Le 3 janvier 2011 :

Je me sens épuisé et d'humeur exécrable. Les deux dernières semaines ont été dures et j'ai l'impression d'être toujours en train de les payer.

Je monte au bureau récupérer les patients dont je m'étais occupé la semaine précédente, mais Morgane décrète qu'on les prendra selon leur ordre numérique.
Je tique là-dessus, et le ton finit par monter. Finalement, l'interne lui donnera raison.
Journée à oublier, vite, vite...

Le 4 janvier 2011 :

En arrivant, une fois n'est pas coutume, à l'heure au staff ce matin, on me dit que j'ai l'air mieux luné. Peut-être la musique que j'ai écoutée avant de venir ?

 


Chico Buarque - Cordao

Je me suis occupé de deux nouvelles patientes : la première avait subi une thyroïdectomie la veille après la découverte de deux nodules, dont un de nature adénomateuse papillaire ; l'autre avait été opérée en anesthésie locale pour une sténose de l'artère rénale droite (dilatée sous contrôle radio), qui entraînait une hypertension artérielle et provoquait des maux de tête. Je n'ai pas vu ça souvent !
Rédiger des observations de patients neufs, ça fait du bien.
Pas mal des lits que je couvre seront libérés dans les prochains jours. On verra d'ici jeudi.

Le 5 janvier 2011 :

Le Vélib' refuse de s'offrir à moi, mais je n'arrive pas trop en retard malgré cela.

Morgane étant absente aujourd'hui, je prends deux de ses patients.

Le premier, 37 ans, une thyroïdectomie de l'avant-veille bonne pour sortir, pleurniche pour rester un jour de plus, apeuré qu'il est de rentrer chez lui faire sa cuisine. Vu que c'est un patient privé, on est contraint de le garder un jour de plus, grmbl...

La deuxième, une patiente d'une quarantaine d'années, pour une thyroïdectomie totale suite à la découverte d'un nodule de nature tumorale durant l'opération.
Quand je suis allé la voir, elle venait de se lever pour se rendre aux toilettes. Dans le cadre de mon examen clinique, je lui fais une auscultation cardiaque. J'ai l'impression d'entendre la ligne de basse d'un morceau de Prodigy ; je prends ma montre : 120 ou 130 bpm. Bizarre.
Romain me dire de faire un ECG : rapide comme constaté, mais normal.
Lui et Edwige disent que c'est normal en post-opératoire. Bon, je vais les croire sur parole.

Trois de mes patients sont partis, mais deux sont au bloc. Tant pis, j'aime travailler dans l'urgence (pas du tout en fait, mais j'ai rarement le choix). Et j'ai oublié de faire une observation à la patiente dilatée de la veille.
Si les actes manqués s'invitent à la fête, ça va être joyeux demain...

Le 6 janvier 2011 :

J'arrive à 8h40, une heure plutôt correcte. J'enfile rapidement ma blouse et m'installe devant le PC, stylo à la main, prêt à collecter les informations me manquant pour rédiger les observations des patients fraîchement arrivés.

Sauf que, à peine mon 4 couleurs a effleuré le papier, que Romain surgit derrière moi pour me dire : « Ben, Louis-Philippe ? Le professeur t'attend ! ». Saperlipopette ! Ça commence tôt aujourd'hui ! Et par mes patients que je n'ai pas encore vus...
J'attends patiemment de me faire tailler en pièces par le Pr. Deg, mais, s'étant douté que je n'avais pas eu le temps de faire quoi que ce soit, c'est lui qui finit par me les présenter (!). J'ai eu chaud...

J'ai pu ensuite parler des deux suivants que je connaissais déjà, sans problème. L'ambiance était bien plus détendue aujourd'hui, par rapport à la semaine dernière. Et luxe suprême, nous étions libre à 11h30.
Et le Pr. Deg nous a appris que le mot carotide était tiré du mot grec ancien voulant dire « endormir », « engourdir ». Oui ! Du matériel pour briller en société !

Le 7 janvier 2011 :

Comme chaque vendredi, j'arrive en retard... Mais comme chaque vendredi, c'est plutôt calme : beaucoup d'entrants, tous aux blocs. Je fais une observation pour un des patients de Marie, une ablation de fistule artério-veineuse qui sort aujourd'hui.
Edwige me libère à 11h, youpi...