Aaaah l'enfance...cette période empreinte de naïveté qui ne sert qu'à être foulée par les pieds crottés de producteurs sans scrupules...Dragon Ball est un pan de cette enfance qui fut si souvent violentée...Et oui, car mon enfance, elle a servi de punching-ball a plein de gens : les producteurs de Total Recall, George Lucas, Michael Bay, les mecs qui s'apprêtent à saborder Robocop...

Dragon Ball, c'était mon enfance, mon premier contact avec le manga et l'animation japonaise. Même si aujourd'hui, j'ai du mal à me replonger dans l'univers de Toriyama tant certains défauts me frappent avec la douceur d'un 33 tonnes conduit par Gilbert Montagné, je fus néanmoins l'un de ces gamins qui attendaient, les yeux étincelants de patience le mercredi matin pour me délecter des vingt minutes tant chéries du club Dorothée. Oui, aujourd'hui je suis très sévère avec Dragon Ball. Mais à l'époque j'étais fan, au point d'avoir joué en souriant à Dragon Ball le secret du dragon sur NES ou Final Bout et Ultimate Battle 22 sur PsOne (oui j'ai joué avec un sourire de satisfaction à ces bouses sidérales de l'espace interstellaire).

                                       

Dragon Ball pour moi, ça a toujours été un truc impossible à adapter en film live. C'est sans surprise donc que je m'esclaffais devant la nullité cataclysmique d'un Dragon Ball Evolution qui aurait tout aussi bien pu s'intituler Dragon Ball Regression. L'échec était prévisible, mieux ! Il a été démontré en 1989 par les deux réalisateurs de Dragon Ball the Magic Begins renommé en France le Tournoi des Sept Boules (bien qu'il ne soit jamais fait mention d'un quelconque tournoi dans le film). Vous avez aimé Justin Chatwin dans le rôle de San Goku ? (Si oui, sachez qu'il n'y a pas de quoi être fier) et bien prolongez la magie : laissez moi vous parler de Dragon Ball The Magic Begins. 

 

                             Ne cherchez pas à comprendre ce qu'ils font, vous y laisseriez des plumes. 

                          

                Goku qui plante son bâton magique dans le fondement de son grand-père...Et ainsi le Yaoi fut créé...

Le monde est en proie au plus grand danger. Le terrible Roi Cornu qu'on peut reconnaître...ben...à ses cornes...a décidé de s'emparer des sept boules de cristal ! Et le bougre ne lésine pas sur les moyens ! Aidé d'une armée dirigée par Lady Gaga et un Terminator bleu, il rase un village avant de s'en prendre au vieil ermite du nom de Sangoha...je veux dire Sparkle (?) qui vit avec son petit fils San Goku, un petit génie du Kung Fu. Le petit Goku fait la rencontre de Bulm...Seetoe(?) une jeune fille qui recherche les sept boules de cristal. Pendant que Goku se faisait une nouvelle amie, le grand père se fait attaquer par le Roi Cocu et disparaît ainsi que sa boule à quatre étoiles. San Goku et Seetoe décident de se mettre en route afin de retrouver les boules et vaincre le Cornu. Ils rencontrent sur leur chemin Oolong enfin Piggy, un transformiste pervers qui drague les petites filles, un bandit timide avec les filles du nom de Westwood (Ah ah ! Bien fait pour toi Yamcha, j'ai jamais pu t'encadrer) et Plume qui passe du statut de chat à Perruche, et l'Homme-Tortue (Tortue Géniale) le vieux maître pervers et lourd comme un 33 tonnes conduit par Guy Carlier.

 

                                           Tortue Géniale ou le jeu d'acteur en toute simplicité

Oolong alors qu'il est en train de poursuivre une petite fille pour l'épouser (oh je vous vois venir, mais non ! Pas de blagues mettant en relation un certain gameblogger et des enfants s'il vous plaît)

Le film est une comédie avec des scènes de combat, jusque là, on est plus ou moins dans le registre Dragon Ball. Le scénario, bien que très peu fidèle au manga, reste néanmoins bien plus respectueux de l'œuvre original que Dragon Boule Regression. Mais il n'en reste pas moins que l'on ne peut s'empêcher de rager devant certains choix. Pour commencer, pourquoi avoir changé le nom des persos ? Que Oolong passe de cochon à humain transformiste ou que Plume devienne un oiseau plus commun peut s'expliquer par le manque de moyens évident de l'œuvre, mais pourquoi ? Pourquoi faire de Yamcha un cow-boy qui troque sa tenue contre une panoplie de toréador ? Certains choix sont clairement aussi peu pertinents que compréhensibles.

 

                              Yamcha et Plume...enfin...Westwood (OLOLOL) et sa perruche Blanche-Neige...


                                                         On m'appelle le chevalier blaaaaaaaanc...

Le scénario est d'ailleurs très faible, certes on saisit les enjeux mais le tout est très vite expédié, et de façon assez brouillonne. Et le doublage français n'aide pas. Car en plus d'être complètement foiré, on se retrouve avec des perles qui resteront à jamais gravé en moi comme autant de cicatrices brûlantes ( exemple : « Mais si ils t'ont volé une boule, et qu'ils m'en ont volé une aussi...Alors ça veut dire qu'il existe sept boules du dragon ! »). Les chorégraphies martiales en revanche viennent sauver le film du naufrage. Certes, ça ne va pas décoller la rétine, mais les scènes de combat restent assez propres. 

 

                                                     Le Roi Cornu...ben...il a des cornes, quoi...

                                                                            I'll be back !

Les effets spéciaux, sont, comme vous pouvez le deviner incroyablement pitoyables. Le masque du Roi Cornu est clairement mal foutu, et voir le roi rire avec l'expressivité de Fantômas a un petit cachet en plus. Sinon, vous avez aussi droit à un crocodile en mousse et à des effets visuels de toute beauté (ou pas) peints à même la pellicule. C'en est presque mignon, le film fait tellement pitié visuellement qu'on a l'impression de voir les morceaux de scotch qui permettent de voir le shmilblick tenir...

 

                                       Un superbe specimen de Crocosaurus Nanardus Pourritus

Le jeu des acteurs est aussi une perle. Ceux-ci cabotinent comme jamais, et c'est un festival de grimaces, de gestes dégingandés, de pas de danses ridicules et de langues tirées. Le tout étant relevé par le doublage évoqué plus tôt. On est partagé entre l'envie de rire et celle de se transpercer le visage avec la paume de la main. C'est aussi génial qu'affligeant. Tortue Génial réussit l'exploit d'être infiniment plus détestable que le méchant (D'ailleurs tant qu'on en est à renommer les persos du film, ben moi je l'appellerai Torture Minable dans ce film). 

                                     Tortue Géniale est interprêté par le Pokémon Metamorph

Anormalement nul, Dragon Ball The Magic Begins est un must have du nanar. Complètement surréaliste de par sa médiocrité, il en arrive à faire rire. De plus, ce qui est effrayant, c'est de se dire qu'il est mille fois plus fidèle au matériau d'origine qu'un film américain bénéficiant d'un budget plus conséquent, et de l'auteur de la série en tant que producteur exécutif...Dragon Ball The Magic Begins fait partie de ces nanars psychédéliques complètement perchés qui font passer le temps de façon étonnement agréable. En soi, une preuve qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie.

                                                    Nuage Magique ! Emmène-moi loin de ce film !

                       

                                                                    Oppa Turtle Style !!!