Impressions à froid du film récemment sorti sur nos écrans. Précisons tout d'abord que  l'auteur de ces lignes ne connaît la saga Resident Evil que de très loin. Je n'ai joué qu'au premier Resident Evil et n'ait suivi la trame des épisodes suivants que par le biais de nombreux articles et dossiers. Concernant les films, là aussi, je n'ai vu que le tout premier et ne sait stristement rien des deux autres. Ce n'est donc pas un fan des jeux qui écrit mais un spectateur lambda.

Le tout s'ouvre sur un bref rappel des faits essentielement limités au premièr film. Autant dire que les épisodes "Apocalypse" et "Extinction" passe littéralement à la trappe. Les premières scènes mettent directement dans le bain de ce que sera la suite du film, à savoir scènes d'action clippées à l'extrême sur une bande-son rythmées (mais pas si violentes que ça) et abusant de ralentis. Ces derniers sont d'ailleurs tellement nombreux que j'en suis venu à me demander si la durée du film n'aurait pas été réduite de dix bonnes minutes sans leur usage... Concernant les protagonistes, on retrouve évidemment Alice, l'héroïne des films ainsi que Umbrella Corp physiquement incarnée par Wesker.

On ne va pas s'étendre sur l'histoire développée ici. Vous le devinez, elle a bien peu d'intérêt tant le récit conté dans les films semble avoir pris ses distances avec les jeux vidéos. Il est même inutile de pester sur ce que le cinéma retient des aventures vidéoludiques des survivants de Racoon City, car ces film ne sont plus à prendre comme des adaptations. Voyons-y plutôt une vague inspiration pour y raconter une histoire différente qui se développe au gré des suites (un cinquième film étant déjà envisagée).

S'il est agréable, amusant ou agaçant (rayez les mentions inutiles) de traquer les clins d'oeil aux jeux (car il y en a quand même un certain nombre, et encore ma connaissance des jeux est assez pauvre), j'ai été étonné de trouver moins de ressemblances avec les Bio Hazard, qu'avec une autre grande franhise vidéoludique. En effet, bien que le film annonce dès le début se baser sur la franchise de Capcom, de nombreuses scènes m'ont fait penser à Fallout , plus particulièrement à Fallout 3. Une ambiance post apocalyptique, des zombies pas si éloignés des goules, des lieux (voir certains noms) et certains choix de mise en scène faisant irrémédiablement penser à un FPS (sans oublier les ralentis lors des fusillades et autres headshot), oui, j'ai cru me retrouver dans les Terres Désolées.

Concernant la saga de Capcom, parler de trahison par rapport aux jeux est vain. On ne peut pas rechercher dans ces films les émotions ressentis durant une partie. Celà nous renvoie à d'autres débats. Mais on peut tout de même noter que les films semblent suivre les mêmes choix que les jeux. c'est-à-dire une mise en scène nerveuse privilégiant l'action plutôt que les frissons. De plus, on perçoit encore certaines limites à l'exercice qui consiste à réaliser un film à partir d'un jeu vidéo. Par exemple, s'il est jouissif dans un jeu de se retrouver seul face à des dizaines d'ennemis en multipliant les instants de bravoure, dans un film, une telle scène s'accompagne inévitablement d'un rictus moqueur tant le spectacle passif paraît ridiculement exagéré. N'oublions pas que l'industrie du jeu vidéo s'est très longtemps inspirée du cinéma et a mis près de vingt ans avant d'assimiler ses codes et, surtout, de s'en affranchir pour certains jeux. Depuis dix ans, on assiste à l'effet inverse, le cinéma va chercher l'inspiration qu'il a perdu là où elle se trouve maintenant: dans les séries télé et dans les jeux. C'est le serpent qui se mord la queue, le ciné s'inspire de jeux eux-même inspiré du ciné, les couleurs pallissent après de multiples lavages...Et c'est d'autant plus observable dans les films Resident Evil que dès le premier jeu, l'ombre du septième art planait largement dessus.

Au final, quand on ajoute que l'argument 3D ne présente aucun intéret ici, tant elle paraît gadget, ça donne quoi ce film? Assurément, on ne peut pas affirmer que c'est un bon film. Mais, il n'est pas mauvais non plus dès lors qu'on accepte d'oublier le vague lien nominatif avec les jeux et de le prendre pour ce qu'il est: un film pop corn rien de plus. Vite vu, vite oublié, mais potentiellement pas de quoi crier à trahison.