Quelle que soit l’occasion qui lui est offerte, Shuhei Yoshida trouve toujours le bon moment pour donner une cohérence à son intense action de lobbying. Le projet Morpheus est bien plus qu’une curiosité de laboratoire martèle-t-il à tout bout de champ. N’en déplaise à ses collègues soucieux de tempérer son incontrôlable verve par un ton plus institutionnel, l’homme pousse constamment un peu plus loin la légitimité sémantique du casque VR.
 
« Morpheus occupe une place stratégique dans l’avenir de la PlayStation 4, ou inversement la PS4 est amenée à jouer un grand rôle dans le développement de Morpheus », a déclaré Yoshida à la chaîne Game One. Autrement dit, le dispositif VR qu’il défend fait partie intégrante de l’écosystème évoluant autour de la console vedette du géant de l’électronique. Mieux, Morpheus fera évoluer d’une manière ou d’une autre le périmètre de la PS4 : « Les possibilités sont infinies » s’emporte-t-il.
 
Un point de vue qui tranche avec celui de Jim Ryan, président exécutif de la branche européenne de SCE : « L’expérience PlayStation 4 ne fonctionne tout simplement pas avec Morpheus. »
 
Mais par média interposé, Shuhei Yoshida balaie d’un revers de main cette assertion : « Dans un premier temps, nous concentrerons nos efforts dans la réalisation de jeux, car notre casque nécessite une PS4 pour fonctionner », avant d’emmener les joueurs vers d’autres horizons. Une collaboration inédite avec la NASA a donné le jour à une expérience martienne. En guise de casque spatial, l’utilisateur chausse le dispositif VR de Sony pour être immédiatement projeté sur le sol rocailleux de la planète rouge, Mars. « C’est fantastique, une grande expérience ouverte à tous », s’enthousiasme l’ingénieur. 
 
Les mois qui viennent s’annoncent cruciaux pour Yoshida qui croit dur comme fer que Morpheus et plus largement la réalité virtuelle peuvent changer la donne.