Pour ma part, cette période évoque, en tout premier lieu, la découverte d'une série culte qui va indirectement me familiariser avec l'un des genres les plus importants du jeu vidéo : le beat them all.

 

Le terme « culte » est plus que galvaudé de nos jours, il ne l'est point ici. Et bien qu'aucunes musiques d'Eric Charden ne fassent partie d'une compilation musicale de Quentin Tarantino, c'est dans les entrailles du divertissement que je vous invite, à l'instant, au cœur du sujet qui nous anime ! Ainsi, tel l'auteur de « the inglorious bastards », l'équipe en charge de cette série a su, elle aussi, marquer par ses musiques et (surtout) user d'un comique-décalé dans l'emploi de nazis à l'écran ...incarnation « parfaite » des forces obscures que nous avons, en bons gamers, l'habitude de combattre.

 C'était un samedi matin, de retour de l'école, j'achetais, chez un traiteur de la rue Cardinet, un demi-coquelet accompagné de ses pommes dauphines. Le tout, quand j'arrivais à la maison, était encore chaud. J'allumais la télé et commençais donc à manger devant. Seul, en attendant que mon père rentre du lycée (il est alors enseignant), pouvait alors commencer ce qui allait devenir un rituel hebdomadaire...celui du combat contre les forces du mal : Golem XIII, Komenor, Volkor et consorts... les stressos de ma rentrée scolaire. C'était le 15 Septembre 1979 (dans RécréA2, sur Antenne 2.) et je découvrais : SAN KU KAI.

 Cette série, directement inspirée de Star War. Golem 13 campe L'empereur, Komenor fait office de Dark vador, l'armée de soldats de l'empire est quant à elle incarnée par les fameux Stressos ; une sorte de nazis de l'espace et opérant dans le 15eme système solaire...Une drôle de copie du film de Georges Lucas, qui recolle quelques peu à la réalité (l'emblème des stressos est directement inspiré du drapeau nazis) pour au final, avec ses mécanismes de récit plutôt primaires (Le ventre mou de chaque épisode comprend systématiquement des phases de combat, toujours identiques ) et des moyens plutot vulgaires (Un exemple parmi une dizaine : ce sont des jouets qui sont utilisés en guise de vaisseaux spatiaux !) va popularisée un genre...

 

... les x-or, power rangers et autres ultra man (1) qui en découlent. Mais, surtout (et c'est mon propos, ici), je pense, que San ku kai  a pu apporté les premiers codes, d'un des genres, parmi les plus décontractants du jeu vidéo : le beat them all. Ainsi, m'y à part la jouabilité puisque ce n'est pas un jeu ^^ et bien avant le milieu des années 80 et l'arrivée, donc, des softs, force est de constater que tout y est déjà !  

 Le but : subir, puis combattre et finalement triompher des forces obscures. Les stressos sont là, bien avant MAD gear et ses sbires (Final fight arrivera quelques 20 ans plus tard.).

 Les deux personnages jouables, très semblables (avec un caractère annoncé comme différent) mais dont seule la couleur change...

 ...Alors que Billy et Jimmy Lee (Double Dragon) ou bien Rick et Brook (Cyber Lip) sont encore loin d'exister (il y a des dizaines d'exemples), Ayato et Ryu font déjà de parfait player 1 et 2 .L'un en blanc, l'autre en rouge. Même arme, quasiment même technique de combat. Seule la motivation à combattre diverge mais leur but est commun.Le troisième personnage souvent plus massif et de mise sera forcement Siman, le choubaka de service...mais là je creuse déjà trop (2).

Les boss de fin de niveaux...

 Cyclotor à ne vous fait-il pas penser à ce boss présent dans tokki ? ...il doit y en avoir d'autres ;)

 Les phases alternées de combat aux sols à 1 contre 30...

 Dans Moonwalker, par exemple, le « caractère design » des gardes (vêtement, arme, déplacement « type » ect.) font penser, jusque dans leur nombre à l'écran, à l'armée des stressos.

 ...puis dans l'espace en vaisseaux. Les beat them all alternent souvent des phases au sol puis dans les airs : Wonder boy 3, Contra, Alex Kidd, Rocket Knight, ect.

 Un scénario simple et plutôt répétitif tout le long des épisodes, à l'image de certains stages de jeu qui peuvent se ressembler et où l'action se répète également  mais sont suffisamment intrigant pour qu'on les subissent en entier. Le bestiaire change, le récit évolue, on suit (et dès 1979) ! 

 Le constat est là. Cette série m'a accroché, par son coté anxiogène (les effets sonores, ne soulignent que parfaitement l'angoisse qui émane des stressos), mais c'est aussi, trés rapidement, que je découvre avec elle, l'antistress par essence : les combats hilarants menés contre les stressos dont les techniques de combat sont modélisées à outrance... à l'instar des pions à dégomer du beat them all !

 Alors, voilà, pour cette reprise (de karaté, évidement) je vous recommande donc de ressortir un bon vieux Final fight et « le rentré-dedans » façon San ku kai. Rien de tel, à mon sens, pour une rentrée sans stress : qu'un bon lâché de stressos ... décontraction garantie !!

 

   (2) Sur ce  constat un peu brut de « décoffrage », que je vous laisse, en commentaires, complété en associant (et pas forcement pour me donner raison) vos hordes de stressos ou autres bosses de fin de niveaux qui peuvent nourrir ce propos !

 (1) Evidemment, je ne parle pas ici d'Ultra man qui en en « bon » descendant de San Ku Kai, sera (malheureusement) adapté en jeu vidéo (l'un des pires qui existe) ce qui n'a rien à voir avec cette réflexion, je préfère préciser !

Le Vinz (Carnivore) https://jeuxvideoretroblog.blogspot.com/