Titre très racoleur, j'en conviens... Pourtant, la 3D est peut être ce qui a le plus le vent en poupe en ce moment. Un effet de mode, une sorte de nouvel horizon, une facette nouvelle du cinéma. Après le son, la couleur, voici la 3D, le relief. Il semblerait que toutes les grosses productions sorties ces derniers temps, et celles à venir, ne puisse faire sans cette avancée technologique quand même assez importante. Mais, après avoir vu plusieurs films utilisant la 3D, sans compter les films expérimentaux du Futuroscope, je me suis aperçu que les différents réalisateurs ne l'utilisaient pas pour les mêmes fins. C'est en m'appuyant sur les trois films que j'ai vu utilisant cette technologie que j'en ai dégagé trois utilisations différentes mais finalement pas si surprenantes que cela.

                    

Avatar : la 3D renforce l'immersion

Créer un univers, un monde, une planète, toute une écologie au sens propre du terme, une diversité biologique animale et végétale crédibles était le véritable challenge d'Avatar, qui a su utiliser son temps de gestation, les sommes gigantesques investies, et les avancées technologiques. Toujours est-il que la 3D, bien que discrète, donnait encore un peu plus vie à Pandora. L'effet de profondeur donné à la forêt plonge le spectateur au milieu des plantes. Quoi que, ce n'est pas vraiment vrai, car l'effet est plus au niveau de la "profondeur" derrière l'écran qui disparait que des éléments qui "sortent" vers le spectateur. Toujours est-il  qu'on est immergé dans ce monde vivant de manière très efficace, et si la 3D n'agit pas seule pour y parvenir, elle joue un rôle, car elle rend compte physiquement des formes, des contours voire même, quand c'est bien maîtrisé et c'est le cas pour Avatar, de la texture des plantes. Ce sont des choses difficilement visibles à plat, avouons le. Autre utilisation de la 3D comme moyen d'immersion: les Na'vis paraissent d'autant plus vivants qu'ils sont en relief. Si l'animation purement tehnique est remarcable, il faut abouer que comme pour les plantes, on arrive mieux à croire à ces êtres indigènes avec les lunettes sur le nez. La 3D dans Avatar se justifie donc vraiment, car elle crédibilise finalement Pandora, sa faune et sa flore. En Blu-Ray dans mon salon, le film perd un petit peu de son charme, à la fois parce que ma TV est plus petite qu'un écran de cinéma, mais aussi car il manque la 3D pour animer les matières organiques et végétales...

 

Alice : la 3D grand spectacle

Pas question d'évoquer ici la qualité globale du film, que j'ai du reste plutôt bien aimé. On a le droit cette fois ci encore à un film pensé en 3D dès le départ, ou tôt dans le tournage, car certains plans sont visiblement là uniquement pour leur intérêt chez le spectateur équipé de ses lunettes. Avatar jouait sur la 3D discrète, on est ici bien souvent avec de la 3D plus prononcée, des objets encore plus "profonds". En plus du léger mal de tête qui s'installe (chez moi en tout cas) au bout d'un certain temps, le spectateur en prend plein la vue : ici, la 3D fait le spectacle, et certaines scènes d'action ont clairement été pensées pour faire plaisir au technophile amateur qui va voir des objets foncer sur lui. Ce n'est pas bien subtil, mais il est vrai très efficace au début. Un peu comme une attraction à sensation qui propose un looping à un endroit de son parcourt pour satisfaire le client, Alice se voit obligé, contraint finalement, à faire ce genre d'effets grand spectacle, à l'aide du relief.

 

Le Choc des Titans : la 3D comme argument marketing

Oui oui, on y arrive. Il serait candide de croire que la 3D n'est utilisée qu'à des fins purement qualitatives. Car le cinéma reste une industrie comme une autre, et il faut bien vendre des produits, en l'occurence des films. Et quoi de mieux que la 3D, la nouveauté, pour amener les gens dans les cinémas ? Le Choc des Titans, outre encore une fois sa qualité globale que je ne discute pas, est un film, et ça se voit très rapidement, clairmeent tourné en 2D, puis adapté en 3D. Je me suis amusé de temps à autre à retirer mes lunettes... Certaines scènes sont à peine retouchées, pratiquement à plat en fait. Le film ne fait que proposer la même aventure qu'en projection classique, mais avec un petit effet de lissage et de relief. C'est très agréable, c'est sûr, mais quand on écrit "3D" en gros sur son affiche et qu'on se retrouve devant un film comme un autre clairement pas conçu avec cette technologie ici clairement  gadget, on se dit que l'implantation de la 3D dans le film n'estqu'un fort argument marketing. La preuve ? Je suis allé le voir, alors qu'il ne me disais initialement rien !

 

CONCLUSION

J'aime ce qui est nouveau. J'aime les technologies, les voir se succéder, s'améliorer. J'accueille donc la 3D non pas avec méfiance, mais avec pas mal de curiosité et d'attente. Cependant, si on a déjà vu clairement des utilisations intelligentes de cette technologie, il reste encore à voir sur le moyen et long terme ce que les réalisateurs en feront. Vu les opportunités nouvelles qui s'ouvrent à eux, il serait à mon sens dommage de n'en faire qu'un gadget de plus...