Tenchu zzZzzzZz. Voilà comment résumer mon expérience sur ce nouveau volet "nouvelle génération". Pourtant, j'adore les ninjas, j'adore plus encore m'infiltrer... mais vous savez ce que c'est, certaines choses passent mal l'épreuve du temps, et malgré toutes les bonnes volontés, il est bien difficile de ne pas classer parmi elles ce Tenchu Z. Pourtant, j'ai fait de sacrés efforts pour me glisser dans la peau de mon personnage.

Notre Ninja perso

Parmi les rares innovations de Tenchu Z, on peut en effet créer son propre ninja. Homme ou femme, avec le choix parmi quelques visages ratés, quelques coupes de cheveux quelconques, et autres options de personnalisation sans grand intérêt. Cette possibilité ne devient attractive qu'après avoir débloqué des masques débiles, et encore... du gadget amusant qui est loin d'être l'ingrédient permettant de renouveler le titre. Plus intéressant déjà, la possibilité de jouer avec les trois attributs du personnage : santé, force et agilité. Effets constatés en jeu : quasi- inexistants. Acheter de nouvelles techniques et compétences ? Voilà ! Ah, mais, attendez, elles sont rarement utiles, et surtout retorses à exécuter. Un peu, finalement, comme tout le reste des talents mis à notre disposition.

Difficulté mal placée

Dans un titre où la discrétion, la précision, et la rapidité d'exécution sont les maîtres mots de la formule, on s'étonne de retrouver une maniabilité d'avant-guerre, aux combinaisons de boutons farfelues, à l'ergonomie fantômatique. Et puis, finalement, quand on s'accroche malgré tout, qu'on surmonte ces difficultés d'un autre âge, pour tenter de se replonger dans le trip, on s'aperçoit bien vite que l'IA n'a pas non plus évolué. Les gardes nous oublient après un coup de grappin vers les toits, sont parfois incapables d'engager une poursuite en dehors d'une maison (il doit faire trop froid ou trop sombre dehors), chuttent de quelques mètres pour se relever immédiatement amnésiques, et forment généralement une opposition qu'il est si facile de berner ou de coincer dans une texture qu'on n'y prend finalement que peu de plaisir. D'autant plus que les confrontations sont elles aussi mécaniques et répétitives, incapables de fournir les sensations qu'on attend d'un combat à l'arme blanche entre un samuraï et un ninja.

Ninj'abandonne

Le grand trip des amateurs de Tenchu, c'est d'exécuter leurs missions à la perfection. Du point d'entrée jusqu'à la cible, sans que personne en chemin ne se doute de ce qui se trame, et ne découvre qu'au petit matin le corps égorgé d'une victime qui n'a pas même eu le temps de se sentir mourir. Le jeu nous note même pour, comme d'habitude. Mais curieusement, le système semble échouer à évaluer la performance d'un joueur trop imaginatif. Comment ça je me tape la même note en refaisant cette mission, alors que je suis allé directement à la cible, que je l'ai éliminée sans qu'elle ne me remarque, et qu'à ma première tentative j'ai du refroidir 3 gardes en chemin qui ont braillé à tout va que j'étais là ? Peut-être, finalement, que passer sur le muret extérieur et faire le grand tour sans tuer un seul garde n'a pas vraiment été prévu... encore un aspect raté. Tout est approximatif dans ce Tenchu Z ; il est le reflet cruel d'une licence aux charmes passés, dont les thèmes pourtant attirants ont succombé aux assauts répétés d'un level design médiocre, d'une lenteur pénible, d'un narratif quelconque, d'une réalisation passée, d'un gameplay essoufflé, d'ajouts négligeables... Quelle tristesse que cette série jadis quasi-culte, qui est petit à petit devenue une série vieillissante, dépassée, une série dont ce dernier volet sonne finalement le glas, la transformant en 2007 en ce qu'il convient d'appeler... une série Z.