Le président Nintendo s'est plié à la traditionnelle conférence accordée aux investisseurs. Elle fait suite à la présentation de ses résultats financiers marqués par un profit warning. Au milieu des multiples thèmes abordés, celui de la concurrence des smartphones est probablement le plus discuté parmi les plus remuants des actionnaires de Nintendo.
 
Iwata tient à montrer à ce parterre d'investisseurs aigri par la chute vertigineuse de l'action Nintendo que le facteur déterminant de cette bataille ce sont les jeux : "les nôtres apportent un plaisir entier au joueur" argumente l'homme fort de Nintendo. Il souligne que l'émiettement des jeux sur mobile intelligent représente la plus grande faiblesse de ce marché toujours à la recherche d'un modèle économique viable. Peu avare en arguments, Iwata invite le milieu financier à se souvenir de l'émergence des mobiles i-mode dans le milieu de la décennie 90, appelés à renverser le leadership du numéro un mondial : "à l'époque, nous avions annoncé le lancement d'une console de poche inattaquable. Vous pouvez vous en rendre compte avec la NDS".
 
Le pdg semble néanmoins s'enflammer lorsqu'il prétend que son format de poche à écran tactile "a créé de nouveaux rivaux nommés périphériques intelligents. J'ai l'impression que l'histoire se répète." Autrement dit, le monde de la technologie mobile s'adapte aux ruptures technologiques de Nintendo, et non l'inverse. Ces propos sont discutables mais il est vrai que Nintendo a apporté une dimension créative insoupçonnée au divertissement multi-écrans.
 
Que personne ne s'y trompe, ce genre de conférence est avant tout un exercice de communication aux propos parfaitement huilés pour réinstaurer une confiance qui s'est étiolée.