Présenté sous la forme d'un TPS, le jeu de Zipper vous met dans la peau de Cullen Gray, un capitaine de l'OTAN qui doit diriger une équipe d'élite dans un pays asiatique, résumé le plus simplement du monde à une zone de conflits. Notre héros est, par ailleurs, l'archétype du soldat US, tout comme ses comparses, à l'exception de "45", la femme forte du groupe. Un peu plus intéressante que le reste des personnages par certains aspects, l'incarner est surtout l'occasion de varier un peu le gameplay, comme vous allez le lire un peu plus bas...

Les gradés ont souvent le beau rôle

Dans la peau de Cullen, vous dirigez une escouade. Outre des joutes musclées à coups de fusils, mitraillettes, grenades et autres armes en tous genres, vous devez donc donner des ordres à vos soldats. Ceci via un système de commandes, simples à exécuter (à la croix directionnelle) pour entourer, au mieux, vos adversaires. Mais comme chacun sait, ce genre de système est souvent bancal. Heureusement, dans Special Forces, vos soldats agissent plutôt bien. Appliquant vos ordres tactiques avec vivacité, ils se placent souvent comme prévu. Bien entendu, il ne se collent pas toujours dans la meilleure position mais globalement, on peut être satisfait de leurs réactions, d'autant qu'ils sont efficaces en combat et qu'ils sont capables de s'entraider si un membre de l'équipe est touché. Un bon point, qui pourrait nous faire croire que Special Forces a un certain intérêt dans le registre de la stratégie. Mais cela est rapidement ruiné par une I.A adverse généralement peu convaincante. Céder au bourrinage en "oubliant" la stratégie s'avère donc logique dans la plupart des cas et annihile, de fait, votre envie de faire des efforts pour mieux jouer votre rôle de leader. Dès lors, Special Forces devient vite un grand champ de tirs dans lequel vous pouvez pratiquement faire le ménage à vous tout seul. Dommage...

Une campagne en deux temps

Si l'action demeure grossière et bourrine, les affrontements simplistes auxquels vous prenez part n'en restent pas moins trépidants, notamment grâce à une réalisation flatteuse, et ceci malgré un aliasing persistant. D'ailleurs, on apprécie d'incarner "45", la demoiselle, durant certaines séquences. En marge des grandes batailles de Cullen, elle permet de jouer la carte de l'infiltration, avec ses armes silencieuses et ses niveaux de nuit. Mais là encore, il manque quelque chose : un réel challenge. En effet, passer entre les rondes des gardes ou faire le ménage est aisé et il faut vraiment manquer d'attention pour être repéré et se retrouver, finalement, en réel danger. Au total, ce sont un peu plus d'un dizaine de missions qu'il faudra remplir entre tueries, infiltration, destruction, sabotage, etc. Rien de bien grisant en somme pour un jeu d'action basique, mais qui séduira sans doute les amateurs de films de guerre. Nous passons rapidement sur la possiblité de customiser ses armes, à force de les utiliser tant cela est basique. Mais précisons que le système de ciblée se révèle très tolérant, en solo comme en multi. Du coup, les kills s'enchaînent vraiment facilement. C'est un style, on aime ou pas...

Garde à vous !

En marge de la campagne solo, amusante mais pas vraiment subtile et parfois même un peu répétitive, SOCOM : Special Forces propose des modes de jeu en ligne. A 32 joueurs sur des cartes plutôt bien fichues, vous devez participer à des joutes musclées, parmi lesquelles les trop classiques matchs à mort et récupération de points ou de données stratégiques. Rien de bien suprenant encore, même si on ne peut pas jeter la pierre au jeu pour cela. Un dernier mode demande aux joueurs de protéger un spécialiste des explosifs, alors que l'autre équipe doit le débusquer pour lui régler son compte. Sympa et un peu plus original que les autres modes, celui-ci n'en demeure pas moins un prétexte à des luttes acharnées. Enfin, il est possible de participer avec quatre comparses à des missions scénarisées. Vous l'aurez compris Special Forces est loin de casser la baraque mais assure le minimum syndical pour un jeu du genre en ligne. Pour finir, soulignons une compatibilité réussie avec le PS Move, qui permet de jouer de manière efficace dans des conditions optimales. Sans doute grâce à un système de visée très (très) tolérant...

SOCOM : Special Forces n'est pas une révolution mais un jeu de guerre classique que certains qualifieront sans doute d'efficace, à défaut d'être réellement subtil. On regrette, d'ailleurs, des missions peu inspirées et une I.A des ennemis souvent à la ramasse, rendant l'action plutôt facile, sauf en cas de surnombre. La gestion tactique simple de votre escouade aurait pu être vraiment amusante, si on ne comprenait pas trop vite qu'elle est loin d'être indispensable. Reste alors une campagne divertissante mais pas inoubliable et des parties en ligne sympathiques. Mais cela ne suffira pas à faire de Special Forces le jeu qui supplantera Ghost Recon : Advanced Warfigher.