Cela faisait longtemps qu'un jeu musical n'avait pas provoqué un tel engouement. Depuis les Dance Dance Revolution et leurs tapis de danse, on n'avait pas vu un titre du genre faire un tel carton commercial. Après un premier épisode sur PS2 qui provoqua un véritable raz-de-marée, puis sa suite sortie sur la même machine en 2006, voilà que les dieux du multi-plateforme nous gratifient d'une adaptation sur la console de Microsoft.

My Hero

Guitar Hero II débarque donc sur Xbox 360. Inutile de dire que l'intérêt de cette version par rapport à celle sur PS2 est minuscule. Outre la HD, quelques morceaux exclusifs et la possibilité d'en télécharger d'autres via le Market Place, c'est identique en tout point. Pas la peine de dépenser 90 euros supplémentaires, donc. Mais pour ceux qui ont raté le coche, lisez là suite car ça vaut son pesant de médiators... Le principe de GH n'est pas révolutionnaire, loin de là, puisqu'il reprend les mécaniques de base de n'importe quel autre jeu musical. Des points de couleurs défilent à l'écran, de bas en haut, et on doit jouer en rythme sur la guitare/accessoire fournie, en appuyant sur les boutons du manche tout en pinçant une fausse corde en plastique. Le concept est tellement simple qu'il tient en une phrase. Mais le talent du jeu vient surtout de son application. En usant des clichés du rock, les développeurs de chez Harmonix parviennent à rapprocher le joueur du fantasme de la rockstar. En cela, bien sûr, l'accessoire compte pour plus de 50% du succès du jeu. Cinq boutons placés en haut du manche et une sorte de switch qui vient simuler les cordes au niveau du corps de la gratte : simplicité, efficacité... top crédibilité. Au début, c'est vrai que l'on peut avoir tendance à rater des notes sans trop savoir pourquoi, mais après un court laps de temps, on s'adapte à l'instrument, qui finit par répondre quasiment à la perfection. Un bémol néanmoins, car si la guitare peut effectivement se retourner pour être utilisée par les gauchers, ces derniers (dont je fais partie) se retrouveront avec un vibrato mal placé, ce qui rend son utilisation vraiment incommode.

I wanna rock'n'roll all night...

La quasi cinquantaine de morceaux disponibles est bien adaptée au style du jeu (pour vous faire une idée, vous trouverez la tracklist complète ici), bien que d'un avis personnel, je trouve que cela manque de morceaux récents. Warrant, Kiss, Iron Maiden, etc... le trip hard-rock heavy metal, ça passe encore pas trop mal chez moi, vu que j'écoutais ça il y a 15 ans, mais je ne suis pas certain que cela parle à la nouvelle génération. De plus, il ne s'agit pas des chansons originales, mais de reprises, ou plutôt d'imitations qui permettent de faire des économies en ne payant que les droits d'auteur et pas les droits d'interprète. Du coup, sur certains morceaux, on tique un peu (le gars qui chante le Pearl Jam et le Alice in Chains a tout faux, par exemple). Selon le niveau de difficulté choisi, il y aura plus ou moins d'accords à plaquer et de boutons sur le manche à utiliser, ce qui permettra à tous les publics de profiter du titre à leur niveau. Du néophyte qui n'a jamais touché une gratte de sa vie, à MisterP, le roi du tapping, tout le monde pourra trouver son bonheur. D'ailleurs, on pourra faire des duels de guitare à deux simultanément, et même (sur certains morceaux) une sorte de duo dans lequel le deuxième joueur devra assurer la partie basse. Bien vu. Cela dit, même seul, la durée de vie est assurée, puisque l'on trouve une tonne de modèles de guitare différents (tous existants bien sûr), des morceaux et des personnages à débloquer par l'intermédiaire du mode carrière.

And party every day !

En fin de compte, Guitar Hero II doit son succès à cette géniale combinaison entre l'air guitar et la pseudo virtuosité suggérée par l'accessoire/guitare, grâce à laquelle on parvient à faire croire au joueur qu'enchaîner les solos à un million de notes, ben c'est facile. Du coup, on se prend au jeu à tel point qu'avec un minimum d'expérience, on enchaîne les Black Sabbath, Thin Lizzy, Suicidal et autres gros classiques du rock qui tâchent, en se payant le luxe de jouer sur l'attitude en gigotant la guitare un peu partout façon... guitar hero. Dans mon pays, c'est ce qu'on appelle « un exito » !