Les versions étant similaires, les tests le sont aussi (la version PC reste cependant la plus évoluée)

Inutile de tourner autour du pot, AVP a clairement du potentiel pour toute personne qui a aimé ne serait-ce qu'un seul des films dédiés à l'une des deux races extraterrestres. Au programme des réjouissances, nous commencerons donc par l'atmosphère générale du titre qui reste fidèle à la griffe et à la vision thermique près à ce que l'on trouve dans les versions cinéma. À tel point qu'AVP parvient même à nous faire sursauter dans certains niveaux, notamment avec le Marine. Car vous l'aurez compris, l'autre grande force de cet opus réside dans la possibilité d'incarner, un Predator, un Marine ou un Alien, au travers de trois campagnes distinctes qui s'entrecroisent. Une spécificité qui offre trois jouabilités aux antipodes les unes des autres et plusieurs points de vue sur une aventure capable, en fonction de vos affinités extraterrestres, de vous faire rugir de plaisir, que vous soyez un dominé ou un dominant.

Avez-vous le pied Marine ?

Comme dans les films de la célèbre saga cinématographique, incarner un pauvre humain au milieu de ce déluge d'extraterrestres, gâtés par la nature, vous fait rapidement basculer dans le survival horror. Le début de sa campagne est un véritable hommage au premier film, "Alien : le huitième passager", et parvient sans mal à nous happer. La terreur vous guette au détour de chaque couloir dans une colonie décimée. C'est la panique permanente, le radar s'emballe sans cesse alors que les Aliens débarquent avec parcimonie pour maintenir constamment la pression. Cependant, cette campagne vire trop vite à "Aliens : Le Retour" lorsque les xénomorphes déboulent en surnombre. Heureusement, l'arsenal du marine (pistolet, fusil à pompe, à lunettes, à détection de mouvements, mitrailleuses, grenades etc...) s'étoffe suffisamment pour accroître l'intérêt et proposer tout ce que l'on peut trouver dans un FPS de base, la trouille en plus. Bref, la campagne du marine se révèle plutôt bien faite, même si on regrette le manque de crédibilité des PNJ (réactions robotiques et/ou stupides, parfois pas de réaction du tout) et un scénario méchamment convenu. Mais je le répète, les amateurs de jeux oppressants en sortiront satisfaits !

L'aliénation, c'est bon

La campagne des xénomorphes s'inspire du dernier volet des aventures de Ripley, "Alien : La Résurrection", et vous met dans la peau d'un Alien élevé en laboratoire qui attend sagement l'opportunité de se libérer. Bien ficelée elle aussi, c'est surtout dans sa jouabilité ultra rapide qu'elle se distingue. En effet, le xénomorphe est d'une incroyable mobilité et certains auront sûrement du mal à appréhender la bête, même si tout a été fait pour leur simplifier la tâche. En grimpant sur n'importe quelle surface, du sol au plafond, le xénomorphe joue la carte du corps à corps et court deux fois plus vite que les autres races. De quoi contourner, esquiver, frapper de côté, etc. Sa capacité à détecter ses ennemis à travers les murs, à l'odeur ou au bruit, confère un sentiment de puissance infini malgré sa relative faiblesse face à un adversaire bien armé. L'Alien a donc une jouabilité nerveuse et dynamique, certes plus difficile à dominer que celle du Marine, mais terriblement amusante une fois maitrisée.

Ouverture de la chasse

Le pan de l'aventure consacré au Predator propose une atmosphère toute particulière également, puisqu'il lève le voile sur les us et coutumes des chasseurs masqués. Quant à la jouabilité du bestiau, elle est basée sur le concept d'infiltration. Grâce au camouflage optique qui le rend presque invisible, le Predator doit gagner les hauteurs aux moyens de sauts de grande envergure ultra précis dont il faut abuser pour se cacher. En effet, peu le savent mais le chasseur aux dreadlocks est d'une étonnante faiblesse. Il devient donc impératif de réfléchir avant d'agir. L'utilisation de leurres sonores pour attirer les marines est d'ailleurs plus que recommandé avant de les finir grâce à un arsenal ultra développé. Invisibilité, griffes, vision thermique, armes de jet tranchantes, lances magnétiques et mines sont autant d'armes à exploiter pour surprendre l'adversaire !

Confrontation finale

Maintenant que vous savez à peu près ce qui vous attend dans chacune des campagnes, apprenez que même si l'ambiance d'AVP est séduisante, la jouabilité, quant à elle, souffre de certains défauts difficilement pardonnables. Pour exemple, les déplacements manquent de précision. Quelle que soit votre race, il n'est pas rare de bloquer sur un obstacle caché au sol. L'imprécision des sauts rajoute d'ailleurs à la frustration et les collisions mal gérées nuisent à la fluidité de l'action dans son ensemble. Ça ne flingue pas le soft mais c'est suffisamment gênant pour être souligné. Dans le même genre, les sanguinolentes fatalités sont d'une rare violence et profitent de nombreuses variantes, néanmoins elles virent trop souvent au handicap. Jugez plutôt : lorsqu'une attaque fatale s'enclenche, vous êtes vulnérable jusqu'à ce qu'elle se termine. Soit trois ou quatre secondes sans pouvoir vous défendre. L'occasion pour les ennemis à proximité de vous dérouiller avec facilité. En solo, on s'en accommode, mais en multijoueurs, ça peut carrément gâcher le plaisir. En effet, pendant que vous terminez un joueur, un autre a largement le temps d'arriver dans votre dos pour vous fataliser à votre tour. Et il en sera de même pour lui si un quatrième larron se mêle à la rixe. Pour résumer, j'ai tout simplement abandonné les fatalités en multi pour me concentrer sur les échanges de tirs musclés, ou mieux encore, le combat au corps à corps.

Jeux de mains...

Si l'arsenal de l'humain et du Predator gagnent en puissance avec le temps, toutes les races peuvent se battre au corps à corps. Sur ce point là, Rebellion réussit un petit tour de force puisqu'il est possible de contrer son adversaire d'un coup rapide, de lui casser sa défense au moyen d'une frappe puissante et d'encaisser ses coups avec des parades utilisées au bon moment. Le but de ce système est de faire vaciller votre proie pour la mettre à la portée d'une de vos fatalités, ou mieux encore, d'un enchaînement de coups fatals (ou pour gagner de l'espace dans le cas du Marine). Le concept est excellent et s'avère assez facile à dompter avec l'expérience. Bien que cela ne pardonne pas les imprécisions récurrentes du gameplay, cet aspect du jeu est une petite bouffée d'air frais dans le genre. On profite de ce système en solo comme en multi et autant dire que, grâce à lui, les parties ne manquent pas de rythme.

Plus on est décérébrés, plus on rit !

Vous l'aurez compris, si ce n'était pas Aliens vs Predator, la campagne solo des trois races, qui se complète en une petite dizaine d'heures, serait nettement moins savoureuse. Heureusement, un mode multijoueurs assez étoffé permet de s'amuser comme on l'espérait. Proposant pas moins de sept modes de jeu différents, on y incarne toutes les races pour des parties légères mais bien rythmées. Oubliez la compétition comme dans les autres FPS. Ici, il s'agit uniquement de fun ! Transformer tous les Marines en Aliens, dominer les humains en incarnant un unique prédateur, survivre entre soldats à des vagues de Xénos de plus en plus nombreuses, combats à mort entre races ou conquête de différents points sur une carte sont autant de styles de jeu qui suffiront à vous tenir éveillés jusqu'au bout de la nuit, malgré le manque d'équilibrage entre les différentes races !

Hermétique aux xénomorphes et aux chasseurs extraterrestres, vous ne pardonnerez pas à AVP sa réalisation technique honnête mais limite en 2010, le manque de précision de sa jouabilité, ses fatalités qui mettent en danger, son histoire peu inspirée et ses décors variés mais récurrents dans chacune des trois campagnes. Cependant, les trois jouabilités et atmosphères de chacune des races séduisent et proposent une grande variété de jeu. D'ailleurs, AVP est clairement un FPS d'ambiance et rien de plus ! Alors si vous êtes complètement dingue d'Aliens et de Predators, vous pouvez carrément lui accorder une étoile de plus dans notre notation. Mais si ce n'est pas le cas, le titre de Sega ne sera pour vous qu'un shooter moyen de plus !