Tout le monde connait plus ou moins la planète des singes. Surtout sa fin en fait, l'image d'un homme à cheval découvrant une statue de la liberté détruite. 

Le premier opus, adaptant l'oeuvre de Pierre Boulle, sortait en  1968. Il nous narrait l'histoire de trois astronautes s'écrsant lors d'un voayge spatial, sur une planète inconnue. Ils y découvrent une planète où les singes régnent en maître et où l'homme n'est que l'esclave de celui-ci. L'originalité de l'oeuvre étant l'inversement des règles de la société, des maquillages géniaux pour l'époque ainsi qu'un très bon twist final. Le succès du film engendrera pas moins de 4 suites, deux séries télés et un "remake" de Tim Burton en 2001. 

Will Rodman est un scientifique. Lui et son équipe, par le biais de test sur des singes, tentent de trouver un remède à la maladie d'Alzheimer. Alors qu'ils pensent avoir réussi, ils commencent à voir d'étranges effets secondaires sur les singes ayant reçus le "remède", une augmenation radicale de leurs activités cérébrales...

Quel est donc l'interêt de faire un prequel de l'oeuvre d'origine ? Quel besoin de toujours vouloir tout expliquer ? Les singes deviennent-ils intelligents après une séance de Donkey Kong ? 

Réalisation de Rupert Wyatt à qui l'on doit......Ultime Evasion et c'est tout. Il est surprenant de voir un "jeune" réalisateur sur un si gros projet. Ultime Evasion nous parlait d'un détenu cherchant à se faire la belle pour aller rejoindre sa fille mourante. Cool. 

On pouvait donc avoir peur. Seulement Wyatt prend tout le monde par surprise et signe ici une oeuvre d'une beauté et d'une émotion assez rare. Filmant le tout avec grâce, chaque scène, chaque plan étant d'une parfaite lisibilité. Ne signifiant pas pour autant que sa réalisation manque d'âme. Il est donc très plaisant de pouvoir regarder un film sans avoir à se taper les délires filmiques d'un réalisateur prétentieux. Ici ce n'est pas le cas, tout est fait avec justesse. Il suffit de voir la scène de la montée de Cesar sur le gigantesque arbre de la forêt, ou celle du pont. 

La composition de la musique étant assurée par Patrick Doyle, que l'on a pu entendre sur Thor ou encore Eragon. Il fait lui aussi un boulot remarquable pour le film. Accompagnant à merveille les scènes du film, sans jamais tomber dans le "melo-dramatique pour te faire pleurer".

Rien à redire au niveau du casting. Un James Franco encore une fois très en forme, une Freida Pinto un peu plus en retrait mais jouant bien, un John Lithgow toujours aussi impressionant de justesse et de talent mais surtout un Cesar ( Andy Serkis ) bluffant tout le monde, tous les singes en fait. Sans exception. 

Le film n'est pas ce que l'on peut voir sur les bandes annonces. Vous n'allez pas voir des singes exploser des voitures et des hélicoptère pendant tout le film. Ces fameuses scènes ne représentant au final que la toute dernière partie du film. Il est question durant le métrage, d'un drame et  de trahison. Tout l'interêt étant de nous montrer comment les singes vont réussir à se rebeller et à commencer à prendre le contrôle.

C'est là qu'est la grande force du film. Le processus dramatique du film prenant alors tout son temps pour se mettre en place. Commençant à l'echelle locale, Will, son père et le jeune chimpanzé nommé Cesar, le film met en place ce qui aboutira au drame de la fin du film. Jouant avant tout sur la bétise humaine et le mépris de celui-ci sur ce qu'il juge comme "animal". Le noyau du film étant au final Cesar. Véritable prouesse technique, le chimpanzé est joué par Andy Serkis, déjà habitué au genre grâce à King Kong et Gollum, il est tout simplement remarquable dans le film. Il réussit à nous faire ressentir la tristesse et la joie du singe. Mais en ne tombant jamais dans le pathos pur, toujours avec justesse. Les singes sont d'ailleurs troublant de réalisme et d'humanité. C'est à se demander dans le film qui est le plus humain ? 

Le film ne tombant donc pas dans le piège du mauvaix prequel, cherchant juste à nous expliquer pourquoi puis ensuite en nous foutant juste de l'action. Le réalisateur préférant avant tout poser ses enjeux dramatiques avant de faire avancer compétement son scénario. L'un n'allant pas sans l'autre. Il est donc logique de passer une bonne partie du film avec Cesar et ainsi le voir grandir et changer, devenant de plus en plus humain. La force du tout étant de nous amener à voir la fin du film comme une suite logique des événements passés. Un juste retour des choses en somme. La caméra Wyatt accompagnant magnifiquement ce final exceptionnel. 

Le tout est rendu possible grâce à des effets spéciaux tout simplement saississants. Les singes sont magnifiques, leurs regards sont profonds mais surtout très troublants. Leur regard arrivant à nous faire culpabiliser mais aussi à nous faire ressentir leurs sentiments.

La Planète des singes : les origines est donc un excellent film, un excellent divertissement et un excellent moyen aussi de réfléchir un petit peu sur nous même. Abordant son film avant tout comme un drame et non comme un simple film de science fiction ou un film d'action, Wyatt permet à son film d'être différent de ce que l'on pouvait attendre. Mais en bien. Vraiment. 

Je ne peux donc que vous conseiller d'aller voir ce film. Vous aimerez.