Connaissant (trop) de fans de cette série, quand je dis "ressortir les crampons", je ne veux vexer personne ! Je sais pertinemment que les vrais fans ne les ont jamais rangés. La question, pour eux, c'est plutôt de savoir s'il faut réinvestir ! Pour les nouveaux venus, j'insiste, il va falloir lire le test d'origine pour savoir de quoi nous parlons.

Mort au racisme !

Résumé des épisodes précédents : alors que Blood Bowl avait déjà ravi les fans en 2009, malgré un manque de finition indéniable, cette version d'un sport réservé aux gentlemen n'était quand même pas totalement satisfaisante. Déjà parce qu'il a fallu attendre de nombreux patchs pour stabiliser ce titre et rendre la partie online digne de ce nom, mais surtout parce que l'univers du jeu de plateau d'origine se voyait amputé de 11 races, pour n'en garder que 9 dans cette version numérique. Un drame pour les puristes.

Cette "fausse-extension" "vraie-update" corrige donc en premier lieu ce problème. Aux Humains, Elfes noirs, Elfes sylvains, Nains, Orques, Gobelins, Chaos, Skavens et Hommes-lézards s'ajoutent à présent une liste impressionnante de races mordues de ballon ovale plein de sang : Amazones, Elfes, Hauts-elfes, Halflings, Khemri, Morts-vivants, Nordiques, Nécromantiques, Nurgle, Ogres, Vampires. Au passage, on gagne également 3 nouveaux stades (une crypte, un navire un poil modifié et un terrain enneigé), ce qui porte leur total à 9. Jusqu'ici, rien de bien transcendant.

Du neurone musclé

Le petit souci de cette licence, c'est que ce monde rempli de brutalité et de blagues vaseuses des commentateurs cache en fait un véritable jeu de stratégie touffu. L'ajout d'un nouveau didacticiel est donc plus que bienvenu, mais celui-ci rate un peu son essai... Moins de boulot sur l'enrobage et plus sur les notions à expliquer aux débutants la prochaine fois ! Merci ! En prime, le décalage entre les dialogues et ce qu'on voit à l'écran est parfois bien crispant. Pas de recette miracle donc : si l'univers et le concept vous accrochent, il va falloir trimer. Faire des parties, comprendre comment interagissent les statistiques de chaque joueur, maîtriser ses nerfs quand les jets de dés virtuels ne sont pas en votre faveur... Et le tout en mode classique, au tour par tour, pour avoir le temps de bien intégrer les finesses de ce titre. Car pour en revenir aux races, rien que bien exploiter forces et faiblesses de ces dernières demande de l'expérience. Alors oubliez l'idée de commencer en regardant les formes aguicheuses des Amazones ou Elfettes : de l'Orc, de l'Humain bourru, c'est ça qu'il vous faut pour débuter !

Il était une fois...

Seul ajout notable dans les modes de jeu, le mode "Histoire" qui va vous permettre de vivre la carrière d'un coach d'exception, menant à la victoire différentes équipes légendaires, pour finir au sommet. Le tout saupoudré d'informations "historiques" (logique) sur les origines de ce sport. De quoi appâter encore plus les fans de la licence et éduquer les nouveaux.

Voilà, c'est pratiquement tout pour les nouveautés, ce qui risque de laisser dubitatif les amateurs éclairés pas assez fans pour foncer tête baissée. Surtout que patché en version 2.0.0.3 au moment du test, j'ai encore eu un crash en plein milieu de partie (un Runtime C++ pas content a priori). Alors, acheter ou bouder ? Le choix est relativement simple. Avec 33% de réduction pour les possesseurs de la première version, le titre reste abordable. Surtout qu'en fait, les 45 euros annoncés comme prix officiel sont souvent plus proches des 30 euros quand on cherche un peu !

Un prix raisonnable pour un titre qui bénéficie d'un atout certain : il n'a pas vraiment de concurrence dans le genre, et les fans de Games Workshop ne réfléchiront pas très longtemps avant de profiter de leur univers préféré. Pour eux, tout le sel de Blood Bowl se trouve également dans un mode online riche et complet, qui a bien évolué au fil des patchs, avec classement des coachs, ligue, etc. Jeu de niche par excellence, ce titre n'a pas la réalisation nécessaire pour séduire le joueur lambda. Il faut une affection particulière pour cet univers, aimer la stratégie et supporter l'injustice des dés. Et croyez-moi, ils savent être injustes, même quand on demande un tout petit 2 !