1980 (encore, oui. quelle année mes amis).
Le Luxembourg a un message à faire passer au monde.
Et ce message est si critique que ce duché de 500 000 habitants va utiliser l’Eurovision pour toucher l'audience la plus large possible, près d’un milliard d'habitants.

L’heure est grave. Voici le message.

La hausse vertigineuse de la courbe des températures commence à inquiéter les  climatologues. Il semblerait que la Terre commence une fièvre qui pourrait nous être fatale.

Le Luxembourg, particulièrement conscient du problème, décide de prendre cette information à bras le corps et de la présenter à la communauté internationale.
Face à l’incongruité de cette nouvelle, ce petit pays d’Europe décide de se servir d’un subtil message subliminal pour nous apprendre cette terrible vérité  qui chamboule encore la face du monde.

Usant, tel Esope, du mécanisme de la fable, "Le papa Pingouin"  narre les aventures d’un alcidae  de la famille des charadriiformes plongé dans un désarroi qui confine à une dépression unipolaire telle que décrite dans le DSM-IV-TR.
Le "papa pingouin" prenant conscience de la réduction inexorable de sa banquise est malheureux et ne se sent "pas très bien dans ses plumes" , épisode particulièrement révélateur de la détresse de ce dernier.

Désireux de quitter cette banquise mortifère et réduite à une peau de chagrin balzaquienne, notre pingouin entreprend un voyage métaphorique vers des endroits plus risqués les uns que les autres pour un membre de son espèce. Autant de symboles de ses tentatives successives d’autolyse.

Mais les choses s’arrangent bien vite.
Soutenu par ses proches et ceux qui l’aime, notre papa pingouin retrouve bien vite le moral, symbolisant et anticipant avec clairvoyance la quasi-unité de la communauté internationale du Protocole de Kyoto.

Une histoire pleine d’espoir donc sur le devenir de notre planète, où telle l’oeuvre de Hayao Miyazaki "Nausicäa de la Vallée du Vent"  l’Homme redevient, par l’abnégation et la prise de conscience, un être responsable pris de remords et cherchant le pardon dans la réparation.
Une magnifique morale donc pour cette fable puissante, lyrique, hurlant à la face d’un monde meurtri l’urgence de notre situation.

Luxembourg, petit par la taille, grand par le coeur.