La tendance veut que la plupart des jeux PC soient désormais activés au moyen d'une connexion en ligne. Bien pensé pour contrer le piratage, ce système s'avère être particulièrement inconfortable pour le joueur... et Cities XL est de ceux là. Voilà, c'est dit. Passé ce petit désagrément, l'aventure commence par la création d'un avatar. Grâce à des menus très complets, des milliers de faciès et types de corps sont possibles, mais le résultat est souvent assez étrange. Des traits tirés et des anatomies burlesques en résultent trop souvent. On est à la limite de la caricature. Mais là où cette création d'avatar étonne, c'est dans le jeu à proprement parler. Elle ne vous servira qu'à vous balader dans les villes des autres joueurs, rien de plus. Vous l'aurez compris : cet avatar représente avant tout une option pour aller observer, point barre. C'est d'autant plus obsolète que, si le rendu graphique du jeu est réussi à distance, il n'a absolument rien d'exceptionnel au ras du sol...

Maire-veille !

Cities XL a néanmoins de sacrés atouts ! D'abord une interface des plus claires. Elle s'avère détaillée à souhait, accessible et précise. De quoi avoir toutes les informations essentielles dans la seconde, pour créer et gérer au mieux votre cité. Des citoyens dans le besoin ? Une entreprise en faillite ? Un simple clic sur la zone concernée et toutes les informations sont affichées. Un code couleur permet d'ailleurs de repérer les lieux prioritaires sur la carte. Le tout demeure particulièrement pratique et efficace, quelle que soit la situation. Une réussite en termes d'interface et de confort ! Il en va de même dans le cadre des constructions. Avec ses routes aux formes multiples (droites, courbes, angles, etc...), ses terrains délimités (plaines, côtes, montagnes, etc.) et ses placements subtils de bâtiments (commerces, quartiers, immeubles, industries, etc.), votre vie de maire se déroule sans le moindre accroc, tant le tutoriel est clair et tant il est facile de construire selon ses désirs. Ensuite, les populations rejoignent automatiquement votre bourgade, pour peu que celle-ci soit agréable à vivre et que vos impôts n'atteignent pas des sommets.

Réalisme et incohérences

Là où Cities XL étonne, c'est dans son manque de réalisme. En effet, les amoureux de simulation seront déçus d'apprendre que les métros et autres trains de banlieue sont absents. Seules les routes servent aux trajets quotidiens. Etonnant, même si cela ne gâche pas pour autant le plaisir de voir ses villes grossir au fil des heures de jeu. De même, les infos obtenues sur les statistiques étonnent. Par exemple, on ne peut créer que 10.000 villes par planète (comprenez serveur). Certains bâtiments tels que les écoles suffisent à éduquer toute une cité. Il en va de même pour d'autres établissements vitaux à la construction d'un ordre social dans une cité. Voilà donc qui pourrait gêner ceux qui s'attendent à un réalisme exacerbé.

Pêche en ligne

Si, comme je vous le disais plus haut, l'avatar n'est qu'une option, tout l'intérêt du jeu en ligne se situe dans les échanges commerciaux entre joueurs. Ainsi, chaque participant dispose d'une fenêtre de chat pour acheter ou vendre ses matières, services et énergies. On peut même échanger sur le site officiel (et donc pas directement via le jeu) au moyen de pages Internet (personnelles à chaque joueur) pour compenser les carences de ses villes. L'idée est excellente et on ressent bien à quel point cela est essentiel. Comme dans la réalité, vous produisez forcément plus dans certains domaines et avez des carences dans d'autres. Un équilibre logique s'instaure alors et oblige le joueur à interagir avec son prochain. Un peu comme à la bourse... D'ailleurs, tout serait parfait si on ne devait pas mettre la main au portefeuille, bien réel celui là ! Pour 5 ou 6 euros par mois, vous pouvez bénéficier de ce service ainsi que de téléchargements supplémentaires, notamment des cartes et constructions additionnelles. On profitera même d'un rabais sur les futurs add-ons. C'est sympa, mais tout de même un peu cher.

Cities XL est donc une réussite dans la forme, mais pas forcément dans le fond. L'obligation de se connecter une fois par mois pour continuer à jouer, ou encore cet argent réel que l'on doit investir pour profiter des interactions online, peuvent devenir une gêne pour des joueurs habitués à vivre leur passion de constructeur dans leur coin. Ceci étant, l'interface efficace, la marge de progression gigantesque et les centaines de possibilités offertes en termes de construction et de gestion suffisent à séduire. À vous de voir maintenant si vous êtes prêts payer un abonnement mensuel supplémentaire en plus du jeu...