John Carter (2012)
Andrew Stanton
 
 
 
John Carter, ancien soldat durant la guerre de sécession, erre sans réel but. Transporter sur Mars, il se retrouve au beau milieu d'une guerre entre deux tribus. Dans ce monde sur le point de disparaître  John Carter devra faire un choix. Celui d'embrasser une cause ou de rentrer chez lui.
 
 
Premier film live du réalisateur Andrew Stanton, John Carter est avant tout un pari. Celui d'adapter le Cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs : une des matrices de la culture populaire anglo-saxonnes. Pierre fondatrice des grands récits héroïques modernes, ce monument romanesque à influencé des réalisateurs comme Georges Lucas et James Cameron. Avouez que ça claque quand même !
 
 
 
Mais malgré cette paternité majestueuse, le film fait face à plusieurs problèmes. Du fait de l'influence de John Carter sur d'autres films, le risque d'une sensation de « déjà vu » est grand. Et le droit à l'erreur du réalisateur est faible !! Disney à quand même mis 200 millions de dollars sur la table ! Pourtant, à la vue des affiches et bandes-annonces immondes, difficile d'imaginer de voir un grand film... Tout au plus, une version longue de la scène de combat dans l'arène dans l'Attaque des Clones... Moi j'ai faillit vomir, c'est pour dire ! J'étais à deux doigts d'aller acheter le dvd de Transformers 3 et de me fouetter avec !
 
Et puis j'ai vu le film... Ou plutôt l'œuvre ! Et ouais, n'en déplaise à certains, le film s'annonce comme une grande fresque de cinéma. Et je pose carte sur table, j'annonce la couleur : le film est un jalon important dans la SF moderne !
 
Au début, je m'attendais à de l'action directe, que ça allait tataner sévère sur Mars. Mais en fait pas du tout. Andrew Stanton prends le temps de poser l'histoire. John Carter n'est pas un blockbuster gonflé aux scènes d'actions. C'est du grand cinéma d'aventure, avec un côté classique qui séduit tout de suite. La mise en scène du réalisateur, sublimée par un montage efficace, sert à merveille cette science fiction à tendance « Pulp » !
 
 
 
 
Car, ne nous leurrons pas, ce film est dans la lignée des romans dont il est tiré. Avec les clichés que cela amène, à savoir un méchant machiavélique, une jeune princesse en détresse, un héros noble et fier. Ajoutez un brin d'exotisme, d'action, d'aventure et de mystère. Secouez au shaker, pas à la cuillère et vous obtenez un zeste de « Pulp » !
 
 
La grande force du film tient au détournement de ces principes. Notre héros, traumatisé par la Guerre de Sécession n'est pas si noble que prévu. Il devra prendre conscience de son rôle et trouver sa place dans un monde où il est étranger. La princesse n'est pas si docile (puis oubliez les héroïnes dévêtues des série « Pulp », ici c'est Disney bande de coquins !). Et le récit, loin d'être si simplet, se veut plus complexe: guerres tribales, manipulation, aliénation et rébellion d'un peuple avec un - petit - message écolo.
 
 
 
 
La planète Mars est quant à elle fabuleuse. Le réalisateur a eut la bonne idée de nous épargner les fonds verts (dans ta face Lucas) et de privilégier des décors naturels. Ce qui rend l'univers plus vivant. La bande-son (putain ! Mais cette musique!) accompagne parfaitement l'immersion au sein de Mars avec des sonorités épiques et symphoniques.
 
Pourtant, le film n'est pas le chef d'œuvre qu'il aurait dut être. La faute à un récit compressé pour entrer dans un format inférieur à 2h30. Les coupes sont visibles et on à droit à certains raccourcies scénaristiques. De plus, la relation entre la princesse et John est traitée par dessus la jambe (bordel, que c'est cul-cul !!!). Et comme si ça ne suffisait pas, Disney vend le film comme un conte pour enfants... Avec tous ces ratés, John Carter rate le coche d'être le nouvel maitre étalon du space opera. Mais ne boudons pas notre plaisir, prendre son pied n'a pas de prix (enfin si, ça dépend où vous allez...). Alors y a un moment, faut se sortir les doigts du cul. Le film mérite vraiment d'être vu. Il fait partie d'une race en voie d'extinction. Celle des grands films d'aventures et des grandes fresques SF !
 
 
BARSOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMMMMMM