Depuis que Julien Chièze est devenu le rédacteur en chef de Gameblog, le site spécialisé Jeux-Video s'est mué doucement en site Jeux-Vidéo et autres geekeries. Certains lecteurs le lui reprochent, d'autres en sont ravi. Personnellement, ca ne me choque pas. Je comprends la volonté d'élargir les centres d'intérêts dans le but, avoué, d'augmenter les audiences du site - la publicité faisant de moins en moins recette.

Etendre les centres d'intérêts, pour une question donc de pérennité, est une solution tout à fait fondée. Du moins, jusqu'à un certain point, car la mutation à ses limites. Surtout que cette transformation éditoriale s'est installée dans la structure historique de Gameblog qui, elle, n'a pas évoluée... à savoir une structure composée uniquement de rédacteurs JV.

Première limite : Relayer des actualités geek est une chose. En parler, en connaissance de cause, en est une autre. Par exemple, annoncer la sortie de Civil War est une chose. Aller le voir et en parler en est une autre. La question est : quel crédit portons-nous à leur avis ? On rejoint mon post sur la critique et les avis. Encore une fois, on nage en pleine opinion d'un spectateur lambda qui va voir un film d'un genre qu'il apprécie particulièrement. Sans une once de recul et de critique cinéma. Romain a aimé, comme il aurait pu ne pas apprécier. Pour nous, lecteurs, cela nous avance à rien de connaitre un avis aussi simpliste, car le métier de critique cinéma est un métier à part de celui de testeur de JV. 

Deuxième limite : Quelle gamme offrir ? Si on décide d'élagir les sujets, il faut se donner les moyens de ses ambitions. Ce n'est pas en publiant des geekeries uniquement en fonction des propres loisirs de ses rédacteurs qu'on peut traiter ces domaines de manière efficace. Il faut un minimum d'exhaustivité. S'allier à un pigiste culturel et un autre high-tech sont le minimum syndical si on veut être un minium crédible. Ici, nous en avons un qui est fan de Dragon Ball. Et le reste des animés/manga ? Un autre ne jure que par son iPhone et commente même les keynotes... Quelle est la valeur ajoutée d'un fanboy Apple ? Le cinéma est traité uniquement sous le prisme des super-héros alors que la culture geek, c'est tous les films de genre qui sont concernés. On se retrouve face à un clivage culturel qui n'est pas du tout pertinent et même contre-productif. Que fait-on face à des lecteurs qui adorent le cinéma geek/de genre mais qui ne supportent pas, ou plus, les films de super-héros ? Que fait-on face à des lecteurs qui adorent les manga/animes mais qui ne supportent pas DBZ ? Cette réduction culturelle volontaire par l'ignorance de toute une gamme de production, simplement parce que le rédacteur relaye uniquement le centre d'intérêt qui le préoccupe depuis sa sphère privée, est d'une sectorisation à blâmer. Gamblog pense s'ouvrir mais en réalité, il se ferme. D'un coté, il traite le JV de manière la plus exhaustive possible, chose logique, mais les autres secteurs traités ne le sont pas du tout. C'est très contradictoire et par ce biais, très préjudiciable pour le lecteur.

Troisième limite : Les errements du traitement JV transposés aux autres sujets. Tous ce qu'on est en droit de critiquer sur le traitment du JV est transposé sur le traitement des autres domaines. Je parle bien évidemment du fond. Du fond bordel ! The Division, triste exemple d'un propos douteux complètement passé sous silence. Alors si même un sujet principale est (mal-) traité ainsi, que penser des sujets secondaires... 

Merci de m'avoir lu. Les singes seront toujours là :)