C'est l'histoire d'un jeu tellement moche et daté, qu'à sa sortie, le 29 octobre 2010, personne ne juge bon d'en parler. La faute à son éditeur qui rechigne à communiquer autour de cette étrangeté japonaise et qui, de fait, décide de ne pas envoyer de versions presse aux rédactions française. Pourtant, les joueurs les plus curieux ou nipponophiles, qui avaient déjà entre-aperçus un potentiel lors de la présentation du soft au Tokyo Game Show il a y déjà ans 3 ans, se sont jetés dessus. Résultat ? Un buzz incroyable dont les forums se font écho. Un emballement tel qui fait que tous les sites spécialisés choisissent de se procurer le titre afin de le traiter. Et en ce bon mois de février 2011 (trois mois après la sortie tout de même !), les tests fleurissent : Gamekult, Gameblog, Nolife... et Console Syndrome.

Il n'est pas ici question de discuter de la qualité du jeu, du bien fondé de son buzz ou autres considérations intrinsèques. Notre avis, vous le connaissez pour l'avoir lu hier. Et les autres membres de CS qui n'ont pas encore pu toucher au titre commencent à se tâter sérieusement. Il est plus intéressant à mon sens de deviser aujourd'hui de l'effet boule de neige initié par la communauté, qui a conduit un titre pourtant zappé par la majorité jusque là, sous le feu des projecteurs. Dans le milieu de jeu vidéo pourtant, nous sommes les spécialistes du buzz pré-sortie, du traitement minimal le jour J, puis de l'oubli immédiat dès le lendemain. Les têtes d'affiches ne le restent jamais très longtemps et les slideshows des sites webs les plus visités sont renouvelés aussi vite que les secondes s'égrènent. D'ailleurs, les éditeurs rivalisent de mille et un stratagèmes pour que leur bébé accaparent l'attention quelques instants de plus. Ils inondent les rédactions de communiqués de presse, diffusent les média (images, vidéos) au compte-goutte, dévoilent des versions collectors improbables (de plusieurs types désormais). Les DLC et le multi-joueurs aussi sont là pour conserver l'attention autour de son projet. Et un titre sorti de nulle part, au budget certainement inférieur au salaire du voiturier qui conduit les producteurs de Dead Space 2 ou de Call of Duty sur leur lieu de travail, tient la corde depuis plus de 3 mois. La victoire des joueurs ?

Oui, car ce buzz, il fallait aller le chercher. Même si le côté OVNI de Deadly Premonition, et son prix réduit ont certainement pesé dans la balance (sans compter les retours américains), l'attitude des gamers et l'avènement des « forums rois » ont permis l'émergence d'un challenger, à contre-courant complet du système actuel. Une preuve que la passion reste, malgré tout, au centre de notre univers. De bonnes augures pour l'avenir.

Par CouCou