Starship Trooper, c'est un peu la saga maudite du cinéma de Science Fiction. Tout d'abord parce que le premier épisode où la critique de la société patriotique et militariste des Etats-Unis se mêlait à une action gore mais efficace, peut facilement être qualifié de film culte du genre Science Fiction. Ensuite parce que les films 2 et 3, sortis en DtV (Direct to Video, et donc sans sortie ciné), peuvent quant à eux qualifiés de bouse intersidérale tant le résultat n'est qu'une bien pale copie (c'est rien de le dire) du premier. Et depuis, plus rien, nada. Une saga avec un pitch de base intéressant sombrait dans les néants de la médiocrité.

C'est l'émission de Salomé sur Allociné (Game in Ciné) qui m'aura rappelé l'existence et la sortie toute récente de la suite de la saga : Starship Trooper Invasion. Bon j'avoue, je l'avais trouvé à sa sortie en Août avant de purement et simplement l'effacer (sans l'avoir vu) parce que je trouvais la technique datée. Et puis grâce à Game in Ciné, dont la critique est plutôt positive, j'ai décidé de lui redonner une chance.

 

Bon d'abord pour les plus jeunes (et innocents) Starship Trooper, ça parle de quoi ?

Et bien c'est l'histoire de Johnny Rico, jeune étudiant qui s'engage dans l'infanterie mobile de la fédération planétaire pour suivre sa petite copine qui devient elle-même pilote dans la flotte. Un choix qu'il fait sans grande conviction, jusqu'à sa rupture avec la dite demoiselle, après quoi il s'apprête à tout lacher. Mais la Terre est attaquée par les « bugs », c'est aliens insectoïdes (devenus célèbres) et Rico décide finalement de s'engager volontairement dans le conflit. S'ensuivront de nombreuses batailles (très) sanglantes contre « les bugs », de nombreuses histoires de fesses, et une ascension de la bande des copains du début qui finiront tous (enfin presque) à des échelons haut-placés de l'armée de la fédération.

 

Johnny Rico, Carmen Ibanez et Carl Jenkins : Les 3 héros du film (modélisés différemment et au moins on a plus Denise Richards !) sont de retour

Starship Trooper Invasion se déroule plusieurs années après le premier film. Johnny Rico (qui a une tête et une voix de Big Boss à la MGS 3)est devenu un des généraux de la fédération, en charge de la défense de la Terre. Carmen Ibanez est devenu un commandant respecté de la flotte, tandis que Carl Jenkins est devenu un agent du renseignement craint et même douteux. Tout ce petit monde se retrouve ici suite à l'attaque par les bugs d'un poste avancé, puis à la perte de communication avec un des vaisseaux de la flotte ou se trouvait Carl Jenkins.

 

C'est d'abord un film ou on tire sur des bugs, et ça c'est cool

Clairement, niveau scénario, ne vous attendez pas à une tuerie, ni même à quelque chose d'original. On est dans du très classique, néanmoins et malgré les nombreux clichés, j'ai trouvé ça plaisant et distrayant. Du fan service il y en a : Si on perd les spots de propagande de la fédération « Would you like to know more ? », on retrouve les passages héroïques, les morts sanglantes, les fusillades déchainées, et...les boobs ! Et oui, dans l'infanterie mobile de la fédération, pas de ségrégation homme-femme, nous sommes tous égaux...jusque dans les douches. C'est pourquoi le premier film nous montrait les femmes de l'infanterie se doucher sans complexe avec les hommes. Invasion reprend l'idée, et on a droit à quelques scènes de nue (que des femmes, faut pas rêver, c'est un film japonais). Grosse modo, toutes les femmes du film passent par la case « boobs ». Ce n'est pas franchement utile, mais c'est assez rare dans un film CGI pour être noté.

Starship Trooper Invasion, c'est aussi de la fesse et du boobs, justifié...ou pas !

Il y a aussi quelques différences notables avec l'œuvre originale comme les armures exosquelettes là ou le film de base donnait un uniforme très basique aux soldats. Les mechas, importation typique du Japon et ressemblant très fortement à ceux de Zone of the Enders, font leur apparition. Personnellement, je ne suis pas réfractaire à la nouveauté, sauf à la rigueur aux méchas, vraiment trop japonais dans leur traitement. 

Il faut retenir du scénario de belles scènes d'actions, de bravoures mega clichées mais toujours efficaces, et un esprit « warriors against the horde » très présents déjà dans les films.  Rien de nouveau sous le soleil, mais on passe un bon moment et c'est bien le principal.

 

Un homme un vrai, ça a des cicatrices, et une grosse voix

Bon alors bien sur, certains hurleront au nanard, et diront que je suis trop complaisant. Soyons réaliste, le film reste bourré de défauts, tolérables ou pas, ça dépendra de vous.

Il y a d'abord les clichés : Un personnage fort parlera toujours avec une voix bien grave à la Snake et arborera fièrement ses cicatrices gagnées au combat. Que ce soit Rico, Hero ou le commandant d'escouade (je me rappelle plus son nom), les héros sont tous des cancéreux de la gorge et des adeptes de la scarification. Les femmes sont quant à elle de préférences bien foutues (genre les jolies filles plates ça existe pas), nues, ou alors en combi ultra-moulantes. Surtout le héros sans peur doit toujours mourir en emportant avec lui des tas de bugs. On est malheureusement là beaucoup dans le cliché japonais du film d'action. Le pire WTF restant tout de même le soldat adepte des arts martiaux qui se la pète pendant 10 min, puis qui tente le mawashi geri sur un bugs avant de se faire déchiqueter...

 

Je vous en supplie, abandonnez l'idée des Mechas...

Autre gros point noir : Les mechas. Je ne suis absolument pas fan de cet aspect de la culture japonaise qui veut qu'un héros se batte dans un robot au design ultra stylisé. Le mecha à la Avatar ou Alien passe encore, mais là c'est kitsch et absolument ridicule.

Voyons maintenant la technique. Réalisés par l'équipe à l'origine d'Appleseed (que j'avais beaucoup aimé mais qui vieilli mal à mon gout), les graphismes CGI datent malheureusement un peu. Bon ce n'est pas non plus hideux, mais on sent bien en regardant le film qu'aujourd'hui, on peut faire mieux, plus fluide, moins raide. Ceci étant dit, on s'y fait rapidement et au final on apprécie le film en oubliant cet aspect.

Techniquement c'est déjà un peu vieillot, mais on s'y fait 

Au final, je retiens tout de même un bon film d'action pas prise de tête pendant lequel j'ai passé un bon moment et ou je ne me suis pas dis toutes les 5 min « non mais c'est n'importe quoi ». On reste bien en deça du film original, mais le fan (et non pas le fanatique) devrait apprécier l'esprit et retrouver de bonnes sensations. On est néanmoins dans du fan-service bien balisé, bien classique. A voir donc, ne serait pour que pour regarder un petit film sympa de SF, à défaut de retrouver pleinement le mordant du film de Paul Verhoeven.