Salut les p'tits loubards adorateurs de l'obscurité sombre ! Bon, je viens de finir un jeu là, que j'ai laissé depuis plus d'un an sur mon étagère, sans jamais y toucher. C'est la version collector, donc je vais présenter également ce qu'il y a dedans, si je n'oublie pas d'ici la fin de l'article... Vous aimez la peur ? Vous aimez le malsain ? Vous aimez vous ballader dans le noir avec une lampe torche et une pléthore d'armes ? Vous aimez les histoires incompréhensibles, mais empruntes de magie et d'occultisme ? Alors, qu'est-ce que vous faîtes encore ici ? Foncez jouer à...

 

VACANCES, J'OUBLIE TOUT

Alan, c'est un type bien. Il est un grand écrivain de polar emprunt d'un peu de fantastique, il a une femme superbe et très gentille, il a beaucoup d'humour et reste, ma foi, un homme assez mystérieux et relativement séduisant. Mais surtout, tout le monde semble l'aimer. Même dans la petite bourgade de Bright Falls, où son arrivée, bien que très sobre, ne semble pas si discrète qu'il l'aurait bien voulu... Mais bon, peu importe que la serveuse du "Oh Deer" (notez le jeu de mot) en pince méchamment pour lui, que l'animateur radio local veuille une interview exclusive, que la vieille folle tremblante lui préconise la plus grande attention, Alan Wake est en vacances, et semble bien vouloir se ressourcer. Surtout que, en panne d'inspiration depuis 2 longues années, il espère que cette escapade campagnarde dans le calme lui redonnera le feu sacré de la machine à écrire...

D'ailleurs, le chalet qu'il a réservé est bien perché au milieu d'une petite île, protégé par des flots sereins et noirs, symbole de rêveries et de siestes crapuleuses prometteuses... Bref, exactement ce qu'Alan et sa femme recherchent. Pourtant, il reste un obstacle à cette régénération intellectuelle, Barry. L'agent de notre écrivain fatigué semble ne pas trop vouloir le laisser en paix deux minutes, et lui téléphone que trop souvent, au grand désarroi de sa femme, Alice. Néamoins, là où l'auteur à succès pensait à une retraite momentanée et salvatrice, sa belle avait une autre idée en tête : attiser la flamme de l'inspiration, ce qui ne manque pas de mettre notre héros en colère. Et cela montre l'une des facettes de notre homme, une certaine violence verbale... Enfin, disons plutôt une grande impulsivité, sans ménagement...

Comme je l'ai dis, le jeu est très sombre...Et peut l'être encore plus qu'ici...

Parti sur un coup de tête, Alan s'aperçoit rapidement qu'un drame se prépare, en commençant par une coupure de courant dans le chalet, sa femme étant extrêmement effrayée par l'obscurité... Mais, en se précipitant vers la demeure craquante, il sera bien trop tard, Alice sera emportée par les flots calmes et dormants qui protégeaient sa retraite restructurante. Sans savoir comment expliquer ceci, il saute dans les eaux mais ne parvient pas à sauver la belle...

 

OBSCURS ENFERS

Et c'est là que, basculant totalement dans une sorte de folie violente, les ténêbres s'emparent du chalet, de l'île, de la forêt environnante, de la ville... Des ténêbres incompréhensibles, mystérieuses, toutes puissantes qui semblent dégrader tout l'environnement, mais surtout toute forme de vie prise dans son aura maléfique.

Et d'ailleurs, des formes fantomatiques commencent à agresser Alan, comme dans ce cauchermar qu'il fit sur le bateau l'emmenant vers Bright Falls, où tout était noir, obscur, malsain...terrifiant...

La lampe torche sera votre meilleure amie...et il en existe quatre sortes...

Voilà pour les sypnosis, Alan devra comprendre ce qu'il se passe dans cette ville, mais surtout voudra sauver sa femme, puisqu'une voix lui assure qu'elle est en vie et qu'il doit rendre un certain manuscrit pour la revoir... Le problème, c'est que ce manuscrit, justement, il ne l'a pas, et ne sait même pas de quoi il s'agit... Et c'est d'autant plus bizarre que, sur le chemin, il tombera sur des pages, visiblement écrites par lui-même, retraçant exactement ce qu'il est en train de vivre... Etrange...

 

TOUT LE MONDE T'EN VEUX MON GARS

On peut le dire, oui, Alan sera agressé par tout ce qui bouge, pratiquement. Si les périodes calme sont légion, lorsque une sorte de brume noirâtre apparait, accompagnée par des bruitages inquiétants sous forme d'une sorte de souffle maléfique, on peut être sûr que l'action va commencer... Et, en effet, des formes humaines, mais ombragées, vont faire leur apparition, attaquant notre héros, mais ne lui laissant pas la possibilité de les annihiler...quoique...

Et  oui, votre arme principale, et salvatrice, sera, en premier lieu, une lampe torche. En aspergenat allègrement les agresseurs de votre lumière, vous les rendrez définitivement vulnérables (en fait, ils prendront une forme substantielle), et donc, vous aurez la possibilité de leur tirer dessus avec votre révolver, votre fusil... Vous l'aurez compris, ici, il faut faire de la lumière son alliée, et pas seulement avec la lampe de poche, mais aussi avec d'autres sources présentes sur le terrain (projecteurs, réverbères,...). N'empêche que, votre lampe justement, ne vous servira pas seulement à révéler la forme humaine des ombres, mais sera également votre viseur, ce qui ne sera pas si pratique que cela, surtout lorsque vous avez une source lumineuse à proximité...

Vous pourrez même visiter votre appartement, dans un flashback... Sympa, l'appart...

Pour vous aidez, outre les armes, vous avez aussi des feux de détresse qui repousseront les ennemis, et des grenades incapacitantes, délivrant une lumière aveuglante et annihilant ces mêmes ombres possédées... Pratique...mais en nombre très limité, surtout vers la fin...

En parlant des ennemis, il n'y aura pas que des possédés fantomatiques, mais aussi des nuées de corbeaux (je les déteste), facile à détruire si elle est seule, mais plus compliqué lorsqu'il y en a deux ou trois en même temps... Et là, il suffira de les viser avec la lampe pour les tuer...mouais, facile à dire... Sans parler des objets animés par une force mystérieuse qui se jettent sur vous, et qu'il faudra, tout comme les piafs noirs, viser avec la lampe, en boostant l'intensité lumineuse (par une touche, mais bouffant rapidement les piles), ce qu'il faut faire également contre les possédés d'ailleurs... Heureusement, pour recharger rapidement votre amie énergétique, vous trouverez souvent des piles au lithium, ce qui évitera d'attendre que les piles se remettent d'aplomb toute seule, nécessitant ainsi un certain laps de temps...

 

PERDU ? FAUT LE FAIRE...

Outre détruire tout ce qui vous en veut amèrement, vous trouverez ça et là quelques items obscurs, comme des pages de manuscrit (je l'ai déjà dit ça), mais aussi des thermos de café (?) et des pyramides de canettes (??)... Mouais, si ces dernières demandent un peu de réflexion quant à leur utilisté réelle (allez, je le dis ? Il faut tirer dessus, tout simplement), j'ai longuement cherché ce à quoi servait les thermos... Et, ce ne sera qu'un objectif secondaire, déboquant des succès... Ouais, c'est tout...

L'édition collector comprend le jeu, un making-of et la bande sonore, un livret sur le jeu (interviews, fiches, indices, images...), et un fourreau imitation livre... Pas mal...

De plus, vous entendrez de temps à autres, des bruits bizarres, comme une sorte de halètement sexy... C'est qu'un coffre caché n'est pas loin... D'ailleurs, si vous regarder avec votre lampe sur les murs, le sol, la roche, vous pourrez voir des flèches fluorescentes vous montrant un chemin plus ou moins caché. Dans ce coffre, il y aura des munitions salvatrices (oh oui, vous tomberez facilement à cours, pour peu que vous jouiez en mode difficile), et un succès à la clé, si vous trouvez tous les coffres...

Malgré cela, si vous vous perdez, et il faudra être très fort, car le jeu est d'un dirigisme peu occulté, suivez la lumière au loin, ce sera votre phare, votre salut...votre guide... Quoique, étant donné que le jeu peut se montrer extrêmement sombre par moment (ouais, bon, souvent), il ne sera pas rare que vous tombiez d'une falaise, car le jeu se passe en pleine montagne en plus... Sinon, il sera compliqué de vous perdre, vraiment, surtout que votre HUD montre le prochain objectif scénaristique par un gros point jaune... Bref, cherche pas garçon, c'est par là...

 

LE JEU DU FILM

Bon, le point fort du jeu est, incontestablement, le scénario, très calqué sur un scénario de film, et pas vraiment d'une série Z en plus, mais plutôt d'un film fantastique/épouvante à la Stephen King (oui, je sais, c'est un écrivain)... On est proche de "l'Emprise des Ténêbres", d'ailleurs. Si l'histoire est bien menée, avec quelquefois, des dialogues en pleine phase d'exploration, ou avant un combat important, le jeu d'acteur est lui aussi remarquable, même en version française. C'est juste, c'est compréhensible, ce n'est pas baclé...bref, c'est largement honnête...

Lorsque vos points de vie sont au minimum, l'image passe en noir et blanc, et votre coeur se met à battre la chamade...au prochain coup, c'est le retour au dernier point de passage...

Et même les graphismes sont bien sympathiques, bien que certains décors sont très similaires aux autres. Beaucoup de montagne, donc de roche, et même quelques décors lointains très flous. Mais les personnages sont magnifiques, notamment concernant les animations. Quoique, lorsque vous devez courir, comme la même touche est attribuée à l'esquive, votre personnage partira d'abord tête la première, avant de prendre ses jambes à son cou...tordant si vous le faîtes contre un mur... La caméra, d'ailleurs, est entièrement dirigée par vos soins, mais lorsque des ennemis surgissent derrière vous (et le point de vue se placera vers eux), le retour de cette même caméra sur votre dos vous donnera, peut-être, un peu le tournis... Et puis, comme cette dernière est très proche de vous, les ombres qui vous attaqueront dans le dos seront assez difficilement évitable, la faute à une mauvaise vue de l'action... Heureusement que, avant chaque assaut, vous entendrez une sorte de grognement...mais trop tard, souvent...

Vous pouvez également conduire des véhicules, par moment, mais cela reste très anecdotique, puisque la jouabilité des bagnoles est...comment dire, très spéciale. Que vous touchiez le moindre élément du décor, et votre bolide s'arrêtera net...et prendra même des dégats, par la mondre irrégularité du terrain...énervant, assurément...

Pour reprendre des forces, mettez vous à l'abris sous un réverbère...mais là, il n'y en a pas...

La bande sonore est très cinématographique, digne de certains films épiques. Jolie, peut-être, mais qui ne colle pas toujours au jeu, ça fait un peu cheap...et la musique est surtout présente lors des phases d'exploration, donc de calme (donc, la journée, puisque le jeu exploite le cycle jour/nuit)... Sinon, avouons que l'ambiance générale du jeu est bien restranscrite. On frissonne, on sursaute, on essuie quelques sueurs froides sur notre front... Pas la frousse de notre vie, mais un sentiment étrange et malsain en permanence... Surtout que, très rapidement, vous serez perdu dans l'histoire, comme Alan...

Le jeu se termine assez vite, comptez 6 à 8 heures environ, sachant que le jeu est découpé en plusieurs parties... Et, en terminant le tout, vous pourrez refaire chaque chapitre, si vous avez oublié des objectifs secondaires... Donc, trouver toutes les pages, tous les thermos, regarder des émissions de tv et des interviews d'Alan, shootez les pyramides cannettes et écouter les émissions de radio... De quoi chercher un bon moment, mais je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle, surtout lorsqu'on voit le dernier chapitre baclé (où l'on refait le chemin inverse de tout le jeu, un peu comme un certain jeu de Konami, prônant également le fantastique et le malsain)... Surtout que la fin est très énigmatique...compréhensible pour le gros de l'histoire, mais assez obscur tout de même...

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Une belle alternative à Silent Hill ou Resident Evil (quoique, plus proche du premier Alone in the Dark). Un peu malsain, très étrange, complètement paranoïaque, cette aventure ne vous laissera certainement pas indifférent, tant les codes du genre, bien qu'usés, marchent toujours aussi bien. Et puis, le fait de jouer avec la lumière reste une idée intéressante, quoique pas encore bien utilisée par moment... Reste un scénario intéressant et complexe, sans partir dans tous les sens pour complexifier artificiellement le tout (donc, pas de révélation de fou), et un système de jeu qui marche bien...malheureusement très dirigiste, oubliez le "hors des sentiers battus", il suffit de (presque) suivre le chemin balisé... Dommage... N'empêche que, loin d'être un énième jeu d'horreur, Alan Wake reste une valeur sûre, sympathique, angoissant par moment, donc à essayer d'urgence...

 

Lumière : bonne ambiance, un scénario qualitatif, pas mal d'action, quelques originalités, un peu de collectionite aigüe, rejouabilité par chapitre, bons graphismes...

Ombres : ...sauf pour certains décors en mode papier peint, très (trop) sombre, des mouvements de caméra un peu gerbant, un final très limité, pas très long, malgré la rejouabilité...

 

Graphismes : 16/20

Sons : 16/20

Jouabilité : 15/20

Scénario : 18/20

Durée de vie : 13/20

 

Sentence

16/20

 

Machines : Xbox 360, PC.

Genre : Survival-horror.

Sortie : 14 mai 2010.

Développeur : Micosoft Games Studio.

Editeur : Remedy.

PEGI : 16 +.

Difficulté : assez, oui, mais rien d'insurmontable.

Prix : pas plus de 10 €, je pense...

Qui se ressemble : Silent Hill (saga), Alone in the Dark (les premiers, et surtout New Nightmare, qui joue beaucoup sur l'ombre et la lumière).