Carte_japon

Pour ceux qui se veulent une idée du voyage accompli... rouge représente la liason aérienne et le vert, mon tour en train.

Cela fait presque trois mois que je suis parti et si je n'avais pas eu mes examens de septembre à réviser durant le mois d'août, je crois que j'aurai eu un mal fou pour réatterrir. Je sens encore l'odeur moite, cette humidité ambiante quand vous sortez enfin de l'aéroport de Tokyo Narita, après la délivrance du visa temporaire (gratuit je vous rassure) et s'être fait contrôlé par les douanes. (NB les filles : laissez bien vos godes et autres à la maison, l'importation de magazine et d'objets pornographiques sont strictement interdits au pays du Soleil Levant. Mais comme nous verrons tout à l'heure, si vous pouvez pas vous en passer, c'est assez simple de s'en procurer sur place ;) ) J'étais certes crevé après 14h d'avion, mais bon, sans faire de pub, AF assure bien (miam les magazines gratuits et le bar à volonté) et les victuailles sont pas mal non plus. 
Me voilà entrain de prendre un bus-limousine (limousine... c'est juste un car comme chez nous, n'imaginez pas que j'avais les moyens de faire venir une grosse voiture noire) pour aller de l'autre côté de la baie Haneda où un avion pour Akita m'attend. Vu que c'était mon premier voyage au Japon, j'ai voulu aller directement à Akita sans me prendre la tête par le train, je ne savais pas trop alors comment ça marchait. J'ai payé un peu plus cher. Cependant, je ne referais pas la même erreur la prochaine fois. Le meilleur combo pour voyager au Japon, comme vous pourrez le constater par la suite, c'est le billet d'avion le moins cher possible pour une quelconque ville, et là il faut prendre le train grâce un JR pass qui coûté 280 euros pour 15 jours et c'est déjà pas mal pour voyager.
Ma première surprise, ma première exclamation en sortant de l'aéroport, c'est ce que bien vert là-bas, alors que je m'attendais à quelque chose de méchamment tentaculaire pour la banlieue tokyoïte, dans le plus pur style des mégalopoles américaines. Certes il y a beaucoup de maisons, mais voilà, le vert a vraiment le dessus. 
En fin d'après-midi, après avoir bien glandé à Haneda où pratiquement rien n'est en Anglais, me voilà enfin à Akita city avec un ami américain qui était venu en France lors de noël dernier. Il m'emmène dans un restaurant fast food, et là, introduction à la vie japonaise, il faut manger avec des baguettes. Je m'en sors pas trop mal ^^ Par la suite, il m'emmène dans la péninsule d'Oga où il habite, en attendant que le contact que je n'ai pas vu depuis trois ans lors d'un séjour aux Etats-Unis s'était envolé pour enseigner l'Anglais aux Japonais. En attendant, il m'emmène dans un restaurant où des Japonais l'attendent pour une quelconque fête (tout est occasion de faire une fête au Japon). Je me retrouve assis par terre parmi les convives japonais, en train de déguster des sashimis et des crevettes frites. Le repas est bien vite interrompu, la contacte américaine arrive, il va falloir que je m'en aille avec elle, je vais loger un tiers du séjour chez elle quasiment. Bon accueil de sa part, elle m'emmène dans un resto... italien O_O Elle répugne le poisson, base de la cuisine japonaise. Il est certain quand sans poisson, il est dur de manger au Japon. Je rencontre là son boyfriend british, super sympa et qui parle un peu français. Il m'explique que je pourrais participer à un tournoi de sumo (cf la fameuse photo) une semaine plus tard. Sur le coup, je ne comprends pas trop, j'étais crevé, et j'ai bien failli manquer une belle opportunité. Mais heureusement, j'ai pu me rattraper quelques jours plus tard.
Le lendemain, après avoir dormi part erre sur un futon (aïe le dos mais à la fin c'est trop bon), j'explore Takanosu, petite ville japonaise de 40 000 âmes environ, et ses rues sans nom (le Japon est le seul pays au monde où les rues n'ont pas de nom, tout fonctionne par bloc, j'imagine bien le boulot pour le facteur). Je fais mes premières photos dans un cimetière, vraiment différent de chez nous comme on peut le voir sur les photos. La première chose qui me frappe dans ma balade, c'est la propreté des lieux, même dans les toilettes publiques situées dans le parc. Aucun détritus par terre, aucun tag sur les murs des maisons (j'en ai compté cinq ou six durant ma traversée du pays O_O), les gens sont peut être distant avec l'étranger, mais néanmoins restent courtois. Il le dévisage, guère habitué à ce que l'extérieur s'invite chez eux. Le soir même, je me retrouve avec ma contact dans un restaurant pour manger du porc bouilli et du miso (personnellement, je trouve le goût spécial). Elle me conseille d'aller à Hirosaki le lendemain. La chance est de mon côté, un JET américain (programme japonais d'échange pour les professeurs débarquent) débarque et veut bien m'accompagner le lendemain. Yatta !!
Hirosaki, charmante ville du Tohoku (comprendre le Nord du Japon), aussi un de mes meilleurs souvenirs du séjour. Arrivés là-bas, nous avons d'abord visité les ruines du château dont ne subsistent que les imposantes murailles en éventail (caractéristique de tout bon château japonais qui se respecte), les douves où on peut pêcher du poisson ainsi qu'une tour. Le reste a été détruit par la foudre, laissant place à un magnifique parc. Au printemps, voir les cerisiers en fleur doit être sûrement impressionnant. Je suis enchanté d'être et l'américain est de très bonne compagnie. Juste avant d'entrer dans le parc, on est allé dans un combini (ou convenience store) où j'ai acheté du nato. C'est ni spécialement dégueulasse, ni spécialement bon. Le soja fermenté reste mangeable quand même.
L'américain m'emmène par la suite visite un atelier d'objet artisanaux. J'ai le droit de jouer du tambour (un bon mètre de diamètre tout de même). En ce lieu se prépare le festival de la ville qui a lieu une fois l'an. 

Mus_e_f_te_Hirsosaki

Au centre du « musée » se trouve un parc avec un petit étang. Dès que nous nous approchons les poissons se ruent la bouche grande ouverte, croyant qu'on allait leur filer à becter. Bien gras, ils auraient pu faire un excellent barbecue. À la fin de la visite, j'ai la chance d'assister à un mini-concert de shamisen, la guitare traditionnelle japonaise, interprétée par deux japonaises en kimono. Très spectaculaire, dans le sens où avec leur seule guitare, elles arrivent à produire tout un panel de son et un rythme endiablé. Une fois la visite terminée, nous partons à la recherche d'un restaurant. J'ai rencontré ici le restaurant le moins cher du séjour : un énorme bol de ramen pour un euro cinquante. Qui dit mieux ? Il faut savoir qu'au Japon, la nourriture, du moins celle qui est produite sur place, n'est pas si chère. Mieux les restaurants sont vraiment abordables si on ne se jette pas dans le luxe ou dans l'étranger (j'ai vu tout de même un restaurant français à Tokyo proposant un menu à près de 20 000 yens soit 120 euros environ). En général, on s'en tire pour cinq ou six euros. En plus, on mange bien et les on peut faire du bruit en mangeant sa soupe, c'est même très recommandé tellement elle est servie chaude. 

Bol_de_ramen_fini

Restes de ramen


Le soir, avant de quitter la ville, on se rend dans un temple où se trouve une pagode assez impressionnante. 

Rob_et_sa_position_de_bionam_pour_prot_ger_la_pagode_d_Hirosaki


Et juste avant de partir et de retrouver ma contacte, direction la salle d'arcade devant la gare (c'est fou comme on en trouve facilement au Japon) où on s'essaie à Time Crisis 4 (durant mon voyage, j'aurai tout le loisir d'essayer d'autre jeux, comme Virtua tennis 3, Soul calibur 3, Guilty gear XX, Mario Kart Gp2, House Dead 4... à 100 yen la partie, on aurait tort de s'en priver ^^ sauf Mario Gp, plus onéreux). La soirée passe tranquillement.
Le lendemain, j'endosse mes habits de professeur (j'aurais voulu imiter Onizuka tiens :p) et accompagne mon contact à un des collèges où elle enseigne. Je le ferai deux jours d'affilé. Je dois discuter un peu en Anglais avec les élèves, les aider pour leurs travaux. Les uniformes japonais (regarde les filles ^^') sont très beaux et leur siéent bien. C'est l'occasion d'avoir un certain contact avec les jeunes japonais, de parler manga et jeux video par la même occasion (bah quoi, faut bien trouver un sujet commun). J'ai beaucoup apprécié ces deux journées, mais faire prof tout le temps, ça doit être éreintant quand même. C'est ce que j'ai senti à la fin des deux journées. 

YATTA___

Rhaaa les collégiennes en uniformes...bandes d epetit vicieux va :p

Mon premier week-end a été plutôt chargé. D'abord je me suis rendu à une kermesse scolaire où je ne suis pas reparti les bras vides.

festival_de_l__cole

C'est pas moi sur la photo mais un JET. J'ai fait ce jeu de lancer bien sympa quand même et gagné quelques goodies.

Après match de baseball entre les Swallows de Tokyo et les Dragons de Nagoya. Le soir, nous nous sommes rendus dans un onsen, une expérience des plus agréables. (Je confirme, les Japonais en ont une petite :molo: ) Il est intéressant de noter que la source d'eau chaude ne sert pas à se laver, mais à se détendre ; on se lave avant d'entrer, sinon ce n'est pas propre du tout. Je passe la nuit avec le boyfriend British et le contact américain qui m'avait emmené à Hirosaki. Dimanche est le grand jour : tournoi de sumo !! 
Il ne faut pas croire que se battre avec des « obèses » pour reprendre l'expression de notre cher président ne soit une partie de plaisir. Un vrai sumo est puissant, agile et explosif, malgré son poids. Il faut savoir qu'un combat excède rarement les 10 secondes. Pour nous, ça a été assez marrant, on se battait la plupart du temps entre les professeurs du programme JET, l'occasion de se mettre quelques mandales dans la figure. C'est un sport sanglant aussi, la plupart son bien sorti avec quelques égratignures, voire le dos en sang. J'ai gagné seulement un match sur les trois, donc j'ai bien été vite éliminé de la compétition. J'ai passé un excellent moment. Et puis j'ai eu le droit de me retrouver dans le journal avec mon string XXXL. 

La seconde semaine débute. Je suis invité à squatter chez le contact américain qui m'avait emmené à Hirosaki. Là-bas, je vais faire deux choses sympas : visiter Kakunodate et ses belles maisons de samouraïs (il y en avait aussi à Hirosaki qui avait leur charme) et faire de la randonnée sur le mont Morioshi par un temps bruineux. J'étais mal équipé. J'ai pu faire nonobstant une dizaine de kilomètres, voir quelques paysages sympathiques et surtout un petit torii perdu au beau milieu de la montagne. Très mignon. 

Petit_torii_sur_le_mont_Morioshi

Je trouve ce torii tellment mimi que je vais le mettre en banière je crois

Difficile de continuer à carburer aussi fort la seconde semaine que la première. Pourtant, les rencontres s'enchaînent à un rythme assez effréné. Ainsi le mardi de ma deuxième semaine, je me retrouve le soir dans un cours de cuisine organisé par des JET afin de permettre à des Japonais adultes de parler Anglais. Durant ce cours, trois personnes âgées me prennent à part pour discuter. Je me retrouve ainsi invité à l'une des demeures de l'une d'entre elles qui possède un superbe salon tradition en tatami et des portes coulissantes bien décorées. Elle a voulu que je lui montre que j'étais capable de manger du nato. Pas de problème ma petite dame, regardez ça. Cela l'a grandement surpris dans le sens où les étrangers détestent ce mets la plupart du temps. Le nato est pourtant un des éléments du petit déjeuner corsé des Japonais (avec de la soupe de miso, du riz et du poisson frit). La soirée continue dans un bar où un des convives m'offre du shoshu, un alcool d'Okinawa à boire chaud. Plus fort que le saké, il est aussi moins doux que l'alcool de riz lorsque ce dernier est chauffé. J'enchaîne sur un karaoké. J'en avais fait la semaine d'avant, j'avais trouvé ça très distrayant, surtout lorsque mon hébergeuse gueulait sur son chum la chanson d'Avril Lavigne et son dernier tube, « Eh you, you can be my boyfriend »... (connaît pas le titre exact). Après on enchaîne, je rentre dans une maison où m'attendent deux JET qui doivent me ramener chez mon hébergeuse. Là je fais la connaissance d'une ravissante demoiselle de Kyushu qui va visiter Akita demain. Pourquoi pas en profiter ? En plus, j'ai besoin d'un sac pour voyager. En route pour Akita city.
J'ai passé une agréable journée. On la commence d'abord par la visite du musée du festival d'Akita, l'un des plus gros au Japon et connu surtout parce que les festivaliers s'amusent à porter des perches de bambou, parfois d'une dizaine de kilos, sur le bout de leur nez, ou sur les fesses. D'ailleurs, parlons de fesses. La demoiselle de Kyushu en a profité pendant une pause photo pour poser sa main sur les miennes. Sans commentaire. J'aurai bien voulu la rencontrer après à Kyushu mais un typhon et le fait qu'elle parte à Okinawa ont eu raison de ma détermination.
Je passe la soirée chez le petit ami britannique, à Noshiro, ville côtière assez importante. Il habite d'ailleurs à côté d'un combini. J'ai pu tester divers onigiri, ces fameuses boules de riz où on trouve un ingrédient au milieu et qui est recouvert d'une feuille d'algue. Ce qui est bien dans un combini, ou plus généralement dans un magasin au Japon, c'est qu'on hésite pas à vous saluer ou à vous dire au revoir plusieurs fois. Il faut voir aussi que la qualité de service est irréprochable et que tout est vendu avec un grand sourire qu'on trouve rarement dans nos contrées. C'est quelque chose d'assez bien. En parlant des combini, la plupart sont ouverts tard dans la nuit, voire 24h/24. Un grand avantage pour les noctambules. On y trouve l'essentiel pour manger, certes un peu plus cher qu'en grande surface, mais bien plus facile d'accès, ainsi que toutes sortes de revues (acheter ici du hentai est un jeu d'enfant...)
Je passe tranquillement la journée à Noshiro avant que mon ami américain qui m'avait accueilli à l'aéroport vienne me chercher, histoire qu'on fasse du shopping jeux vidéo et mangas. Je remercie d'ailleurs Fanny de m'avoir fait vadrouiller. Grâce à sa super commande d'art book de Death Note, j'ai dû faire cinq ou six librairies avant de mettre la main dessus. Il faut dire que la série est finie depuis un certain là-bas et une fois une série finie, sauf en cas de succès incommensurable à la Dragon Ball ou d'Evangelion, il est très difficile de trouver des goodies des séries. J'ai pu me choper quelques jeux Game Cube en import (Naruto et Winning Eleven 11), sur Dreamcast (Guilty Gear X pour 3 euros ^^) et l'art book de Nausicaa pour 1000 yens alors qu'en France (en VF maintenant), il coûte 25 euros... belle économie !
Je passe la journée du lendemain à préparer mon voyage qui me fera traverser la moitié du Japon en train.
La suite donc au prochain épisode

ps : quand je rentrerai ce week end, je tâcherai de mettre des photos histoire d'illustrer la bûche