Epoustouflant. Renversant. Ahurissant. Bref, plein de mots en "ant". Parce qu'Inception, c'est tout ça. C'est un truc. Un truc qui vous transporte ailleurs. Un truc qu'à la fin on se dit: "whoua, il s'est passé quoi, là?".

Ce truc, c'est une porte vers un autre monde. Celui des rêves, celui où le monde qui semblait être la réalité change selon le bon vouloir des gens, influencé par le subconscient. Ce qui fait écho à Matrix. Mais là où les Watchowski sont partis dans un délire sacro-saint, Nolan a su intelligemment porter le sujet et l'ancrer dans une réalité pour mieux la modifier. C'est pour ça que ça marche. C'est pour ça que c'est génial.

Et le pitch donne à rêver (évitez peut-être de lire, si vous voulez en savoir le moins possible): imaginez un homme d'affaires (peu) scrupuleux (Watanabe) qui fait appel à une équipe braqueurs de rêves pour créer ce qu'on appelle une "inception", soit l'implantation d'une idée dans la tête d'une personne (Murphy), en passant par ses rêves. A la tête de cette équipe, Cobb (Dicaprio) est une expert en la matière, mais troublé par des rêves tumultueux hanté par le souvenir de son ex-femme (Cotillard), qui n'hésite pas à voyager dans son subconscient. Il est secondé par Arthur (Gordon-Levitt), un homme loyal qui connaît toutes les ficelles de ce monde des rêves.
Mais pour créer ce monde, il faut un architecte. Et c'est Ariane (Page) qui s'y colle, fraîchement recruté dans une université de Paris. Elle sera accompagné d'un chimiste de génie (Rao), expert dans le domaine des sédatifs capable de vous emmener chez Morphée, et d'un faussaire (Hardy), qui peut falsifier son apparence dans les rêves comme il change de chemise.

Mais cette histoire ne serait rien sans une réalisation au poil. Et elle est au poil. Nolan sait où nous emmener, il a laissé cette construction temporelle qui laissait le spectateur sur place dans Batman Begins et fluidifie le tout de façon géniale. Les 2h30 du film ne se sentent pas le moins du monde. Le scénario est mené tambour battant, et la deuxième moitié du film est consacré à cette fameuse tentative d'inception, calculée au poil près!
Et une de mes peurs par rapport à la musique (pratiquement tout le film est accompagén de musique) se révèle injustifiée vu qu'elle est amené de façon très habile par un Zimmer décidemment en forme. Les mélodies fortes arrivent au bon moment, et les plus douces ne font qu'accompagner discrètement les scènes plus subtiles.

Visuellement, c'est peut-être le film qui me donne envie de le voir en Imax. Indéniablement, ça fourmille de détails. Les lumières, la direction artistique, ce n'est jamais de mauvais goût, et ne se contente pas d'ajouter un filtre de couleur pour donner une patte au film. Les images de synthèse ne sont pas faramineux, tout simplement parce qu'il y en a pas beaucoup, utilisés avec parcimonie et justesse. La plupart des effets sont traditionnels et ça donne au film un naturel saissant. Mention spécial à l'explosion dans les rues de Paris (et son retournement de situation, au sens littéral) ou encore cette séquence d'action avec changement de gravité constant qui donne le tournis mais se révèle diablement efficace!

Inception, c'est LE film à voir du moment, sans hésitation. Memento était l'apéritif, Inception est le plat principal. Nul doute que ce film deviendra culte.