J'aime bien découvrir de nouvelles séries. Avoir ce sentiment supérieur et égoïste de regarder quelque chose que les autres ne connaissent pas. Cette fierté débile d'avoir vu True Blood il y a un an (merci Tsufeng) ou de répondre nonchalamment : ''Si je connais Big Bang Theory? Oué, j'ai vu la saison 3 l'année dernière". Bref, j'aime bien me la péter. Et sinon, j'aime bien aussi quand on voit des nichons. Du coup, vous comprendrez que j'ai jeté mon dévolu sur la nouvelle série qui fait jaser en raison de sa violence et de son érotisme : Spartacus, Blood and Sand. 

Mais quelle est donc la recette de Spartacus, me direz-vous (peut être)?

Et bien elle est esséssivement simple : faire 300 version télé. Et ils n'y sont pas allé de main morte, la diffusion tardive sur la chaîne confidentielle Starz le permettant. 

De 300, on a pillé l'esthétique (comprenez ralentis, décors entièrement digitaux, tons sépia, giclées de sang numériques rouges et bodybuilders huilés). Mais ensuite, les mecs se sont grattés le haut du crâne, et se sont demandés comment ils pourraient faire un peu parler d'eux. A croire qu'ils ont passé un coup de fil à Nonce Paolini, qui leur a filé LA recette TF1 pour faire de l'audience : " - C'est simple coco, tu colles de la bonne violence et surtout des nichons" " - Des nichons, ouais, génial! Et comme on est des fous, on va aussi montrer des kikettes!" " - Ouaw les mecs, vous irez loin".


Alors du coup, de Spartacus, il ne reste pas grand chose. Je rappellerais juste que Spartacus fut un esclave Thrace, devenu gladiateur, puis leader charismatique de la Guerre Servile qui l'opposa à Crassus aux environ de - 70 av l'Autre. Lui et Crixus, son bras droit, s'échappèrent de leur condition de gladiateurs à Capoue et menèrent la révolte pendant deux ans à la tête de plusieurs dizaines de milliers d'hommes, avant de mourir plus ou moins crucifiés au bord des routes (si on en croit Stanley Kubrick).

Arrivé au terme de la première saison, je constate que les scénaristes se gardent le gros morceau (sans doute aussi le plus coûteux) sous le coude, puisque finalement on ne suivra Spartacus qu'entre le moment de sa capture (totalement fantasmée et très très 300ienne) jusqu'au jour où il décide (enfin mais il lui faudra 13 épisodes pour avoir l'idée) de s'échapper. Entre temps, et pour des raisons un peu obscures, le beau Spartacus aura décidé d'accepter son sort d'esclave et aura combattu des dizaines de fois dans l'arène, sous les ordres de son dominus, le très vilain et cruel Batiatus.

Pour attirer le chaland, le casting ne lésine pas sur les moyens. D'abord, Spartacus est TRES beau. 

Ensuite, les femmes sont très nues et vicieuses. Il y a même Xéna la Guerrière, parce que c'est Sam Raimi qui produit (oui oui). Et elle est souvent totalement nue, sous toutes les coutures. Comble du scandale : on voit même régulièrement des hommes tout nus, face caméra. Crixus devient le grand méchant rival de Spartacus et se trimballe régulièrement la zézette à l'air, en l'insultant et en fronçant les sourcils.

Et puis c'est violent. C'est même rien de le dire. On a droit à des choses aussi réjouissantes qu'une catrastation, un visage arraché LeatherFace staïle, des membres proprement coupés, des boyaux mis à l'air, des yeux crevés au moyen de ses doigts et autres mutilations. 


En définitive, on est loin, très loin, de la brillante Rome. Ici, tout est excessif, premier degré, vulgaire et moche. Les scènes de combat de succèdent, entrecoupées de scènes de sexe, sans que l'histoire n'avance réellement, ni encore moins qu'on s'attache aux personnages, détestables ou débiles, au choix. 

Cependant, je dois bien avouer que j'ai suivi cette première saison avec un certain plaisir coupable. "Attend toi au pire et tu ne seras jamais déçu". En gardant cet adage à l'esprit, il n'est pas impossible d'être hypnotisé par l'outrance du spectacle, qui repousse systématiquement les limites du mauvais goût. Un show totalement stérile en somme, mais qui peut se révéler idoine pour se vider l'esprit et constituer un bon défouloir un soir de stress en rentrant du boulot.

Et en plus, y'a des nichons.