Mais que fait-il ? Il nous parle encore de ce magazine ? Oui sauf que
cette fois on va pouvoir approfondir et réellement proposer un premier
avis/aperçu sur cette nouvelle sortie en kiosque puisque le rédacteur en chef, Aurélien, m'a très gentiment donné accès à une version en PDF. Du coup je me suis dit que vous faire partager cette découverte et au
final, vous donner une raison plus précise d'acheter cette publication
dans quelques jours serait une bonne idée. Alors, entrons tout de suite
dans le vif du sujet...

Icare Mag. Comment le définir après une
première lecture ? Différent, particulier... salvateur ?
Il est sans
aucun doute une preuve supplémentaire du changement de ton du jeu vidéo
d'aujourd'hui. Mettant un gros accent grave et bien visible sur le
littéraire et l'artistique
qui se dégagent d'un ou plusieurs jeux vidéos (pour ce premier numéro, de la saga God of War), Icare Mag semble avoir comme principal objectif de montrer aux lecteurs ce que jamais aucun
autre magazine ne veut pas ou ne tente même pas de dénicher.
Mais
attention, cela ne se fait pas pour marquer une différence ou coller une étiquette marketing "jamais vu ailleurs" sur la couverture du magazine. C'est pour une autre plus profonde et plus belle raison : pour proposer quelque chose de tout simplement différent et davantage documenté.

Car si l'on en croit le rédacteur en chef, les visuels qui subliment la
mise en page assez sombre (dans l'esprit de son sujet) ne demandaient
pour la plupart qu'à être rendus publics. Ce sont des premières
ébauches, des posters oubliés, des images souvent belles qui se sont
perdues sur les chemins du marketing.
Ces visuels, très différents des
archiconnues jaquettes de jeu et artworks à débloquer en mode Difficile, Icare Mag a tout fait pour avoir le droit de les publier. Cela donne un petit air de galerie secrète à ce premier numéro qui, au fil des pages, place ces images dans leurs plus grosses résolutions possible sans
jamais faire de l'ombre à du texte lui aussi omniprésent. À la lecture
du magazine, je regarde, je lis et cela me parait d'un équilibre
impeccable.
Surprenant !

Les textes, parlons-en ! Je m'attendais
très honnêtement à des diatribes pompeuses sur la différence de ce
magazine par rapport aux autres et au final ? C'est tout le contraire
qui surgit de ces 130 pages.
Les rédacteurs sont d'une humilité à faire
pâlir certains de leurs confrères (souvent d'outre-Atlantique) et ils
n'hésitent alors pas à changer de style pour coller au plus près de leur sujet. Ainsi, un Autoportrait de Kratos est proposé, à la première
personne.
Un exercice de style que je n'apprécie pas souvent, tant il
est compliqué à effectuer. Ici, c'est avec une grande justesse et un
respect incroyable de la personnalité de Kratos que ce texte est écrit. À la lecture, c'est fluide, sans excès, totalement passionnant même pour
quelqu'un qui connait cette saga sur le bout des doigts. Kratos
reviendra alors sur ce qu'il est, sur son aventure, sur ses réussites et ses échecs et ces quinze pages sont parmi les plus belles du magazine.

Ça y'est, je me transforme en publicitaire. Désolé, mais je dois vous
confesser que je suis tombé amoureux de ce projet hors normes et
clairement orienté vers une vision du jeu vidéo qui m'est chère. Faire
une cinquantaine de pages pour expliquer chaque jeu d'une saga en
revenant sur les qualités et défauts de chacun, c'est un vrai travail
d'investigation.
Proposer une nouvelle originale ? Culotté et
intelligent pour les plus jeunes qui passeront ainsi de la manette à la
lecture
sans s'en rendre compte.

Que dire aussi de cette
interview géante de Xavier Thomas, artiste chez Ubisoft, s'étalant sur
25 pages sans aucune langue de bois
et retraçant tous ses travaux, de
Prince of Persia à Assassin's Creed en passant par la couverture de ce
premier numéro, symbolisant sa propre vision de Kratos, si ce n'est
qu'elle est d'une fraicheur inattendue ? L'homme se livre sans limites
et c'est un véritable plaisir de le lire.

Enfin, tout cela, c'est sans parler des autres rubriques basées sur des jeux de biens d'autres
consoles que celles accueillant le dieu de la guerre et ses sanglantes
aventures.
On retrouve du PC, de la PSP, de la Wii et de la 360 dans un
dossier sur "la Mythologie Grecque dans le jeu vidéo" tout simplement
monstrueux
de précision. On reparle d'Age of Mythology (mon préféré de
la série des "Age Of", au passage)
, de Rise of the Argonauts, de la
Boite de Pandore à travers les jeux ou elles apparait (et donc du
Professeur Layton, marrant)
, de Gladiator sur Xbox (et ça il fallait le
dénicher !)
et de biens d'autres titres intéressants. Bref, on est loin
de nous parler que de la dernière console de Sony et c'est tant mieux !

Quelques surprises sont aussi à découvrir du côté du Courrier des Lecteurs ou
les rédacteurs s'en donnent à coeur joie en jouant la carte de la
dérision.
Finalement même moi, fervent défenseur de ce magazine pour la
simple (et bonne ?) raison qu'il sort du lot, je suis quand même étonné
du résultat. C'est intelligent, beau, passionnant et je suis très
impatient d'aller me le chercher dès sa sortie.
Ne serait-ce que pour
posséder ces sublimes visuels et garder une trace d'une publication qui, espérons-le, trouvera son public et fera partie de ces rares projets
qui nous sauvent des habituels torchons et/ou magazines sans âme qui
pullulent et ont la dent dure. Croisons les doigts ! En attendant, une plaquette est mise à disposition de tous pour en apprendre davantage encore surle contenu...

7€ les 132 pages de lecture et visuels, sans que l'un n'empiète
sur l'autre, et ça sort dans la semaine du 14 Février."