Tandis que la stratégie en ligne de Nintendo se hâte lentement, Wiiware, la plate-forme de téléchargement concentre toutes les critiques en ce moment. Symbole de l'inexpérience de Nintendo, beaucoup de développeurs et studios indépendants ont jeté l'éponge malgré les promesses de rentabilité alléchantes de la taille hégémonique du marché Wii.
 
Le fondateur et responsable du studio Nicalis, Tyrone Rodriguez, revient sur ses désillusions qui l'ont contraint d'abandonner un projet de jeu Wiiware pourtant bien avancé. Le parc de 70 millions de console Wii (chiffre de 2009) a agit comme un trompe-l'oeil, les joueurs étaient insuffisamment nombreux pour dégager des perspectives économiques bénéficiaires : << le marché Wiiware n'a concerné qu'une infime fraction de joueurs en 2008, souffle Rodriguez dans les colonnes du site GoNintendo.com. La fenêtre de lancement et le succès escompté d'un jeu dématérialisé pour cette plate-forme de téléchargement sont devenus inexistant dès 2009. >>
 
Nicalis travaillait pendant deux ans sur La-Mulana : << l'annulation n'a pas été une décision facile à prendre mais le temps de développement [à rallonge] a émoussé les chances d'un rapide retour sur investissement. >> D'autres raisons moins avouables s'orientent vers le processus de validation tant décrié ici qui a rejeté le titre tant aux USA qu'en Europe.
 
Nintendo semble avoir tourné définitivement la page Wiiware. La présentation dans les grandes lignes de sa stratégie en ligne réalisée la semaine passée se veut plus ouverte et fédératrice. Elle associe aussi bien et de manière inédite les détaillants que les éditeurs tiers pour lesquels "un dispositif eShop est en cours d'élaboration" annonce un communiqué officielle dont les grandes lignes seront dévoilées à l'E3. Reste à connaître l'état d'esprit de la scène indé très remontée contre le géant japonais.
 
Chat échaudé craint l'eau froide.