Le prolongement du cycle de vie des consoles ne fait pas que des heureux. Les constructeurs sont les premiers sinon les seuls à tirer bénéfice de l'extension de la durée de vie des Xbox 360 et PlayStation 3. C'est en substance ce que semble regretter dans les colonnes de Gamasutra.com Yves Guillemot, président d'Ubi Soft : "ce qui nous fait défaut, c'est le lancement d'une nouvelle plate-forme tous les cinq ans."
 
Cette voix discordante s'ajoute à celle d'Epic, lui-même contrarié par le regain de vitalité que Microsoft insuffle à sa console star, la Xbox 360. En effet, le renouvellement technologique du moteur 3D Unreal Engine est indexé peu ou prou sur la même alternance cyclique des consoles de jeu. Etendre artificiellement son rythme par l'introduction de périphérique (Kinect) impose non seulement à ces acteurs de l'industrie une temporisation technologique mais aussi selon les dires de l'homme fort d'Ubi Soft, neutralise la production de valeur : "le lancement de franchise inédite est beaucoup moins risqué lorsque s'amorce un nouveau cycle [...] les joueurs sont en attentes d'univers originaux quand une génération de console entre en phase de déclin [...] ce n'est pas pour autant qu'ils s'orientent vers des jeux inédits car leurs amis jouent à Call of Duty ou Assassin's Creed."
 
Les PlayStation Orbis et Xbox Durango sont donc facteurs "de créativité" selon Guillemot, le moteur de cette industrie c'est la perpétuelle phase de modernisation, gage de retour au bénéfice après une courte étape transitoire. Mais le président d'Ubi Soft n'ignore pas "que les fabricants daignent à s'engager dans une dynamique technologique plus serrée" pour des raisons évidentes "de coûts de production". La sophistication technique de plus en plus poussée des consoles exige en effet une période de commercialisation plus soutenue pour être rentabilisée. La révolution Cloud Gaming devrait sursoir à ces intérêts divergeant.