquérir moi, ainsi que pas mal de critique.


La bande annonce: