Ces deux frères, anciens camarades de promo et meilleurs ennemis de Mark Zuckerberg, ont entamé une interminable saga judiciaire contre le fondateur de Facebook en 2004. Une histoire digne de Santa Barbara ou de Dallas.

Cameron Winklevoss et son jumeau Tyler Winklevoss.
, onREUTERS/Stephen Lam

L'histoire des frères Cameron et Tyler Winklevoss, qui se posent en inventeurs de l'idée de Facebook et poursuivent Mark Zuckerberg pour cette raison depuis 2004, a déjà été adaptée au cinéma. Par David Fincher, dans The Social Network. Mais le héros du film, c'est Mark Zuckerberg. Avec le dernier coup qu'ils viennent de lui jouer - mercredi, ils déclarent renoncer à annuler l'accord qui soldait leurs comptes, avant de saisir à nouveau la justice le lendemain -, nous pensons qu'ils méritent d'avoir leur propre vie portée à l'écran. Mais plutôt dans un soap opera. Les prénoms, déjà, sont parfaits: pas besoin de les changer. Et en partant des données clés de leur biographie, il y a vraiment moyen de broder des histoires capables de scotcher la "digital mom" devant son écran. Revue de détails.

Ils sont jumeaux

A priori, aucun d'entre eux n'a été abandonné à la naissance puis refait surface 20 ans plus tard. C'est un tort qu'une bonne série télé saurait corriger. Après tout, même The Social Network n'est pas toujours fidèle à la réalité. Bon, si la ficelle est trop grosse, voici une autre idée. Disons que l'un se fait passer pour l'autre pour séduire une fille riche et célèbre. L'astuce scénaristique qui permettra de les démasquer est toute trouvée : Cameron est gaucher alors que Tyler est droitier ! Merci Wikipedia.

Ils sont riches et de bonne famille

Leur père n'est pas un roi du pétrole texan, mais un professeur de l'Université de Wharton, entrepreneur et patron de deux sociétés dans les domaines du conseil et du logiciel. Néanmoins, ils ont une jeunesse dorée font leurs études à Harvard et à l'étranger. Ces deux là ont appris le piano, étudié le latin et le grec. Tels que dépeints dans le film de David Fincher, ils estiment que leur statut social peut débloquer à peu près n'importe quel problème. Grâce à l'accord conclu avec Mark Zuckerberg en 2008, celui qu'ils avaient initialement demandé à la Cour Suprême d'annuler, ils ont empoché 20 millions de dollars en liquide et 45 millions de dollars en actions Facebook. Et ils en veulent toujours plus.

Business, gloire et Facebook: la vraie histoire des jumeaux Winklevoss

REUTERS/Kimberly White

Ils sont glamour

Beaux gosses, jeunes, riches, célèbres, sportifs, ambitieux. Un cocktail qui les rend évidemment glamour. Il y a bien sûr l'échec de leur procès, mais on se contentera de retenir leur ténacité. Les deux champions d'aviron, qui ont participé aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 avec l'équipe américaine, pourraient définitivement finir dans les magazines people. Ils ont même déjà un petit surnom, les Winklevii, ce qui est l'apanage des célébrités (voir Brangelina, Becks, Madge...). Cameron, qui a cofondé Guest of a Guest, un blog dédié à la vie nocturne à New York et Los Angeles, doit certainement trouver ça trop cool.

Business, gloire et Facebook: la vraie histoire des jumeaux Winklevoss

REUTERS/Darren Whiteside

Leur vie est pleine de rebondissements

Tous les ingrédients sont réunis pour faire de leur vie une série à rebondissements et en plusieurs saisons.

Les revirements de situation : comme la conclusion d'un accord avec Facebook en 2008 puis les poursuites en justice pour le faire annuler, ou l'annonce de l'abandon des poursuites, puis de nouvelles attaques.

Les mensonges : les frères veulent savoir si oui ou non, en 2008, Facebook a "intentionnellement ou par inadvertance supprimé des preuves" lors des négociations ayant mené à l'accord de 65 millions de dollars. Ils affirment que Facebook leur a caché la véritable valorisation du site, et c'est pour cette raison qu'ils cherchaient à annuler le deal, pour en conclure un autre plus avantageux.

Les trahisons : fin 2002, les Winklevii ont l'idée d'un réseau social, HarvardConnection, pour mettre en réseau les étudiants de Harvard. Un an plus tard, avec leur associé Divya Narendra, ils approchent Mark Zuckerberg et lui demandent de développer le site, ce à quoi il se serait engagé. Mais en février 2004, le traître lance Thefacebook.com et abandonne le projet des jumeaux, qui se rendent compte qu'il leur a volé l'idée et a travaillé pour lui-même durant tout ce temps. C'est à ce moment que les poursuites judiciaires commencent.

Les intrigues parallèles : autour de l'histoire des deux frères gravitent d'autres satellites, eux aussi spoliés par Zuckerberg. Son associé dans Facebook Eduardo Saverin, et Paul Ceglia, un escroc qui revendique des parts dans le réseau social.

La bataille de David contre Goliath : même si les jumeaux ne sont pas à plaindre, le fait est qu'ils s'attaquent à l'un des hommes d'affaires les plus influents et puissants du moment. Le genre de combat qui plaît au public. La fortune de Mark Zuckerberg est estimée à près de 7 milliards de dollars, et le site est valorisé autour de 100 milliards de dollars.

 

 

 

Source : l'expansion.com