Remémorez-vous le tout début de Metal Gear Solid 4. Quels mots emploie abondamment notre serpent préféré sans même songer à l'existence des pronoms ? Je vous laisse réfléchir ... Voila
exactement !  « Control » ! En 2014, les nanomachines
 deviennent monnaie courante et l'apparition des équipements et armes à
ID changent  complètement « l'art de la guerre » ou celui qui a le
contrôle est gagnant.

Et qui a le contrôle ? Certainement pas
les chefs d'états, encore moins les armées qui permettent cette économie de la guerre, économie à double tranchant. Ce sont les patriotes qui
détiennent le contrôle, et pas seulement celui de la guerre, mais de
toute la société.

Avant même leur apparition dans la saga, avant même d'entendre les premiers « La-li-lu-le-lo » aussi mystérieux que perturbants, les patriotes étaient là, mais on
l'ignorait. Quand nous avons découvert leur existence, du moins pour ma
part, je suis tombé de haut. Ce sur quoi j'avais fondé mes réflexions, y compris les convictions de tels ou tels personnages, venaient de
s'écrouler. Quelles étaient les réelles intentions de Liquid en désirant récupérer le corps de son père ? Vous connaissez la réponse, et ceci
n'est qu'un exemple parmi tant d'autres où la cause des (mé)faits
auxquels on pensait était indirectement liés à ce qu'on ignorait jusqu'à là : les patriotes.

La chute est encore plus grande quand nous apprenons que ce sont nos comparses de l'opération Snake Eater qui sont à l'origine de tout ça. On nous explique notamment que la mort du
chef du Darpa n'était pas un accident comme Kojima a bien voulu nous le
faire croire dans Metal Gear Solid 1, que c'est vicieux ! Vous vous demandez sans doute où je veux en venir. Nous y arrivons ...

Au final, en 2014, les patriotes
s'avèrent être des « super IA » (permettez moi l'expression) qui
filtrent toutes les informations afin que celles jugées inutiles ou
secrètes ne soit dévoilées au grand public. Face à eux, les chefs
d'états, à l'image de Solidus, président des Etats-Unis dans l'histoire, ne sont que des pantins des patriotes dont ce dernier tente de se
défaire avec les « Sons Of Liberty ». En résumé, pendant une grande
partie de la série Metal Gear, allant des épisodes NES à MGS 3 en considérant que MGS 2 ne « dévoile » (verbe étonnamment choisi de façon aléatoire suite à ce
que je vais écrire) pas tout, Il y a un grand voile qui cache la vérité, et donc, Kojima, à l'instar de Big Boss dans Peace Walker, a placé un leurre dont nous ne voyions pas les contours jusqu'à la découverte de l'existence des patriotes.

J'ai souvent du mal à croire que
certaines personnes, comme Kojima par exemple, aient une imagination
aussi débordante au point d'inventer quelque chose à la fois d'aussi
pointu et cohérent. À notre époque où la technologie tend à se
développer toujours plus loin, le contrôle absolu commence peut-être à
devenir une réalité. La phrase « Je ne crois que ce que je vois » vous
correspond sans doute, du moins pour la plupart d'entre vous. Pourquoi
ne regarderiez-vous pas plus loin ? Il est possible qu'existe aussi, à
notre insu comme pour la population dans Metal Gear, une ou des IA très développés qui dirigent notre monde et filtrent les informations.

J'ai parfois l'impression que notre
société vit selon des axiomes. Pour faire simple, des axiomes sont des
règles de base que l'on pose afin de démarrer notre étude, notamment
dans les mathématiques. Ce que j'entends par là, c'est que, de manière
générale,  nous pourrions remettre en question des tas de choses et
qu'au final, rien ne change, tout est sous contrôle. Quelques exemples ... Pourquoi notre alphabet est-il constitué de 26 lettres ? Il se pourrait qu'il y en avait 30 mais que 4 d'entre elles ont volontairement été
« oubliées ». Comment se fait-il que les attentats du 11 septembre 2001
sont sujets à toute une série de documentaires présentant ces attentats
comme un complot des USA  sans qu'au final, aucune réponse  ne soit
certifiée ?

Réfléchissez-y, peut-être que tout ce que vous voyez, tout ce que vous croyez voir, tout cela n'est peut-être qu'un leurre.

Chronique 3 Novembre

Illustration : Deepth l AMANT Alexis