On pourrait presque entendre Microsoft jubiler d'avoir soufflé au nez et à la barbe de Nintendo la technologie à la base du concept de Kinect. D'après une source anonyme du site C&VG, la société 3DV Systems aurait au préalable démarché Nintendo vers la fin de l'année 2007. Son président Iwata sûr de son fait avec la Wiimote et très sceptique sur le coût estimé élevé de la technologie aurait rejeté l'offre de 3DV Systems.

« le prototype soumis à Nintendo a impressionné Iwata mais ce dernier n'était pas convaincu par la possibilité d'en faire un produit de masse accessible au public du constructeur. Il a également émis quelques réserves sur les temps de latence pendant le jeu » témoigne la source de C&VG. Il ajoute : « Sincèrement, j'avais entendu Iwata en parler avec précision et il s'avère que c'était la technologie exploitée par Kinect. » Une déclaration indirectement corroborée par Miyamoto : « ce type de reconnaissance comportementale est répandue depuis un bon moment déjà. Nous avons pris la décision de ne pas l'utiliser » pour les mêmes raisons évoquées par Iwata.

Microsoft a visiblement eu beaucoup moins de scrupules que Nintendo. Connu pour ne jamais faire les choses à moitié, le constructeur américain a acheté la société 3DV Systems afin de sécuriser les droits de propriété industrielle sur cette technologie et aussi de ses futures évolutions. Toutefois, les interrogations et craintes de Nintendo n'étaient pas vaines. Microsoft a en effet opté pour une solution logicielle plutôt qu'un processeur dans le but de diminuer le coût de production - et par ricochet - du prix de vente de Kinect. Aussi, des développeurs sont dernièrement montés au créneau pour s'alarmer du risque élevé de temps de latence durant certaines phases de jeu où l'action exige une rapidité d'exécution de mouvements élevée.

Un secret industriel éventé qui en dit long sur les tractations et manoeuvres machiavéliques des constructeurs destinées à souffler les opportunités technologiques à la concurrence.