Des jeux qui voulaient nous faire peur, il y en a eu. Prenez Alone in the Dark ou Silent Hill par exemple. Parfois ils nous plaçaient directement dans la peau du personnage, en vue FPS. On peut citer F.E.A.R. premier du nom, qui provoque quelques sursauts pour peu que vous jouiez le jeu. Pareil pour Dark Corners of The Earth, le FPS Cthulhien, qui se base encore plus sur la vulnérabilité du héros. La série Penumbra de Frictional Games se trouve tout à fait dans le prolongement de ce genre, avec plus de dangers et aucun moyen de se défendre. Et le dernier titre de ce studio : Amnesia : The Dark Descent est l'héritier de ce type de gameplay où vous plongrez dans un univers extrêmement hostile sans aucune arme ni protection, si ce n'est votre bon sens et votre volonté de vivre.

Rien de plus simple !

Vous êtes Daniel, et vous allez devoir pénétrer jusqu'au cœur du château de Brennenburg, et de l'horreur par la même occasion. Pourquoi ? L'histoire étant l'un des points forts du jeu, pour laquelle on défie la folie, je ne vous en dirais pas plus. C'est vraiment un bon mix de Dracula et Cthulhu, on regrettera seulement de ne pas avoir un poil plus de réponses à la fin. Quant au gameplay, il est assez simple : vous progressez de couloirs en donjons en évitant les monstres sanguinaires et en vous raccrochant aux sources de lumière pour ne pas vous effondrer psychologiquement. Pour vous aider, vous avez une lampe à huile qu'il faut remplir continuellement et de l'amadou en nombre limité pour allumer les torches et autres bougies ici et là. Régulièrement, un puzzle vous demandera quelques temps de réflexion avant d'être débloqué. Mais de façon générale, Amnesia est assez facile.

Maman...

De toute manière, on ne joue pas à Amnesia pour gagner. C'est expliqué au début du jeu d'ailleurs. Le challenge n'est donc pas spécialement dans la progression. On joue avant tout pour se faire peur. Et de ce côté-là, Frictional Games sait y faire. Chose assez peu banale, les devs arrivent à créer une ambiance gore réellement effrayante. Probablement parce que c'est du gore malsain et non pas grand-guignolesque comme on voit souvent. Entre le jeu des lumières, le poids de la narration et l'oppression sonore, l'environnement est simplement parfait. Rien qu'en écrivant cela seul devant mon PC et en me remémorant ma partie, je me sens mal à l'aise. J'ai entendu un bruit. Il y a quelqu'un ? Non, personne. Tiens je vais allumer moi, il fait trop sombre ici...

Surtout ne pas péter

On peut mourir dans Amnesia, notamment (mais pas que) à cause de certains monstres qui rôdent. Des vrais, qui traînent des pattes, mais deviennent terriblement véloces dès qu'ils vous ont repéré. Et qui vous tuent en un coup ou deux. Dans ce cas, le jeu reprend un peu avant et la bête a disparu. Ah ouais, facile. Pourquoi se fatiguer à leur échapper ? Pour, justement, rester en vie. Pour conserver cette peur de la mort le plus longtemps possible, planqué dans un coin sombre, alors que le noir vous rend fou ; à regarder ailleurs pour ne pas voir l'innommable créature dont les grognements rauques sont si proches, si horriblement proches.

En général, on joue à un jeu vidéo. Cette fois, on joue *avec* Amnesia : The Dark Descent, à se faire peur. Il faut créer une complicité avec le titre de Frictional Games et se laisser embarquer. Si tout se passe bien (ou mal pour le coup), vous allez sacrément flipper et vous en redemanderez. Amnesia coûte 15 euros sur Steam ou sur le site officiel (qui pour le coup permettra au développeur de percevoir plus de sous). Il existe une démo que je vous conseille avant achat. Si à la fin de celle-ci, vous n'avez pas eu peur, alors peut-être qu'Amnesia n'est pas pour vous. Dommage, mais je peux comprendre. Au moins, c'est vite vu, alors essayez.