Splinter Cell, c'est un peu l'apéro avant Metal Gear. Ou l'inverse pour d'autres. Perso, j'ai toujours apprécié les MGS mais les Splinter Cell m'ont fait passer quelques bons moments, surtout le Double Agent, qui m'avait assez surpris. Alors quand le Conviction est arrivé, je l'attendais fébrilement. Surtout qu'un premier passage sur la démo m'avait refroidi, alors qu'en passant en mode Réaliste, ça a changé du tout au tout.

Donc évidemment, j'ai commencé la partie en Réaliste. J'avais peur de passer à côté du jeu dans le cas contraire. Premier choc: c'est du Arkham Asylum tout craché. C'est moins le cas dans certains niveau (le début ou le niveau du Lincoln Memorial), mais la plupart des épisodes qui se passe de nuit m'ont clairement fait penser au jeu de la chauve-souris. Le fait de jouer avec les ennemis, d'utiliser des gadgets plus pour les piéger que pour passer inaperçu, tout me rappelle Batman. Et c'est ce qui fait la force et la faiblesse de ce jeu, la grande différence avec le reste de la série. Dans les anciens épisodes, le joueur ne devait pas se faire repérer. Dans Conviction, le joueur doit disparaître.

A commencer par l'élément de gameplay qui offre la plus grande similitude avec Batman: une sorte de repère qui apparaît en fantôme pour montrer que les ennemis croient que vous êtes encore à cette position. A ce moment, vous avez la possibilité de contourner vos adversaires et de les surprendre. C'est plutôt jouissif et efficace, mais je regrette vite l'imbécilité des adversaires: lorsque l'un d'eux vient finalement voir ce dernier repère, il n'imagine pas un seul instant que vous avez juste changé de place. Du coup, le jeu devient facile si on les contourne sans rentrer dans leur champ de vision.

Autre élément de gameplay, plus action: le "marque and execute". En gros, lorsque vous réussissez à éliminer un garde au corps à corps, vous débloquer une capacité spéciale de Sam. Il vous suffit de marquer plusieurs adversaires (le nombre évolue suivant l'arme et les améliorations) puis d'appuyer sur une touche pour les éliminer tous en même temps, sans qu'ils puissent rien faire. Cet élément est vraiment efficace, mais au final, on ne l'utilise qu'en dernier recours, lorsque vous êtes en mauvaise posture. Et encore mieux, j'avais plus tendance à juste utiliser le "marque" afin d'avoir une idée de la position ennemie lorsque je me déplace. Ça évite d'utiliser à tout bout de champ la vision sonar, surtout que celle-ci intervient assez tardivement dans le jeu.

La jouabilité, quant à elle, s'est énormément fluidifié. Exit le Sam rigide, on a un clone de Jason Bourne avec possibilité de se plaquer contre n'importe quel paroi et d'appuyer sur une touche pour que Sam effectue un mouvement afin de se déplacer d'abri en abri discrètement. Bien fichu. Et l'interactivité avec le décor est suffisamment poussé pour effectuer pas mal de mouvements. Par contre, beaucoup d'anciens mouvements ont disparu (saut entre deux murs, plusieurs configurations quand on est suspendu à un tuyau) mais au final, ils étaient assez peu utilisés. Une disparition nécessaire pour un style de jeu plus brutal.


Pour ce qui est du scénario, on s'éloigne des contexte politiques et terroristes pour revenir à des choses personnelles, liés fortement aux anciens épisodes, ce qui n'est pas plus mal. Le "Tom Clancy" n'a jamais été aussi inutile. Et la variété des environnements s'avère au rendez-vous, avec pas mal d'ambiances différentes et surprenantes, comme le niveau en Irak qui transforme malheureusement le titre en jeu de tir classique et insipide. Le solo propose donc une campagne soignée et bien fichu, qu'on suit comme un bon thriller américain.

Les petites campagnes coop ne sont pas en reste et propose d'incarner un espion russe et américain obligés de s'entendre pour réussir un objectif commun (avec une petite surprise à la clé). Elles s'avèrent vraiment bien fichus avec un level design inspirés, comme les autres modes multis, plus classiques mais efficaces.

En bref, un bon petit jeu, je regrette la direction qu'ils avaient prise avec la première version de Conviction, qui osait quelque chose, mais cette cuvée 2010 assure son statut de blockbuster sans problème.