Trêve de
plaisanterie, ce sujet doit être pris très au sérieux, dans la
mesure où
il concerne notre plaisir à nous, les gamers. Si je vous demande me
citer une licence de jeux vidéos qui vous a déçu de par son
évolution au cours des années, à base de suites décevantes, je ne
pense pas que vous ayez du mal à me trouver une dizaine d'exemples
en autant de secondes. Par contre, trouver une saga vidéo-ludique
qui reste au top après des années d'existence,
avec des suites qui ne se contentent
pas de rester au niveau du précédent volet, mais d'innover et de
nous surprendre en bien, ça devient plus délicat,
hein ?

 

Je sais que c'est
un débat très subjectif, chacun a sa propre vision de ce qu'il a
envie d'appeler une bonne suite, mais il (y)
a quand même matière à
réfléchir et a débattre. Tout d'abord, du point de vue
de ceux qui développent et éditentle jeu: Que cherchent-ils
à faire quand ils décident de créer un épisode de plus d'une
licence déjà existante ? Bien sûr
il y a tout le côté financier,
un produit de « marque » est toujours plus sûr
que quelque chose de totalement nouveau,
on dispose déjà d'une certaine renommée,
et d'un gros groupe de fans. C'est aussi plus facile dans la mesure

l'univers est déjà en place, le design du héros, la
trame principale... bref, il
serait idiot de repartir à zéro à chaque nouveau projet. De plus,
si ça a déjà marché une fois, pourquoi ne pas continuer dans la
même voie ?

 

Il en va de même
pour le joueur,qui refuserait de retourner se plonger dans les aventures virtuelles
d'un titre qui nous a séduit par le passé ? Il est aussi plus
rassurant parfois d'investir son argent dans quelque chose qu'on
connaît un
minimum plutôt que de tenter à nouveau sa chance avec quelque chose
d'inconnu.

 

Mais développer
une suite, ce n'est pas seulement que de la facilité. Il suffit de
prendre l'exemple du cinéma ou de la musique, combien de concepts
géniaux ont été massacrés en quelques années ? Des suites de
Matrix qu'on
aurait préféré ne jamais voir (par exemple,
ou le dernier CD d'un artiste qui aurait mieux fait de ne jamais
sortir pour ne pas salir une carrière sans faille. Un grand pouvoir
implique de grandes responsabilités,
comme dirait l'autre. Les développeurs qui se décident à
sortir une suite sont tout à fait conscients
du risque encouru,
et le stress est bel et bien présent dans leurs esprits.

 

Il est quasiment
impossible de faire une suite qui mettra tout le monde d'accord sur
sa qualité. Si vous décidez de ne
rien changer
pour ne pas chambouler
les habitudes de joueurs, vous allez vous mettre à dos une quantité
de joueurs qui ne vont pas vouloir
refaire la même chose encore et encore, surtout si la concurrence
dans le genre a elle fait de grosses avancées. (Exemple: La licence
Skate qui a éclipsé Tony Hawks en un clin d'œil).

 

Il est étonnant
de constater qu'une licence comme Call
of Duty,
qui ne change quasiment
rien (solo comme multi) depuis des années, arrive encore à
vendre de plus en plus de jeux chaque année, sans jamais lasser le
grand public, ni la presse. Comme quoi,aucune recette ne fonctionne partout
pareil.

 

Trop changer les
habitudes du joueur n'est pas une bonne chose non plus: vous décidez
de modifier le gameplayun peu obscur
d'une série « coregamer » pour la rendre accessible à
une nouvelle génération de joueurs plus assistés que par le passé
(cf: mon précédent article), ça ne va pas forcement marcher non
plus (Exemple: Le dernier Gothic, Silent Hill, Splinter Cell:
conviciton,...). Bien qu'il soit
possible de quand même arriver à en vendre de pleins chariots, tout
en se mettant la presse et la communauté
des « coregamers » à dos.

 

Vous pouvez aussi
tenter de modifier l'universd'un jeu, pour sortir un peu de la routine habituelle, et là,ça peut très vite devenir catastrophique (Resident evil qui ne fait
plus peur, Need for Speed et ses années « tunning bad
boys »...). Le coup du « reboot » devient quand
même très à la mode ces derniers
temps, et permet de se détacher d'un historique parfois un peu
lourd.

 

Vu comme ça, il
semble être quasiment impossible de réussir cet exploit, mais il
faut relativiser, il suffit de voir des licences comme Final Fantasy,
Mario, Zelda, ou encore Dragon Quest pour constater que les séries
juteuses peuvent aussi marcher de nombreuses années, sans
nécessairement se révolutionner elles-mêmes
à chaque fois.

 

Vous noterez au
passage que tous
mes exemples nous viennent du Japon.
Je n'ai pas la prétention de vous expliquer pourquoi, le joueur
japonais est-il
un fanboy plus simple à satisfaire ? Ou alors les développeurs
sont- ils
plus doués
pour faire perdurer une licence ? Il semble en tout cas que nous
occidentaux soyons plus difficiles et exigeants avec nos softs,
abandonnant une licence plus facilement que nos amis Orientaux.

 

De notre
coté du
globe, on a vu ces dernières années une quantité hallucinante de
licences sombrer dans le casual
gaming
, alors que les japonais ont
de plus en plus de mal à
garder et
la touche qu'on retrouve dans leurs productions (Dark Void, Lost
Planet 2, Le prochain Devil May Cry développé par des occidentaux).

Le choix de
transmettre une licence prestigieuse à un studio qui
n'a jamais travaillé avec semble être
un pari
risqué, bien que parfois impossible à éviter.

 

Il est en tout
cas intéressant de constater que de nombreux développeurs se
creusent la tête pour leurs suites (sans forcement que ça
marche), à coups de reportages vidéos pour nous expliquer en quoi une suite sera
différente du premier volet (Les Assassin's Creed, ou Dragon Age 2
par exemple). L'avis des joueursest très souvent au cœur des préoccupations, pour le meilleur ou
pour le pire.

 

Il est rageant de
constater que ces dernières années, la prise
de risque
est très souvent limitée
quand il s'agit de lancer une suite, au mieux on félicite un retour
aux sources de qualité (cf: Need for Speed hot pursuit) ou un reboot
totalement occidentalisé d'une grande série japonisante
(Castlevania: Lords of shadow).