Nous sommes en 1980 et Bob Gale, jeune scénariste, décide de passer  l’Eté en Californie chez ses parents. Un après-midi, poussé par la curiosité, il descend à la cave pour replonger dans les souvenirs de son enfance. Il tombe alors sur un des livres d’écolier de son père, son cahier de délégué plus précisément.
Ayant des rapports tendus avec celui-ci il fait une association d’idée en repensant à son propre délégué de classe et se dit que si son père avait ressemblé à ce dernier, ils auraient pu être plus proches… À son retour de voyage, il en parle à son ami Robert Zemeckis et ils en viennent à se demander comment ce serait passée la rencontre avec leurs parents s’ils les avaient connus au lycée…Étrange en effet de s’imaginer faire la bringue avec sa mère. Entre deux plaisanteries, une idée va pourtant naître de cette discussion banale...Cette idée qui germe doucement dans leurs esprits va donner naissance à une des plus grosses références de la culture Geek… Allez, on attache sa ceinture on met le contact et on  pousse une petite pointe à 88 miles à l’heure, histoire de se faire une virée dans le temps entre potes… Et tant pis si la route est trop courte, parce que là où on va, on n'a pas besoin de route…

Doc et Marty aux commandes de la Delorean...

  Marty Mc fly, la Delorean, une génération

Quel adolescent n’a jamais rêvé d’être Marty Mc Fly, ne serait-ce que pour monter à bord de la célèbre Delorean ? Et d’ailleurs qui ne rêve pas de s’offrir une Delorean ? Le rêve du trois quarts des êtres humains est peut-être de pouvoir voyager dans le temps, revenir en arrière, modifier les codes du passé pour réinventer son présent…Bob Gale et Robert Zemmeckis savent qu’ils tiennent un bon filon. Inspirés par le mythique «  La machine à explorer le temps » ils imaginent un scénario où le héros aurait une emprise sur le cours de sa vie… Sorti en juillet 1985 aux Etats-Unis puis quelques mois plus tard en France, le film fait un tel carton qu’un deuxième épisode sort en 1989 suivi très rapidement par un troisième volet à peine un an plus tard. Bob Gale                                                                                              Bob Gale

Tout le monde oublie le bus et s’achète un skate-board et le style Mc fly envahit les lycées. La firme à la virgule n’a probablement jamais vendu autant de paires de baskets qu’à cette époque. Bon il fallait sûrement une bonne dose de rêve à l’Américaine pour les imaginer s’attacher seules ou pour essayer de faire décoller son skate…Cela dit, c’est un peu ça le cinéma. Du rêve. Et les deux scénaristes ont su créer un personnage si charismatique, un univers si hors du commun (et du temps !) que toute une génération va être transportée bien au-delà du futur. Et forcement, les studios de développement de jeux vidéo y voient de l’or…Le convecteur spatio-temporel est sous tension, direction 1986 pour le premier rendez-vous de Marty avec l’univers vidéoludique !

Les premiers bonds dans le temps

Un des premiers jeux inspirés du film « Back to the Future », peut faire peur à première vue…Édité par Pony Canyon, il sortira sur la MSX. On comprend mal les décors, la musique et le Gameplay qui n’ont finalement aucun lien direct avec l’univers de base… Nous voici donc sur un jeu de Plates-formes très basique et coloré. Le joueur doit avancer dans la ville en évitant les membres des forces de l’ordre et les oiseaux qu’il croisera en route…

Le but de la man½uvre étant de retrouver un petit couple de danseurs devant ce qui ressemble à une salle de danse…On peut imaginer (on peut) qu’il doit réunir ses parents devant la salle où aura lieu le fameux bal de la féerie dansante des sirènes…Une fois la mission accomplie le stage est terminé et on repart pour un autre tableau quasiment identique au premier à quelques détails près…

Après quelques minutes de jeu, la musique vous tape tellement sur le système que vous décidez de couper le son... Oh et puis d’arrêter le jeu tant qu’on y est. Vraiment pas terrible. La même année « Images software » nous propose un Back to the future sur Amstrad CPC et Commodores 64. Le Gameplay et les graphismes sont  légèrement plus travaillés et le titre prend des allures de jeu d’aventure… Tout se passe sur des plans fixes, mais le concept ne manque pas d’intelligence. Le joueur doit utiliser les bons objets au bon endroit et au bon moment, ceci en les sélectionnant dans la barre de menu…À savoir que seulement 5 items sont disponibles. Explication : tout comme dans le film la photo de famille de Marty s’efface au fil des heures…Naturellement il faut finir le jeu avant que sa famille ne disparaisse totalement et c’est là qu’il faut utiliser les objets à bon escient. Back to Amstrad CPC.                                                                                  Back to Amstrad CPC.

Par exemple, si le joueur utilise la guitare au moment opportun, ses parents s’embrassent et la photo reprend en partie son aspect d’origine ce qui remonte la vie de Marty qui pourra poursuivre son aventure afin de permettre à ses parents de passer le plus de temps ensemble et reconstituer la photo. L’anecdote énervante, c’est la présence de Lorraine, la mère de Marty qui, subjuguée par ce dernier fait quelques apparitions ultra nocives pour pomper de l’énergie à celui-ci…

L’épisode NES

Si les épisodes précédents ne suscitent pas vraiment d’émotions chez le joueur trentenaire, il en sera peut-être autrement de l’adaptation faite sur NES en 1989. En effet, même si le Gameplay reste basique il a au moins le mérite de sortir des sentiers battus des précédents opus parus sur les cousines de notre première console Nintendo. Nous sommes désormais en scrolling vertical et le joueur doit se déplacer au rythme de l’écran. Ici, Marty doit ramasser le plus d’horloge au passage tout en évitant ses ennemis et les obstacles des rues d’Hill Valley. En devenant plus puissant il pourra se déplacer sur son hoverboard et balancer des boules de bowling sur les méchants. Quelques minis jeux à la fin de chaque level et un niveau où on peut conduire la Delorean ajouteront une petite dose de fun mais encore une fois il faut avoir pas mal d’imagination pour vraiment « voyager dans le temps » d’autant plus que la musique reste singulièrement répétitive et peut très vite vous filer un affreux mal de crâne…

Un deuxième épisode plus funcky

En 1990 Back to the future 2 sort sur plusieurs consoles et nous offre un jeu au Gameplay beaucoup plus attractif. Au gré de l’aventure, le joueur pourra revivre cinq des scènes du film tout en survolant la ville sur le célèbre Hoverboard. L’intro est assez représentative de l’episode puisqu’on peut voir Doc et Marty prêt à monter dans la Delorean pour partir vers le futur…Dans cet opus, le scrolling sera tour à tour à l’horizontal et à la verticale ce qui donne plus d’ampleur à l’espace dans lequel le joueur évolue. Une version Amiga plus colorée...                                                                    Une version Amiga plus colorée

À noter les phases de jeu ou le joueur évoluera à l’intérieur d’un bâtiment où il doit sauver Jennifer (encore…) avec une vue de haut, une autre type jeu de plates-formes où il faudra avancer en bastonnant tout ce qui bouge ou encore un mini-jeu de réflexion type taquin… Visuellement le soft est fun et coloré notamment en ce qui concerne les versions Amiga et Atari ST. Bien sûr, tout est une question de timing, nous avons donc une nouvelle fois, un temps de jeu à respecter. En termes d’ennemis c’est la même chanson, nous avons droit à Papy Tannen, aux voitures de flics et aux méchants en Hoverboard qui ne sont autres que les potes de ce brave Biff…

On se souvient d’ailleurs de la scène du film où Marty se fait courser par ces derniers en sortant du dîner : leur présence dans le jeu nous y renvoie directement. Bref, même si graphiquement on n’est pas encore au top  ce deuxième volet reste un des plus beaux de la série… On parle des versions sorties sur Amiga, ST, Amstrad CPC, Master system, commodore 64 et PC mais on oublie souvent de parler de l’adaptation sur ZX Spectrum qui est exactement la même à la seule différence que le jeu est en noir et blanc et forcement un peu moins fin… Dans cet opus, le joueur passe beaucoup de temps sur son hoverboard...                                                      

Quoi qu’il en soit, cet épisode est déjà beaucoup plus dans l’esprit du film et offre un moment sympa sur la musique originale de la trilogie.

Jamais deux sans trois !

La même année Back to the futur II et III sort aux états-Unis sur NES. Cet épisode développé par Beam software est un mélange douteux des deux premiers épisodes de la saga… Nous voici donc projetés dans le futur et dans le passé tour à tour afin de faire du ménage à travers les couloirs du temps… Ce jeu de plates-formes aux décors à la Mario Bros. nous plonge dans un univers assez éloigné de celui de la série, le tout sur une bande-son rythmée certes mais agaçante au plus haut point notamment quand Marty tombe dans des ravins, et où la DeLorean apparaît à l’écran pour faire un piquet afin de ramener celui-ci sur la terre ferme…

L’inspiration "plombier à la boule de feu" est plus qu’évidente, que ce soit dans les décors quasiment identiques quoique graphiquement largement moins subtils, ou encore les bruitages lorsque le joueur bondit ou ramasse des pièces… Notons également la présence des tableaux Warpzone évidemment accessibles par des tuyaux…On peut même rencontrer des koopa-troopa au milieu des horloges et des forces de l’ordre, ennemis familiers au plombier de Miyamoto.

Back to the Far West !

Toujours en 1991, Back to the Futur III propose d’incarner tour à tour Doc et Marty dans une aventure à la western spaghettis sur quatre tableaux reprenant une fois encore les scènes les plus marquantes de ce troisième opus. L’aventure débute à dos de cheval avec pour commencer un déplacement en scrolling horizontal où Doc devra éviter tout un tas d’obstacles comme des caisses ou des coffres ; puis on bascule en scrolling vertical où il devra dégommer tous les ennemis qu’il rencontre sur son passage… Suit une séance de shoot à la première personne un peu à la « Duck Hunt » façon far West où il faut bien sûr toucher un max de cibles avant la fin du temps imparti. Le troisième tableau met en scène Marty dans un passage dans la ville où il devra balancer un maximum de plats à tarte tout comme dans le film… Doc en mode "Cow boy" .                                                                               Doc en mode "Cow boy" .

Le dernier niveau nous permettra d’incarner Marty AKA Clint Eastwood vêtu de son éternel poncho dans une scène bien connue où il devra avancer sur le toit d’un train en marche afin de remonter dans la Delorean qui, poussée par ce dernier pourra atteindre les 88 miles à l’heure… Ce volet sortira également sur Master system, Megadrive C64 Atari ST, CPC et PC. Doc et Marty ne voulaient vraiment pas rater le train...

En hoverboard sur Super Famicom !

C’est en 1993 que ce jeu uniquement sorti au pays du soleil levant débarque sur la super Famicom. Très bel épisode aux graphismes pétillants façon cartoon où l’on incarne un Marty plutôt cool, toujours sur son hoverboard et qui évoluera à travers des décors colorés dans la petite ville d’Hill Valley. En termes de gameplay on se rapproche du style d’un Sonic, avec le même genre de structure de niveaux, les pentes vertigineuses destinées à nous faire prendre de la vitesse (on retrouve également les mêmes ressorts avec la même manière d’évoluer en l’air que le petit hérisson de Séga) ou encore les tableaux de boss où les combats se déroulent sur fonds fixes avec des méchants à la Robotnik…

Un volet relativement court mais intense et fun à souhait auquel on aurait apprécié de jouer en français…

BTTF : The Game

En 2010, Telltale propose l’adaptation de la série sur 5 volets en mode Point & click que je vais rapidement résumer afin d’éviter de spoiler toute l’aventure pour ceux qui n’auraient pas encore remonté le temps dans cette direction… L’histoire se déroule après le troisième film et on retrouve notre pote Marty qui devra une fois de plus retourner dans le passé afin de porter secours à son ami de toujours, le docteur Emmett Brown. Le premier épisode « It’s about time » nous entraîne donc dans un passé où nous pourrons faire la rencontre d’un Doc en pleine jeunesse et ou l’ambiance sera pour une fois vraiment au rendez-vous pour les fans de la saga malgré un gameplay relativement pauvre.Un Doc en pleine jeunesse !                                                                          Un Doc en pleine jeunesse !

« Get Tannen », le second volet voit le jour en 2011 et cette fois, c’est contre Kid Tannen que Marty et Doc vont devoir lutter afin de protéger la famille Mc Fly…Le gameplay reste similaire à celui de l’épisode précédent et ne nécessitera pas de « surchauffage » de méninges… Le troisième opus de cette série de point & click « Citizen Brown » nous ramène dans les années 80 dans la peau d’un Marty qui se retrouve dans une réalité altérée dans laquelle First Citizen Brown semble diriger le monde…Cette nouvelle direction scénaristique donne une bouffée d’oxygène à la série ce qui n’est pas pour déplaire aux fans de la trilogie.First citizen Brown.                                                                                   First citizen Brown.

« Double vision » réunira le fameux First Citizen Brown et Marty dans une aventure ou le but sera de remettre Emmett Brown junior dans le droit chemin…Un épisode qui ne fera pas l’unanimité vu que le scénario s’éloigne un tantinet de l’original. Le dernier volet de cette série Online, « OUTATIME » nous entraîne lui, dans les couloirs du temps où Doc et Marty devront réparer des bugs temporels afin de rétablir le court normal des choses… Disponible sur le Playstation store, mais aussi sur PC, Mac et iPad une version boîte regroupant les cinq épisodes est également sortie en Mai 2012 sur Wii et PS3. Episode 5 : Outtatime

Cette série d’épisodes vidéoludiques n’aura pas forcément marqué tous les esprits car il fut difficile de retrouver l’esprit de la saga à travers les aventures d’un Marty pixélisé qui avait pourtant un véritable boulevard pour atteindre les 88 miles à l’heure dans nos coeurs de gamers…Cependant, les nostalgiques de la trilogie seront d’accord pour dire que ces adaptations restent une passerelle idéale pour replonger dans les couloirs du temps à bord de l’inoubliable Delorean…                                                          


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