Quand on tient un livre dans les mains, il y a
plein de choses qu'on ignore. C'est pas seulement inhérent au monde de
l'édition. Il en va ainsi de tous les métiers. Souvent, en tant que
consommateur, on se contente du produit final sans forcément s'interroger sur
les différents maillons qui ont permis d'en arriver là. Bref, nous allons vous
dévoiler un tout petit aspect de notre métier que beaucoup d'entre vous savent,
mais qui reste fascinant : l'usage des couleurs. Et c'est pour cette raison,
entre autres, que nous sommes descendus à Bilbao, en Espagne, voir notre
imprimeur.
Nous ne nous rendons pas là-bas systématiquement,
à chaque tirage de livres. Mais quand il s'agit de la Bible NES, les enjeux -
à notre niveau - sont tellement énormes, qu'un petit aller-retour aura semblé
nécessaire. Ce sont des petites questions pas forcément primordiales, mais qui,
à nos yeux, ont leur importance : la qualité du papier, le rendu de
l'impression sur quelques feuilles, la fermeté du carton utilisé pour la
couverture, et bien sûr... les couleurs. Vous le savez sans doute, en fait,
lorsqu'une feuille passe sur les rouleaux de la machine, elle est quatre fois
imprimées, en fonction de quatre couleurs : bleu, jaune, rouge et noir. Chacun
des rouleaux possède son propre "patron" fait, en partie,
d'aluminium. Ces plaques métalliques, qui sont donc au nombre de 4,
contiennent toutes les informations des couleurs qu'elles impriment. C'est
fascinant à regarder. On a ainsi quatre fois la même plaque d'alu avec les
mêmes pages du livre, sauf que chacune met l'accent sur la couleur qu'elle
imprimera...
On ne s'en rend ainsi pas compte : dans le cadre
de la couverture de la Bible NES, vous voyez un rendu de cartouche NES. Donc, du gris. On
peut difficilement s'imaginer qu'en réalité ce gris est composé de bleu, de
rouge, de jaune et de noir ! Et pourtant, à chaque modification du degré d'une
couleur, votre gris change tout à fait ! Donc, on observe, chaque cent
feuilles, notre gris. On observe s'il n'y a pas une couleur qui ressort davantage
et si besoin, on rectifie pour les cent feuilles suivantes... Et pour ce faire,
rien ne vaut cette minuscule petite loupe... Avec elle, le gris devient alors
une multitude de petits points colorés...
Séb
