En attendant une critique de jacob's Ladder demain, voici une petite friandise ! Hum...enfin un truc quoi ! 

D'ordinaire, je préfère patienter un jour ou deux avant de donner un avis sur un film.Comme ça j'ai le temps de bien réfléchir au film. Mais le problème dans le cas présent, si je décide de vous parler de Mother of Tears dans plusieurs jours...j'aurai tout oublié du film.

J'ai eu l'occasion de lire quelques critiques avant de voir le film. C'est à peu prés unanime, le film est mauvais. J'ai donc décidé de regarder ce soi-disant "navet" pour me faire mon idée. Vous savez quoi ? bah ils ont pas tout à fait tort...

 

Le synopsis ? Si vous y tenez...

Sarah, jeune étudiante en archéologie, ouvre par mégarde une urne maléfique contenant "l'esprit" de la Terza Madre ou Mater Lacrimarum ou encore mother of tears. S'ensuivra pour Sarah, une longue quête pour vaincre cette sorcière...

 

Ce qui frappe lorsque l'on voit Mother of Tears, c'est son manque de personnalité. Oubliez ce que vous avez pu voir dans Suspiria ou Inferno, Argento livre dans son troisième volet, un film d'une banalité visuelle affligeante. Ne cherchez pas les couleurs, ne cherchez pas les plans "démoniaques" à la Argento, oubliez tout cela car vous ne le trouverez pas. Il suffit de voir la première scène. Nous suivons juste la caméra nous montrant des ouvriers trouvant lors de travaux à coté d'un cimetière, un cercueil et une urne scellée dessus. C'est tout ! Souvenez vous dans Suspiria par exemple ! souvenez vous de l'ambiance pesante de la toute première scène. Ou encore Inferno et la longue descente aux enfers de l'héroïne au début. 

Vous ne trouverez rien de tout cela dans Mother of Tears.

Je dois pourtant reconnaître qu'au début j'étais assez confiant. Même si Argento ne faisait pas preuve de son génie visuel, il se dégageait tout de même quelque chose. Une certaine ambiance durant la première demi-heure. 

Mais Argento commet à mon sens une erreur. Il nous montre très tôt Mater Lacrimarum. Alors que dans les précédents volets, elles étaient avant tout un lieu, une idée, ce n'est plus la cas dans le film. Pour Inferno, il était possible de voir en la sorcière, un symbole de la mort avant de voir une simple sorcière. Il en était de même dans Suspiria, on ne la voit pas vraiment dans le film, elle correspond vraiment à cette allégorie du passage à l'age adulte. 

Argento commet donc l'erreur de donner dés le début du film, une apparence physique,humaine à cette sorcière. Elle n'incarnera donc à aucun moment l'idée que pourrait dégager cette troisième mère, à savoir; le chaos que nous possédons en chacun de nous, la bestialité au sein de l'Homme. Argento se prive de tout cela et nous montrera donc une femme se prenant pour une sorcière et qui passera tout le film complètement à poil...

 

Une autre erreur à mon sens pour Argento est d'avoir fait un lien direct avec ses deux films. En effet, nous apprenons très tôt que l'héroïne du film est en fait la fille de celle qui à battu Mater Suspiriarum. On apprend aussi que sa mère était une "guérisseuse" et qu'elle avait des pouvoirs, pouvoirs qui ont été transmis à sa fille Sarah. Je vais revenir sur le délire des pouvoirs un peu plus tard.

En quoi est-ce une erreur de faire un lien avec les autres films ? C'est simple, les deux volets n'étaient au final que des sortes de quêtes spirituelles. Mater Tenebrarum ou encore Suspiriarum n'étaient là que pour aborder une question, une thématique. L'enfance pour l'un et la mort pour l'autre. En créant un lien avec les trois films, Argento brise tous les symboles de ses films. Nous n'avons alors que trois films sur les sorcières, rien de plus. 

 

Je reviens donc sur cette histoire de pouvoir, Sarah possède donc les pouvoirs de sa mère. Elle peut se rendre invisible et voir les fantômes. C'est à peu prés tout...ça ne sert en rien à l'intrigue et en plus ils sont très mal utilisés. Elle ne possède au final des pouvoirs que pour faire le lien avec le premier épisode. Je ne m'attarde pas plus dessus car il n'y a pas grand chose à en dire.

Je pourrais m'attarder sur le jeu des acteurs qui est souvent plus que moyen, les acteurs ne donnant qu'un minimum syndical. Et encore...Asia Argento ( l'héroïne ) oscillant entre le mauvais et le très moyen. Mention spéciale pour les deux policiers qui en plus de correspondre à un cliché de la police, jouent de manière assez pitoyable. C'est assez drôle d'entendre des Italiens parler pendant tout le film en anglais...alors qu'on est à Rome.

Je ne vais pas revenir sur les meurtres car ils sont pour le coup assez bien fichus, violent et gore. De plus même l'on peut voir les trucages pour certains des meurtres, l'ambiance est là et ça passe.

 

Ce qui choque le plus durant le film, ce sont les incohérences. Entendez par là, les comportements ou évènement un peu à coté de la plaque. On peut commencer par l'héroïne qui décide d'exploser littéralement la tête d'une femme la poursuivant, entre deux portes. Pourquoi ? je me le demande encore. Je veux bien qu'elle panique car elle se fait poursuivre mais de là à lui détruire la tête entre deux portes de WC dans un train...Il y a aussi ce policier qui demande si quelqu'un à vu une fille s'appelant Sarah et que si oui il faut l'éviter et appeler la police, tout cela sans montrer à un seul moment une photo de la-dite Sarah. N'oublions surtout pas le policier qui retrouve Sarah à la fin du film dans la maison de la sorcière alors que d'une cette maison est secrète, Sarah galère pendant le film pour trouver la maison. Mais en plus ce policier ne se pose aucune question, il trouve Sarah et décide de l'aider à vaincre la sorcière...Je veux bien que ce monsieur soit très gentil et compréhensif mais bon il y a des limites quand même...

 

J'ai refusé d'y croire durant tout le film, je me disais que d'un seul coup Argento allait nous montrer qu'en fait tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Mais non, Mother of Tears est bien ce qu'il est, un mauvais film. Je me rassure en me disant que je suis jeune et que je ne possède peut être pas la maturité pour le voir...

Jetez-y un coup d'oeil tout de même, juste pour Asia Argento..et encore préfèrez lui Stendhal Syndrome.