Synopsis

Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus
assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel
nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où
elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une
salle de cinéma.
Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un
groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives
particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous
lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à
l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter
d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont
se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à
exécution une vengeance très personnelle...

Fiche technique
Réalisateur : Quentin Tarantino
Avec : Brad Pitt, Diane Kruger, M?nie Laurent, Eli Roth, Michael
Fassbender, Til Schweigger, Christophe Waltz, Mike Meyers, Daniel Bruhl
Inglourious Basterds
Guerre, Usa/allemagne/france (2009), 149 minutes
Sortie le 19/08/2009

Introduction
Le voilà le nouveau Tarantino, après avoir oeuvré sur sa dernière
franchise « Kill bill » véritable transposition du manga en live sur
grand écran et du sympathique « Boulevard de la mort » le réalisateur de Pulp Fiction rend hommage au western spaghetti et à la seconde guerre
mondiale en revisitent l'histoire à sa manière. N'allez donc surtout pas voir Inglorious Basterds en pensant allez voir une oeuvre historique
authentique et fidèle de la seconde guerre, Tarantino prend en effet le
parti pris de changer l'histoire pour nous offrir SA propre version ce
qui lui permet par la même occasion une certaine liberté pour orchestré
son oeuvre de la manière la plus « Tarantinesque » qui soit. C'est
exactement pour ce style parfois toujours imité mais jamais égalé qu'un
film de Quentin Tarantino reste un événement. Pour sa galerie de
personnages charismatiques, ses dialogues taillés au couteau, ses
séquences d'action (surtout) depuis Kill bill et l'amour d'un vrai
passionné de cinéma qui aime revisiter les genres et les styles du 7ème
art.

Déception
Malheureusement Inglorious Basterds ce révèle être pour ma part une
déception car même si la dernière oeuvre de Tarantino est à n'en point
douté une véritable preuve d'amour pour le cinéma, il reste le film le
moins abouti au niveau du rythme, des dialogues et de la maitrise des
personnages.
Pourtant, le film commence à la perfection, avec une séquence
d'introduction absolument magistral ou Tarantino réussi à rendre
palpable une tension insoutenable. La dite séquence met en scène LE
personnage du film, le colonel Hans Landa « chasseur de juifs » habité
par un Christoph Waltz à la limite du comique et du mal absolue jouant
avec une gestuelle impressionnantes, il habite son personnage, il EST le colonel Hans Landa et face à lui l'acteur français Denis Menochet pour
un interrogatoire des plus « glaçant ». Afin d'éviter tout spoiler je
n'irais pas plus loin mais pour ma part, cette séquence reste la partie
la mieux maîtrisé du métrage (gestion de l'espace, du cadrage, du rythme des dialogues...) et pourtant ce n'est pas une des très peu nombreuses
séquences d'action d'Inglorious Basterds. Oui car c'est malheureusement
l'un des problèmes majeurs du film, ceux qui étaient venus pour
s'éclater à voir du cassage de nazi au même titre que ceux qui étaient
allé voir Uma Thurman découpé des types au sabre seront déçus.
Inglorious Basterds n'est pas aussi rythmé et effréné que Kill bill à
l'image de sa bande annonce, c'est avant tout un film basé sur le
dialogue ou Tarantino filme la majeur parti du temps ses personnages
dans des pièces, autour de tables, dans un café, en face d'un
cinéma...en réalité le dernier film de Tarantino fait plus le lien entre cinéma et théâtre au bout du compte.

Problème de rythme et d'équilibre
Cela n'aurait pas été un problème si « QT » avait gardé la même
tension et la même maîtrise qu'il avait parfaitement réussi à instauré
durant la séquence d'introduction, car en effet un rythme lourd vient
s'installer entre le troisième et le quatrième chapitre. Les « bâtards » ne sont finalement que très peu mise en avant pourtant le début du film laisse clairement présager le contraire avec une mise en exposition
classique mais maîtrisé pour l'un des « bâtards » de la bande jouer par
Til Schweiger hélas, le soufflet retombe aussitôt après une petite
séance de tabassage « gentil » à la batte et quelque scalpes, pour le
reste finit, attendez et subissez environ 1h40 de dialogues. Subir en
effet, car Inglorious Basterds nous sert une avalanche de dialogues qui
n'en finissent pas et qui auraient très bien pu être raccourcit sans
pour autant enlever la tension que veut absolument conserver « QT »,
seul Christoph Waltz, le colonel nazi tire son épingle du jeu. Pour être clair il efface littéralement tous les personnages présent à côté de
lui, Mélanie Laurent en l'occurrence est beaucoup trop juste dans son
jeu et ne fait pas le contrepoids face à l'intensité du jeu de Waltz. Le plus frustrant c'est tout simplement le faite que Tarantino a créer ici un personnage très bon, trop bon même mais dans son film le moins
réussi car à la fin la seule chose que l'on retient réellement au-delà
du message et de l'hommage que rend Tarantino au Cinéma, pour le Cinéma
c'est la performance absolument ahurissante de cet acteur. Au finale, si vous allez voir Inglorious Basterds, c'est avant tout pour lui.
C'est d'autant plus triste de voir « QT » délaissé ses « bâtards »
car bon sang il s'agit bien du titre du film non ? La confrontation
entre le personnage de Brad Pitt (Aldo Raine) et Christoph Waltz (Landa) aurait pu être encore plus jouissive et « décapante » si Tarantino
avait pris le soin d'équilibrer le rythme de son film
(dialogues/personnages). Avec l'énorme soin apporté au personnage de
Hans Landa tout au long du métrage, « QT » ce tire (délibérément ?) une
balle dans le pied sur la fin en l'expédiant avec une facilité
déconcertante que l'on ne lui connait pas. On est foutrement bien loin
de l'intensité de la confrontation entre Marsellus Wallas et Butch
Coolidge de Pulp Fiction.

Conclusion
Même si Inglorious Basterds reste ponctué de certaines séquences
magnifiques notamment grâce à Christoph Waltz et de quelque dialogue «
Tarantinesque » réussi (la séquence en italien), c'est finalement trop
peu surtout sur 2h34 !
Le message du réalisateur est pourtant clair comme de l'eau de roche et parfaitement louable (la puissance du cinéma et son pouvoir) mais il est malheureusement plombé par un rythme mal dosé, des « bâtards » trop peu exploités, des dialogues qui ne cessent de tourner en rond qu'il
n'arrive décidément plus à maitriser à la perfection cela ce ressentais
déjà sur le deuxième volet de « Kill bill » et « Boulevard de la mort »
ou « QT » ne retrouvait plus ce qui faisait la force et en même temps
l'extrême simplicité des dialogues de Pulp fiction, son oeuvre
décidément majeur de sa filmographie.
Inglorious Basterds dans le fond, reste son film le moins culotté,
le moins tranchant et surtout le moins abouti. Un bout de pelloche
beaucoup trop gentil et moins « badass » qu'il aurait dû être et ce
malgré tout l'amour d'un cinéaste pour le 7ème art mais peut-être que la raison se trouve ici, « QT » mûrit et son cinéma évolue mais
personnellement j'aimerais retrouver ce gars qui passe toute une
séquence à parler du « quarter pounder » et du système métrique foireux, du gars qui ose prendre un malin plaisir à mettre ses personnages dans
des situations plus qu'inconfortable (cf. Marsellus Wallas) où encore du mec qui s'éclate à filmé pendant une bonne dizaines de minutes des
super méchants ce faisant découpé au sabre par une Uma Thurman en furie
parce que franchement, c'était plus bandant.