Kirby, la petite crotte de nez rose, revient dans de nouvelles aventures à base de grailles et de trésors ! La palpitante intrigue du jeu démarre ainsi : alors que Kirby s'apprête à s'engloutir un gâteau à la fraise, ce dernier se met à disparaître devant ses petits yeux de merlan frit. Pensant à une énième fourberie sycophante de son ennemi juré, le roi Dadidou, il se met en quête de retrouver sa sainte graille dérobée. Très vite, il s'apercevra qu'une bande de rats anxiogènes se cache en réalité derrière toute cette affaire. C'est là que commence un périple tout mignon, qui soulèvera des questions existentielles sur la nature du produit intérieur brut de Dream Land et sur la notion d'ultralibéralisme qu'exècre le philosophe structuraliste Noam Chomsky. Attention, les neurones vont rougeoyer en montant dans les tours. Ou pas.

De la plateforme bien banale

Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas joué à un soft conceptuellement aussi basique que ce Kirby : Mouse Attack. En effet, il s'agit d'un titre de plateformes tout ce qu'il y a de plus conventionnel dans le genre. Les énigmes sont absentes et l'action se déroule de manière linéaire, sans surprendre le chaland. On aurait pu croire aisément que le titre tournait sur GBA si nous n'avions pas eu sous les mirettes la seconde partie tactile de l'écran, exclusivement dédiée à la gestion des items de notre personnage chamalesque. En gros, à l'instar des autres opus de Kirby, il suffira d'avaler ses ennemis et de les recracher, ou encore de les digérer pour obtenir des pouvoirs hétéroclites. Le but ultime étant tout simplement de rallier la sortie de chaque niveau puis d'exploser un boss de temps à autre. Bref, vous l'aurez compris, Kirby : Mouse Attack reste un titre destiné en premier lieu aux joueurs en culottes courtes. Et la mention "à partir de 3 ans" ne viendra pas nous contredire sur ce point.

Mais encore...

Pour ce qui est de l'intégration de l'écran tactile dans le gameplay du jeu, sachez qu'elle est anecdotique. En effet, notre héros se manie à la croix de direction comme sur n'importe quelle autre console, l'écran sensitif étant réservé à la gestion des items, que vous pourrez combiner du bout des doigts pour en créer de nouvelles. Par exemple 3 bulles de Kirby mélangées vous offriront une vie supplémentaire, tandis que deux aliments combinés vous donneront un revitalisant pour rétablir l'intégrité de votre barre d'énergie. Pour ce qui est des pouvoirs de Kirby, il pourra selon l'item ingéré cracher des flammes, électriser ses ennemis, donner des coups d'épée, balancer de la glace, se transformer en métal pour écraser ses adversaires... soit bénéficier d'un panel de 25 capacités interlopes pour pulvériser tous les obstacles qui se dresseront sur son chemin, à la manière de Marc Andersen, notre ancien directeur de la publication à la vieille époque de Joypad. C'est vous dire à quel point ses pouvoirs seront redoutables.

Ce n'est que pour les enfants...

Graphiquement, Kirby : Mouse Attack est également sans surprise. Ca ressemble furieusement aux épisodes précédents sortis sur GBA, en terme de coloris et de design. C'est très beau et soigné, avec des scrollings différentiels en parallaxe pour apporter de la profondeur visuelle à toute cette atmosphère enfantine. Avec ses 8 mondes et ses 120 stages, le soft propose un challenge relativement court à cause de son niveau de difficulté très peu élevé, que l'on devine sciemment adapté à sa cible prioritaire : les très jeunes bambins voulant s'initier à leurs premiers émois vidéoludiques. De toute ces heures passées à franchir des promontoires, à jouer les anorexiques en gobant et en régurgitant ses ennemis, on ne retiendra en fin de compte que la bonne humeur dégagée par le soft, ses3 mini jeux en mode multikeums (2 à 4 comparses) et une progression linéaire sans retournement de situation abracadabrant. C'est pourquoi je vous ferai le coup classique du verdict double, non pas que je sois schizophrène dans la vraie life... Bref, pour conclure tel un Jean Pierre Foucault impérial, je vous dirai que Kirby : Mouse Attack constituera une expérience hautement charismatique pour les joueurs de moins de 10 ans. Les autres en revanche risqueront de le consommer comme un vulgaire bouquin de la collection Arlequin, c'est-à-dire vite fait bien fait. Et là vraiment, tout est dit !