Quand Eggman (qui adopte définitivement son nom japonais dans notre version européenne) décide d'inaugurer un parc d'attractions en orbite au-dessus de la Terre, Sonic et Tails ne sont pas dupes sur les intentions de leur éternel ennemi et percent bien vite le plan machiavélique du génie dérangé. Le professeur fou utilise l'énergie de petites créatures aliens nommées les Wisps, afin d'alimenter ses inventions les plus redoutables. Mais si ces petites créatures fournissent un excellent carburant à ce gros porc, ils permettent aussi à Sonic d'acquérir de nouvelles capacités, vraiment grisantes, qui vont s'avérer extrêmement utiles au hérisson pour braver tous les dangers.

Une palette de capacités

Si Sonic conserve les mouvements que l'on a découvert au fil de ses aventures 3D (le saut téléguidé, la glissade, le grind... il perd par contre sa faculté de se mettre en boule au sol), la présence des petits Wisps élargit considérablement ses capacités. Chaque créature de couleur différente confère à Sonic de nouveaux pouvoirs. Révisons ensemble, le spectre colorimétrique : le Wisp jaune transforme Sonic en foreuse, permettant de belles vrilles dans la terre, dans l'eau ou dans les airs ; le violet transforme le hérisson en bête vorace, détruisant tout sur son passage ; le orange permet d'atteindre les cimes, matérialisant le hérisson en fusée ; le vert permet de s'élever dans les airs tel un ballon de baudruche et nous nous arrêterons là, l'énumération étant une vrai tare stylistique et Sonic en possédant beaucoup dans cet épisode (du style), il serait dommage de tout gâcher. Et puis, il faut savoir se laisser surprendre !

Super Sonic Galaxy

Des surprises, Sonic Colours en réserve beaucoup et pas d'inquiétude, elles sont bonnes. Évoquons l'atmosphère du titre, les différents pouvoirs cités plus tôt vous ayant peut-être rappelé quelque chose... À l'évidence, les aventures célesto-cosmiques (© JulienC) d'un certain plombier moustachu, ont inspiré la Sonic Team : du thème symphonique de l'écran titre, aux différentes transformations du hérisson, de l'aspect de la station spatiale jusqu'aux plans de sélection de niveaux, en passant par les pièces anneaux étoiles rouges à récolter dans les niveaux, énormément d'éléments rappellent Super Mario Galaxy et en particulier le deuxième épisode. Mais cette inspiration est bien là pour le mieux car Sonic conserve également les forces qui lui sont propres : une vitesse époustouflante et une mise en scène spectaculaire.

Un parc à thèmes qui fait sensation

Le parc d'attractions du Dr. Eggman est composé de plusieurs "planètes" aux ambiances différentes : si on est bluffé par la zone Casino, fluo, techno, sorte de Route aux étoiles de Mario Kart sous acides et pleine de néons, la poésie de la planète natale des Wisps épate tout autant. Proposer de se retrouver au milieu de hautes herbes, avec une musique électro assez zen, après avoir traversé à toute vitesse des univers ressemblant à un Las Vegas de l'espace, est un parti-pris vraiment intéressant de la part des développeurs. Les mondes sont ainsi variés, beaux, impressionnants et regorgent de subtilités sympathiques (Sonic qui dans le monde aquatique court sur les flots par exemple). Les musiques ne sont pas en reste et les thèmes techno, electro, sont dynamiques et accrocheurs sans pour autant être abrutissants.

Un vrai roller coaster !

Un vrai travail à été apporté sur le level design, très impressionnant, permettant aux phases de gameplay 3D de s'enchaîner avec limpidité avec celles en 2D, et la présence des Wisps peut être comparée aux power-ups de Mario (champi, fleur...) et non pas assimilée à une vulgaire manière de donner un peu plus d'attrait à la mascotte de Sega, comme ça a pu être le cas dans le passé. L'utilisation de ces petits aliens apporte de vraies mécaniques de gameplay, comme par exemple la créature qui vous permet d'utiliser le "pas rapide", qui dynamise d'une manière convaincante l'action. Ce "pas rapide" vous permet en effet de vous déplacer latéralement très vite durant vos courses supersoniques, donnant ainsi lieu à des batailles au coude à coude avec des sbires, pleines d'action et de fun. Les confrontations face aux boss sont également des moments d'action frénétique, ceux-ci étant des robots géants ou encore un vaisseau titanesque qu'il faudra poursuivre à toute vitesse, dans l'espace, sur un chemin qui se crée au fil des pas de Sonic... Impressionnant. Ce qui n'est malheureusement pas le cas du mode multijoueurs qui projette les joueurs au commandes de Sonic robotisés, de différente couleur selon le joueur, et qui évoluent dans des environnements assez vides et sur un plan 2D. Disons que ce mode a tout de même le mérite d'exister et qu'il reste tout de même une opportunité de s'amuser un peu à deux. Un détail agréable pour finir : il est possible de choisir le japonais comme langue des dialogues dans le jeu. Les jolies cinématiques de l'histoire n'en seront que plus supportables, car elles sont évidemment destinées à un jeune public, et contiennent leur lot de blagues pour nains.

Pas de chichis : Sonic Colours est le meilleur Sonic 3D depuis les épisodes Adventure sur Dreamcast. Beau, bénéficiant d'une mise en scène, d'un gameplay et d'un level design spectaculaires, Sonic Colours relance le hérisson bleu dans la bonne voie. La Sonic Team a su habilement s'inspirer du plombier bedonnant de chez Nintendo pour redonner de l'élan à son hérisson et c'est avec une grande joie que nous retrouvons Sonic au meilleur de sa forme !