Les versions étant similaires, les tests le sont également.

Une chose est certaine : graphiquement, le titre développé par Milestone (SBK notamment...) a connu un joli peaufinage depuis la dernière version testée à la rédaction. Certes, nous sommes tous d'accord pour dire que la qualité de ce titre ne réside pas dans ses graphismes, loin d'atteindre le niveau d'excellence des jeux HD actuels, mais nous sommes également loin du bâclage absolu qu'on entend parfois ici et là. Les décors sont nombreux et plutôt denses selon les pays traversés, et pour faire court, ils remplissent leur office. Evidemment, on aurait aimé plus de vie autour des tracés, plus d'oiseaux dans le ciel (j'ai quand même vu un train passer...), et surtout plus de complexité au niveau de la météo qui, comme chacun sait, turlupine nombre d'entre nous ici bas... Elle est malheureusement réduite à sa plus simple expression.

La météo inexistante

Il faut l'avouer en effet, dans le domaine du rendu météo, nous sommes loin d'un Colin McRae DiRT 2 ou d'un F1 2010 avec la pluie qui s'abat sur la visière / pare-brise et les essuies-glace qui se mettent en branle, avec le jeu de Rallye de Codemasters. Et pour cause, il ne pleut pas, pas plus qu'il ne neige... On se contentera de pistes détrempées (et encore, sans gerbe d'eau ou de boue), et c'est tout. En vérité, le jeu de Milestone n'a pas voulu faire dans l'esbroufe. Avec un moteur de jeu loin de valoir l'EGO Engine de Codemasters, le développeur italien a tout misé sur l'impression de vitesse et le capital fun de WRC 2010. Ce dernier offre des sensations intéressantes aussi bien sur asphalte que sur Terre ou sur Neige (glace et congères selon les tracés), les trois surfaces proposées
dans le jeu.

L'Academy des Fun ?

Comme je vous le disais ramenardement lors de notre dernière preview, WRC 2010 s'appréhende de plusieurs façons. Avec ses 3 niveaux de difficulté tout d'abord
: Débutant, Intermédiaire et Professionnel (le niveau des adversaires est plus largement modulable avec une jauge, tout comme il est possible d'avoir des dégâts légers ou importants). Dans le premier
cas, toutes les aides seront activées (aide à la
stabilité, assistances au freinage, et des adversaires plus faciles à battre). Dans le second cas, seule l'aide au freinage est
présente, et les adversaires sont bien plus coriaces. Enfin, dans le mode
"Pro", toutes les aides sont désactivées, la caméra est dans
l'habitacle, et les adversaires sont beaucoup plus forts. Je vous rassure cependant, tout reste parfaitement jouable, même pour un débutant. Les temps des développeurs sont difficiles à battre, lors d'une première sortie, mais en vous cramponnant, vous accrocherez un certain nombre de leurs temps établis. Plusieurs modes de jeu sont proposés dans WRC 2010 : quoi de mieux que de commencer par se familiariser avec le mode Rally Academy ? Comme son nom l'indique, il s'agira ici de se faire la main sur la conduite forcément différente d'un jeu de Rallye. Plusieurs séquences pour se familiariser avec les différentes surfaces (freinage tardif, frein à main, dérapage, sauts, dénivelés, etc.), et des temps à battre, assez facilement il faut le dire, avec la présence du fantôme-prof. Une belle mise en jambes en quelque sorte sur une douzaine de courses éclectiques, qui donnent d'emblée le ton.

Une carrière qui va crescendo

Passé ce mode "Ecole de pilotage", le plus gros morceau du jeu vous attend. Il s'agit bien évidemment du mode "Carrière". Ultra complet, vous le débuterez tout d'abord en catégorie J-WRC, "J" pour Junior. Viendront ensuite, dans l'ordre, le P-WRC, le S-WRC et enfin le WRC, le saint des saints. Notez que le fameux Groupe B des années 80 n'est disponible qu'en téléchargement (environ 5 euros...). Ouaip, c'est triste... Au programme des réjouissances donc, pas moins des 13 rallyes (Suède, Mexique, Jordanie, Turquie, Nouvelle-Zélande, Portugal, Bulgarie, Finlande, Allemagne, Japon, Espagne, Pays de Galles et France) du championnat WRC de la saison 2010, pour 78 circuits au total, mais également 18 voitures, tous les pilotes (60 en tout), de Sébastien Loeb à Dani Sordo passant par Sébastien Ogier, Kimi Raikkonen ou encore Ken Block, ainsi que toutes les écuries officielles of course. Au fil de vos victoires, vous gagnerez des Crédits, la monnaie du jeu. Elle vous permettra de vous acheter de nouvelles voitures, de nouveaux sponsors (qui augmenteront les primes de course) ou encore de nouveaux coloris pour votre véhicule. Pas indispensable ceci dit, vu la qualité de la modélisation des caisses, loin d'être parfaite. Pas moins de 55 rallyes (avec 6 spéciales dans chaque) vous attendent dans le mode "Carrière", réparties sur 10 sections qui sont autant de niveaux de difficulté. Que vous débloquerez au fil de vos victoires donc, ou tout simplement en battant des objectifs donnés, comme par exemple faire mieux qu'un pilote, établir les 5 meilleurs temps scratch à la suite (sur 5 donc), ou encore terminer à une position donnée lors d'une épreuve complète. En tout cas, un mode qui vous fera jouer de très nombreuses heures, surtout si vous vous acharnez à tenter de battre les meilleurs temps des développeurs... Côté réglages, ils sont assez sommaires et pas trop rébarbatifs à changer. Les dégâts à réparer peuvent se faire manuellement ou de manière automatique, en fonction du temps qu'il vous reste entre deux spéciales.

Mais encore...

Outre les modes Carrière et Rallye Academy, vous aurez également droit à du Contre-la-montre, ou encore du multi jusqu'à 4 en version "Hotseat" (à tour de rôle). Mais libre à vous de peaufiner vos trajectoires et vos connaissances des spéciales en vous lançant dans une course solo, un rallye solo ou un championnat unique. "C'est vous qui choise". Le mode en ligne, en revanche, est quelque peu décevant finalement, puisqu'il ne nous autorise qu'à disputer des épreuves classiques (course solo, rallye solo ou championnat) avec les fantômes d'autres joueurs... On a vu plus sexy. Tout comme les temps de chargement du jeu d'ailleurs, ultra longs,et qui, pour des joueurs comme Julo, sont carrément rédhibitoires dans l'attribution d'une note. Heureusement que je suis plus clément que lui pour ce défaut, certes ultra pénible il faut bien le dire, mais qui est fort heureusement rattrapé par le reste... L'ensemble du jeu donne vraiment envie de passer outre ce vilain défaut et de poursuivre sa quête du titre mondial suprême !

Simu-Arcade ou Arcade-Simu ?

Difficile à dire, même après de nombreuses heures de jeu. Une chose est sûre : les aides au pilotage, plutôt nombreuses selon le degré de difficulté sélectionné, sont là pour permettre à tout un chacun de prendre son pied. Que vous soyez néophyte ou aguerri, WRC 2010 peut être joué sans trop de problèmes, mais comme d'habitude, chercher la performance absolue sera loin d'être une synécure. Les spéciales sont parfois très longues, et la moindre erreur se paiera cash au niveau du temps ou de votre mécanique. Finir une spéciale avec une boîte cassée vous coûtera en effet énormément de temps. Heureusement, on peut recommencer chacune d'entre elles... Si les revêtements ne permettent pas de faire une vraie différence entre les spéciales au niveau sensations (la manette ne vibre que si vous coupez dans l'herbe, ou sur des surfaces du genre pavés ou ponts de bois, too bad...), il faudra toutefois adapter son style de conduite selon la surface... On ne roule pas pareil sur neige ou sur terre ! Même sur l'asphalte mouillé, le dérapage au frein à main sera plus délicat. J'avoue ne pas avoir retrouvé les longs dérapages qui font tout le charme du rallye. En revanche, il est toujours possible de "jeter" sa caisse dans un virage pour lui faire prendre la trajectoire désirée. Des moments superbes. Même si par moment, on regrettera le manque d'adhérence de la voiture, qui a la fâcheuse manie de se déporter sans que l'on n'y puisse rien, à part lever le pied et réaccélérer aussi sec. En tout cas le pilotage reste très agréable et pas vraiment bourrin.

Des tracés sympas

WRC 2010 combine habilement les tracés sinueux (Turquie par exemple), aux longues lignes droites (type Nouvelle-Zélande) à très haute vitesse. Mais pas seulement : chicanes, virages en dévers, virages rapides, épingles, tout y est ou presque. Même les passages sur les ponts, sur des points d'eau (ok, là c'est vraiment moche...) ou encore au milieu de barrières en bois ou en béton (qui font des très gros dégâts quand on les percute) procurent des sensations superbes. Les recommandations de votre copilote (homme ou femme, au choix) seront donc primordiales, même si parfois ils ont tendance à quelque peu dérailler. A vrai dire, personnellement, je me suis habitué à scruter la route et les indications visuelles en haut de l'écran. Mais bon...

Bien entendu, les sensations de pilotage seront optimales avec l'une des deux vues cockpit (voire capot, bien que trop perturbante avec les reflets des paysages), les autres étant tout simplement inutiles, ou alors juste pour les replay... Niveau déformation, si ce n'est pas encore ultra beau, ça reste de très bonne facture avec pas moins de 32 points de dégâts (pare-brise, capots, boîte de vitesse, roues, etc). Niveau sonore enfin, on a déjà entendu mieux (ça peut casser les oreilles par moment), mais là encore rien de totalement rédhibitoire à mes yeux. Enfin, à mes oreilles. On attend cependant mieux pour la prochaine version, dans ce domaine également.

Rallyez-vous donc...

... à son panache de fumée. WRC 2010 est revenu de loin pour finalement s'avérer être une bonne surprise. Certains pourraient lui reprocher son physique ingrat, modelé par des graphismes un brin dépassés. Certes, il est difficile d'en faire sur ce point un concurrent direct à Gran Turismo 5. Toutefois, force est de constater que le fun du jeu est bien évidemment apporté non seulement par le pilotage, suffisamment technique tout en étant accessible, mais aussi par ses modes de jeu complets et sa belle durée de vie. Un premier opus finalement bien géré par Milestone, dont on espère maintenant, pour la version 2011 (d'ores et déjà officialisée), un bien meilleur ramage... Croisons les doigts !