Comment se fait-ce que la
plus grande majorité des petits humains nés dans le monde occidental aient au
moins une fois dans leur vie empilé les fameuses briques finlandaises,
matérialisant ainsi ce que leur prolifique imagination leur soufflait ?

Est-ce notre instinct de bâtisseurs, notre soif
inextinguible de construction et de progrès si profondément ancrée dans notre
ADN et qui s'exprime par des assemblages colorés ? Peut-être est-ce
également notre besoin de concret, notre besoin de voir nos rêves, nos pensées,
nos folies d'enfants prendre forme devant nos yeux, pour ne plus être qu'une
vapeur de l'esprit mais une matière palpable, une forme tangible.

Non, ce qui produisait chez moi (et j'ose penser chez les
autres) cette attraction intense pour les briques chamarrées est le pouvoir qu'elles
nous donnaient d'inventer l'Histoire. Oui, cette Histoire avec un grand
"H" que nous connaissions à peine et que nous avions donc encore la
possibilité d'inventer, de forger au marteau de notre imaginaire, juste sous
nos yeux à la fois de créateurs et de spectateurs. La création de cette
Histoire pouvait intervenir dans la fabrication même des divers objets dont
nous étions les heureux ingénieurs. Mais elle pouvait également ne commencer
qu'après cette phase créatrice, à un instant 0 où les données de notre monde à
nous (et rien qu'à nous) étaient enfin posées, prêtes à interagir, évoluer et
se transformer sous la férule de nos synapses en ébullition.

Alors, certains d'entre nous, et moi le premier, ont vu d'un
mauvais œil l'invasion de ces mondes géniaux et uniques par les grandes marques
telles que Star Wars. J'y sentais une limitation de cette imagination
débordante que provoquaient les LEGO par les poncifs d'une d'un univers déjà
crée par quelqu'un d'autre. Devant cette indignation enfantine mais fondée, ces
messieurs de chez LEGO sont là pour nous rappeler que les univers LEGO ont
toujours été, sont toujours et seront toujours sans limites. Ils nous
rappellent que ces univers ne sont qu'un socle et que le plus important reste
ce qu'en pensent et ce qu'en font les enfants, et qu'en la matière l'univers
des possibles est infini. La preuve en images :